Antigua Guatemala

Six heures du mat’ faut qu’j’trouve à boire, chantait le groupe Chagrin d’amour au début des années 80. Et bien pour nous c’est six heures du mat’ et on monte dans le shuttle qui quitte Flores (pas loin d’être à l’heure d’ailleurs) pour rallier Rio Dulce où nous changeons de véhicule avant de mettre le cap sur Antigua que nous atteignons à 18h00. Un peu de marche à pied pour rejoindre notre hôtel ne nous fait pas de mal après ce tour d’horloge assis !

Comme on vous parle souvent de shuttle on vous en met un en photo, prêt au départ, pour vous donner une idée de ce que c’est. C’est la version plus de quinze personnes, sinon on a droit à une camionnette aménagée avec des banquettes.

Pourquoi prendre un shuttle plutôt qu’un des nombreux “chicken bus” qui relient jusqu’aux plus petits villages, nous demanderez-vous ? Et bien parce que faire d’assez longues distances en chicken bus nécessite de nombreux changements (avec plus ou moins d’attente entre eux) et beaucoup plus de temps, ces bus s’arrêtant à la demande (de plus une bonne assurance-vie est sérieusement à envisager). Les shuttle, eux, sont directs entre le départ et l’arrivée (ce qui est quand même plus pratique avec les sacs).

Par contre côté pittoresque des véhicules, il n’y a pas photo, les chicken bus sont gagnants haut la main !

Antigua (son nom complet est en fait Antigua Guatemala) est l’ancienne capitale du Guatemala, statut qu’elle a perdu après un séisme qui l’a dévastée en 1773, le gouvernement espagnol décidant alors de déplacer la capitale dans un autre lieu.

Un nouveau séisme eut lieu en 1976 d’une magnitude de 7,5 faisant plus de 23 000 morts, 76 000 blessés et de gros dégâts matériels, dont la destruction de plusieurs églises (les voies du seigneur…).

Ces séismes sont dus en grande partie à l’activité volcanique aux alentours de la ville, encerclée par les volcans de Agua, de Fuego (toujours en activité depuis mars 2022, avec des rejets de cendres 3 à 5 fois par heure) et d’Acatenango.

Comme pour beaucoup de villes coloniales d’Amérique latine, le plan de la ville est hippodamien (c’est pour frimer ça veut juste dire que ce sont des rues qui se croisent à angle droit autour d’une place principale). Place principale où se trouve une fontaine ornée de quatre sirènes laissant échapper l’eau de leurs seins.

Réputée être une des plus jolies villes du pays, cette cité historique perchée à 1500 m d’altitude possède des façades colorées, des rues pavées (les tongs n’apprécient toujours pas), des jardins et des patios verdoyants et une atmosphère paisible (et, bizarrement, de nombreux coiffeurs).

Des églises victimes des séismes, il ne reste souvent que la façade (des fois bien abimée) car l’intérieur n’a pas forcément été reconstruit. L’église de la Merced, bâtie en 1548, détruite puis restaurée plusieurs fois est reconnaissable à sa couleur jaune et aux nénuphars taillés dans sa façade.

Autour de la place centrale (Plaza Mayor), bien sûr les inévitables “couverts” et la cathédrale reconstruite à de nombreuses reprises mais jamais réellement finie à cause de la fréquence des tremblements de terre (c’est à peine fini d’un bout qu’il faut recommencer de l’autre, comme on dit chez nous).

L’arche jaune de Santa Catalina est l’emblème de la ville. Datant du 17ème siècle, elle servait autrefois aux religieuses du couvent de Santa Catalina, leur permettant de rejoindre une école à l’abri des regards et loin de la rue. Dans les années 1830, l’arche a été surplombée d’une horloge.

Au gré de nos balades en ville on a vu des trucs sympas : de vrais chicken bus et des imitations miniatures servant aux marchands de glaces ambulants, deux faux gardes en encadrant un vrai (?), des vendeuses échangeant les derniers potins…

Plus loin, l’église San Pedro et un ancien lavoir à côté d’un jardin dans lequel il y avait des oiseaux de paradis (la structure de cette fleur est extraordinaire, non ?) et devant lequel passait… une coccinelle (pourtant c’est plus Noël).

Donnant sur la place centrale, le MUNAG (Museo Nacional de Arte de Guatemala) que nous avons visité (gratuitement) nous a montré quelques jolis tableaux dans un cadre agréable.

Un peu plus à l’écart de la Plaza Mayor, le magasin “Nim Pot” nous a plongé dans une autre forme d’art plus populaire mais toujours très vivant (et très coloré). On peut y trouver toutes sortes de réalisations artisanales, notamment les très ouvragées robes traditionnelles encore largement utilisées.

C’est sûr, on va être obligé de faire une entorse à la règle de “on rapporte seulement un magnet par pays” (ou alors Martine divorce…).

Du coup pour changer un peu on a été visiter un ancien couvent, le Convento de las Capuchinas. C’est rigolo les cellules des nones étaient construites en rond avec les portes donnant toutes dans l’intérieur du cercle. Par contre elles étaient très petites et vraiment spartiates (fallait vraiment avoir la foi).

Comme c’est l’heure de déjeuner, nous nous dirigeons vers le marché qui est souvent un bon endroit pour manger à bas prix (même si parfois ça fait un peu peur). On en profite pour regarder les étals des deux marchés, le marché artisanal et le marché alimentaire.

Le marché artisanal rappelle le magasin “Nim Pot” avec des produits de bonne qualité, mais avec les inconvénients d’une sollicitation de tous les vendeurs et d’avoir des prix “fluctuants” (un peu Marrakech, quoi).

Côté marché alimentaire par contre pas de sollicitation et aucun doute sur la provenance locale des produits, souvent posés au sol et au cul du camion comme on dit (si, on le dit) et vendus par leurs productrices en habits traditionnels.

C’est donc après avoir mangé un bon poulet grillé que nous partons visiter l’Hotel Museo Casa Santo Domingo. Il s’agit d’un hôtel cinq étoiles (pas dans nos moyens, on a vérifié) situé dans un ancien couvent, fondé en 1542, le couvent de Santo Domingo.

Ce couvent, qui était l’un des plus grands d’Amérique, a été détruit presque totalement en 1773 par un tremblement de terre. En 1989 le projet Casa Santo Domingo a été lancé dans le but de sauver les vestiges du couvent et du temple alors ensevelis sous des tonnes de gravats.

Une belle statue en bois de San Miguel m’interpelle. Mais pourquoi donc ce saint homme piétine-t-il si allègrement des têtes humaines ? (Porque ? Why ? Warum ? Hvorfor ? Miksi ? J’aime mettre un petit côté multilingue dans ce blog, ça fait chic). Si quelqu’un a la réponse à cette symbolique religieuse qu’il n’hésite pas à nous en instruire en commentaire (il n’y a rien à gagner, à part notre éphémère admiration).

Pas besoin d’être client de l’hôtel pour entrer et visiter les ruines et les bâtiments restaurés, contenant plusieurs musées. Les jardins sont verdoyants avec des fougères arborescentes, et il y a même des perroquets pour nous accueillir.

Certains musées étaient fermés mais nous avons pu voir celui dédié à l’archéologie contenant quelques jolies pièces.

L’exposition montrait aussi des pièces modernes en verre qui faisaient écho aux objets anciens comme ce pélican ayant un poisson dans son bec.

Une autre salle exposait du travail réalisé avec du bois (pas courant ce travail à la scie à chantourner).

Enfin, à l’accueil, une exposition de peinture moderne permettait de finir la visite en couleurs (on a choisi des tableaux avec des oiseaux, surprenant non ?).

Après cette visite très agréable de ce superbe endroit (injustement ignoré des guides de voyage), nous regagnons notre hébergement qui, bien qu’étant loin d’avoir cinq étoiles, rentre dans la catégorie plutôt bien (allez, une photo. On a la chambre au fond, derrière les serviettes qui sèchent).

Voilà, nous avons passé cinq nuits à Antigua qui est une ville très agréable. On a profité de la présence de nombreux coiffeurs pour me faire rafraichir la barbe (trois passages de tondeuse avant que Willy le coiffeur accepte de ne laisser qu’un millimètre) et les cheveux (uniquement sur les côtés car il n’atteignait pas le dessus).

Demain départ à 8h00 pour Panajachel, sur les rives du lac Atitlan, que nous atteindrons, si tout va bien, sur les coups de 11h00.

Allez, Topette !

8 réflexions sur « Antigua Guatemala »

  1. Hello la Team Guatemaltèque !
    Superbe article qui nous a rappelé plein de souvenirs, et surtout tous les les produits de l’artisanat, tous plus tentants les uns que les autres : ce pays est tellement inspirant, artistiquement et “créativement” parlant que je comprends que ce soit une vraie cause de divorce si Martine ne peut rien ramener !!! Gérard n’a même pas essayé de me refréner quand nous y étions, il est juste tranquillement allé chez Fedex faire un paquet pour la France !!!
    Sinon, j’ai été contente d’apprendre un nouveau mot – “hippodamien ” – ça fait chic quand on le prononce, mais pas sûre d’arriver à le recaser dans la conversation !!!
    Bonne suite de périple… et bons achats !
    Bises,
    La Team Strings et Tangas brésiliens…

    1. Salut la TST (Team Strings et Tangas),
      Martine ne compte pas divorcer car depuis elle a acheté tout ce qu’elle a voulu et (comme d’habitude) je lui ai tout passé !
      C’est sûr que “hippodamien” n’est pas facile à placer dans une conversation. C’est un challenge, mais quand y arrive, ça procure une grande satisfaction…
      Bises
      La team Topette !

  2. Hello les jeunes, magnifique comme d’hab, ce qui nous manque ici ce sont les couleurs. Et en plus l’ami Jeff Beck est parti rejoindre ces potes. Pas cool. Heureusement que vous me faite voir des belles choses.
    Bon allez topette les amis et cap au sud.

    1. Salut mon Bill,
      Bien d’accord avec toi les couleurs ça change la vie !
      Jeff Beck est parti rejoindre Jimi Hendrix ça va faire un sacré duo !
      Que veux-tu ce sont toujours les meilleurs qui partent les premiers (il nous reste Charly Oleg).
      On reprend la route et on te raconte ça prochainement.
      A bientôt,
      La team Topette !

    1. Bonjour Dominique,
      Merci de me mettre en garde contre le comble du mathématicien (je n’en suis pas un, je ne risque donc rien).
      Et comme on dit en informatique, sur terre il y a 10 catégories de personnes : celles qui connaissent le binaire et l’utilisent, et celles qui ne le connaissent pas…
      A bientôt,
      La team Topette !

  3. Toutes ces couleurs et ce ciel bleu ça fait du bien au moral… Ras le bol du ciel gris et de la pluie de la région parisienne…

    1. Bonjour Martine,
      On ne va pas se mentir, on est très content d’être dans ces pays colorés, chauds et secs au lieu d’être resté dans le froid, la pluie et la grisaille française !
      En plus on économise le gaz et l’électricité, ça en fait plus pour ceux qui sont restés (non, ne nous remercie pas).
      A bientôt,
      La team Topette !

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