Des fleurs des cailloux et des zozios…

Nous avons quitté San Ignacio en chicken bus pour aller à Benque Viejo (1h30 de reggae) et de là, prendre un taxi pour rejoindre la frontière Belizo-Guatemaltèque. Un coup de tampon pour sortir du Belize accompagné d’une taxe (avec un reçu officiel, donc on paye cette fois), un autre pour entrer au Guatemala puis on traverse à pied le pont qui enjambe la Mopan River et on arrive à Melchor de Mencos où on saute dans le premier collectivo qui passe pour arriver à Flores 2h00 plus tard (on a quand même fini à 23 dans le collectivo, genre sardines dans une boîte, l’huile d’olive en moins).

En descendant du collectivo, Martine m’informe que mon bermuda est déchiré à l’arrière du haut en bas. Changement de futal sur le parking du terminal des bus (pas très discret) et on commence à rejoindre l’hôtel pédestrement lorsque Martine s’aperçoit avoir oublié son petit sac (celui avec les passeports, son téléphone, les sous… enfin notre vie quoi) dans le collectivo. Retour en courant dans le véhicule (heureusement toujours là) où on le récupère. Ouf !!!

Du coup, devant tant d’adversité, on choisit de prendre un tuk-tuk pour rejoindre notre hébergement (finalement on a bien fait, c’était plus loin que ce qu’on pensait).

Flores est située sur une île du lac Petén Itzá, reliée à la terre ferme par une chaussée de 500 m. La ville a été construite sur le site de l’ancienne cité Maya de Tayasal, détruite au début du 16ème siècle par les espagnols en raison de leurs échecs à convertir au christianisme les Mayas.

Ce n’est qu’au 18ème siècle que Flores fut reconstruite et reçu son nom en l’honneur de Cirilo Flores, l’un des premiers guatémaltèques à se battre pour l’indépendance du pays (et non pas en raison d’un quelconque fleurissement comme je le pensais bêtement, d’où le titre de l’article).

Du coup, on retrouve les fondamentaux qu’on avait au Mexique, à savoir une place centrale et une église. Ça nous change parce qu’au Belize s’ils sont visiblement au taquet côté religion (ils ont toutes les variantes possibles), ils ne le sont pas du tout côté église (les bâtiments).

L’île de Flores est toute petite et on en fait le tour à pied en 1 heure environ. Le centre est un peu plus haut et ça grimpe un peu dans les petites “callejones” pour atteindre la place centrale.

Les maisons sont colorées et les toits qui ne font pas terrasse sont en tôle ondulée (rouillée bien sûr). Les rues sont faites de petits pavés (qui se marient mal avec les tongs soit dit en passant).

En soirée quand la température est moins élevée (on tape facile plus de 33° en journée avec un beau taux d’humidité) les gens sortent sur la place centrale pour discuter.

On a bien aimé flâner dans ces petites ruelles. La peinture des maisons est pour beaucoup dans l’attrait de cette ville ainsi que son atmosphère calme et détendue.

C’est pas le tout de marcher, ça creuse ! On enquille une petite “callejon” pour se restaurer au bord de l’eau en regardant passer les “lanchas” (barques pour les réfractaires à la langue locale) qui vont et viennent sur le lac, comme quelques oiseaux aquatiques.

De l’île de Flores on a la vue sur le village de San Miguel qui rappellera des souvenirs à deux de nos lecteurs assidus, actuellement en cours d’étude comparative entre les tangas et les strings directement sur le terrain, au Brésil ! (Les deux photos suivantes sont donc du pur copinage… Et alors ?)

Puisqu’on parle de San Miguel, on est allé y faire un tour (en lancha donc) pour grimper sur le mirador installé en haut de la colline et essayer de voir des oiseaux dont on nous avait vanté la présence abondante.

Résultat des courses, les photos de Flores du début de l’article et deux pauvres piafs, un Tyran mélancolique et un Urubu Noir.

On est redescendu un peu dépité et surtout assoiffé (faut dire que le retour s’est fait en plein cagnard). Heureusement un gentil patron de guesthouse, croisé sur le chemin, nous a invité à boire un coup dans son établissement sympa avec une très jolie vue (en plus des colibris venaient juste devant nous, malheureusement trop rapidement pour être photographiés).

Après cette halte bienvenue, descente à l’embarcadère des lanchas et retour sur Flores.

A 65 kms de Flores, il y a Tikal. C’est l’un des plus grands sites archéologiques de la civilisation Maya précolombienne (c’est à dire avant Christophe Colomb, rien à voir avec la Colombie…).

Pour y aller, le plus simple c’est d’acheter le transport seul dans une agence de tourisme. On ne sait pas s’il y a des bus publics qui y vont, mais de toute façon il y a 17 kms entre la billetterie à l’entrée et le site archéologique proprement dit (17 kms à pied aller, visite, 17 kms à pied retour…. On oublie l’affaire).

Dans un moment de folie pure (encore un, j’espère que ça ne va pas devenir une habitude…) Martine choisit un départ à 4h30 (oui, du matin !) histoire d’arriver à l’ouverture afin d’éviter la foule et la grosse chaleur.

Bon, nous le minibus on était dedans à 4h30, mais la précision horaire guatémaltèque étant ce qu’elle est, on est partis vers les 5h30 avec une arrivée sur site vers les 7H00, où une petite brume nimbait les pyramides (pas facile à placer le verbe nimber).

Des Dindons Ocelés étaient là pour nous accueillir (c’est fou comme d’être ocelé rend le dindon plus sympathique, ça tient à peu de chose parfois).

Et ils n’étaient pas les seuls (à nous accueillir), les Amazones d’Équateur faisaient un boucan terrible au sommet des arbres. Par contre, on ne va pas se mentir, la brume qui nimbe le site ça ne facilite pas les photos des oiseaux au zoom !

Tikal, située dans la forêt tropicale, atteignit son apogée entre l’an 200 et l’an 900, et l’absence de source, de rivière, de lac dans les environs met en évidence le fait extraordinaire que cette ville fut construite uniquement avec l’eau provenant des précipitations saisonnières stockées. Bien qu’étant l’une des plus grandes cités de la civilisation maya classique, Tikal n’avait donc pas d’autre ressource en eau que les réserves qui provenaient de la pluie recueillie.

En attendant que la brume se lève on est attentif à la faune et la flore qui nous entoure et comme la foule n’est pas encore là, on a pu faire de belles découvertes. Tout d’abord des Coatis à nez blanc.

Et puis quelques plantes épiphytes dans les arbres environnants (on n’en dira pas plus, les plantes c’est pas notre truc, nous c’est les oiseaux).

La brume commence à se dissiper du coup on peut monter sur une pyramide, dotée d’un escalier en bois, pour avoir une vue sur la forêt tropicale alentour.

Sur les coups de 9 heures, le soleil est enfin là (et la chaleur aussi), changeant totalement la vision qu’on a du site.

Et puis la faune aussi est en pleine activité, et comme le temps est meilleur les photos le deviennent aussi (meilleures). Tout d’abord une Grive des bois et un Geai enfumé.

Un bruit de toc-toc nous interroge un moment avant que Martine n’aperçoive le coupable, un superbe Pic à bec clair (pas facile d’avoir sa tête nette, il est toujours en train de piqueter l’arbre).

A terre cette fois, un Grimpar roux, un Tangara à tête grise et un superbe Habia à gorge rouge mâle car la femelle est marron (je le mets deux fois parce que je l’aime bien).

Et puis au milieu des monuments on a enfin vu l’oiseau pour qui on a fait le voyage : le Toucan à carène (du coup, on fait les sacs et on rentre… mais non, on plaisante !). Le toucan à carène, aussi appelé Toucan arc en ciel, peut atteindre 52 cm et pèse environ 400 g. Il est doté d’un long bec en forme de banane mesurant jusqu’à un tiers de la longueur de son corps. Ce bec est creux et très léger, puisqu’il ne fait qu’environ un vingtième de son poids total, mais très solide puisque renforcé d’un fin tissu osseux.

Après ce superbe moment de béatitude ornithologique il est temps de repartir, non sans remarquer au passage une timide Paruline à croupion jaune et un beaucoup plus exubérant Singe-araignée à ventre blanc (ou Atèle à ventre blanc).

On vous quitte avec un Ceiba, l’arbre national du Guatemala, aussi connu sous le nom de kapokier ou bois coton. Cet arbre peut culminer à plus de 50 mètres et ses fruits énormes, durs, en forme de longue capsule contiennent une fibre végétale soyeuse blanchâtre, appelée Kapok, et des graines brunes.

Demain départ pour Antigua par le shuttle de 6h00 (oui, du matin ! Ça commence à devenir lassant ces départs à pas d’heure, alors qu’on est en vacances…). Promis on vous raconte ça la prochaine fois.

Allez, Topette !

6 réflexions sur « Des fleurs des cailloux et des zozios… »

    1. Eh oui, le Guatemala ressemble beaucoup au Mexique au niveau des couleurs, par contre on y voit plus d’oiseaux (et on en est bien content !).
      A bientôt,
      La team Topette !

  1. Zen Flores, et revoir Tikal me donne envie de re-regarder Apokalipto de Mel Gibson.
    Bon séjour à Antigua et bises à Maximon.

    1. Salut Jean Kriss,
      Effectivement Flores c’était très sympa, on y a passé une semaine relax.
      Désolé de te décevoir mais on n’a pas vu Apokalipto, du coup peut-être qu’on le regardera un jour !
      Pas sûr qu’on claque la bise à Maximon, il n’a pas l’air trop cool…
      A bientôt,
      La team Topette !

  2. Buenas tardes !
    Magnifique Tikal et Majestueux Yaxha avec son couché de soleil…
    Grand souvenir de Flores où on logeait dans le même hôtel qu’une bande de « Narcos » qui se pavanaient en terrasse avec leurs flingues posés sur la table ou dans les poches de leurs shorts à fleurs qui avaient du mal à résister à la « charge «  !!!
    N’oubliez pas El Fuego !

    1. Ola amigo !
      C’est vrai que Tikal est vraiment superbe, par contre nous ne sommes pas allés à Yaxha (on a déjà vu beaucoup de sites).
      Flores s’est (heureusement) visiblement beaucoup calmée depuis ta visite, et même au 31 décembre il n’y a pas eu plus de pétards qu’autour de la prison d’Angers un soir de semaine !
      On a vu El Fuego (on le voyait même de la terrasse de l’hôtel) et on l’a photographié bien qu’il soit quand même souvent dans les nuages qui se confondent avec la fumée qu’il crache.
      A bientôt,
      La team Topette !

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