Atitlán, Pana, Chichi et les autres.

Départ 8h00 d’Antigua, arrivée à 11h à Panajachel (Pana pour les intimes) sur les rives du lac Atitlán. Le logement n’est pas loin et on peut s’y rendre à pied. On aime ça quand tout se déroule comme prévu.

Situé à 1597 mètres d’altitude (c’est bien car c’est plus frais le soir et en plus il n’y a pas moustiques, ces sales bestioles préférant rester sous 1500 mètres) Panajachel se situe sur la rive nord du lac Atitlán. Ce lac de 130,1 km², d’origine volcanique, est le plus profond d’Amérique centrale (environ 350 mètres au maximum). Il est bordé au sud par trois grands volcans, le San Pedro, le Tolimán et Atitlán.

Qualifié de “plus beau lac du monde” par l’explorateur allemand Alexander von Humboldt, il peut devenir périlleux de naviguer dessus lorsque le “Xocomil”, un vent fort, se lève dans la journée soulevant d’importantes vagues.

Le lac n’ayant pas d’exutoire naturel, son équilibre est fragile et nécessite une surveillance permanente. Lors du grand séisme de 1976 (magnitude 7,5) le lit du lac a été fracturé, provoquant un drainage souterrain qui occasionna une baisse de son niveau de deux mètres en un mois.

En 2007, un autre séisme eut l’effet inverse, comblant en partie ces infiltrations. Depuis, le niveau est remonté d’environ huit mètres, (deux ouragans en 2005 et 2010 y ont contribué par leur pluviométrie exceptionnelles) noyant les berges et les habitations riveraines.

Notre hébergement rentre dans la catégorie bonne pioche. Il est situé au deuxième et dernier étage (les sacs à roulettes montrent leur limite…) et comme c’est la seule chambre qui s’y trouve, on bénéficie de fait d’une terrasse privée.

La partie de la terrasse qu’on ne voit pas sur la photo est ombragée par une pergola d’où pendent de superbes Lianes de Jade, dans lesquelles quelques oiseaux viennent faire leur marché.

Par ordre d’apparition nous avons vu un superbe Oriole maculé,

Puis une Oriole des vergers femelle. Le mâle est plus orangé et ressemble à l’Oriole de Baltimore (celui de la prochaine photo).

Un Oriole de Baltimore mâle donc, puis une Oriole de Baltimore femelle,

Un joli Tangara évêque,

Et enfin une Paruline obscure (pas facile à photographier, c’est une hyperactive !).

Après ces petits plaisirs ornithologiques, il est temps de revenir au lac Atitlán et aux villages qui bordent ses rives. Pour vous donner une vue d’ensemble, on a trouvé une peinture murale qui sert de publicité à une agence de tourisme (en Amérique centrale, les publicités sont majoritairement peintes à la place des panneaux qu’on connait).

On a choisi les villages de San Pedro la Laguna et de San Juan, histoire de voir à quoi ils ressemblent et d’avoir le plaisir de faire du bateau (1h30 environ l’aller et 1h00 le retour). Les deux villages étant très proches, 5mn de Tuk-tuk suffisent à les relier.

A l’arrivée au débarcadère de San Pedro la Laguna on se dit que c’est jour de lessive.

San Pedro la Laguna est surplombé par le volcan San Pedro (gros manque d’imagination pour le nom sur ce coup-là), sur lequel les habitants cultivent le café et le maïs nécessaires à leur alimentation. Ce village a su coller à l’air du temps et propose aux occidentaux en quête d’éveil spirituel de s’initier à la cosmogonie maya, le lac Atitlán étant considéré par certains comme l’un des nombrils de l’univers. La plupart des hôtels des environs proposent des cours de yoga et de spiritualité, ou tout au moins des repas végétariens.

La tradition des peintures murales est aussi très vive, c’est sympa et ça change des graphs pourris qu’on voit sur les murs et les wagons en France.

Certains muraux racontent la vie quotidienne, présente ou passée, alors que d’autres sont plus du domaine de l’imaginaire.

Et puis on ne se lasse pas des habits traditionnels, encore très présents dans la vie quotidienne, qui nous change agréablement des looks parfois improbables des touristes amateurs de créations de contenu (bien creux quand même) pour les réseaux sociaux (à bas les réseaux sociaux, vive le rosé social !).

Un rapide trajet en Tuk-tuk nous dépose à San juan où on retrouve des peintures murales comme à San Pedro. Il y en a beaucoup autour du terrain de sports (couvert pour être à l’ombre) qui jouxte la place centrale.

Mais il y en a aussi deci-delà dans les ruelles du village (dont un superbe colibri !).

La rue qui mène à l’embarcadère (ou au débarcadère, c’est bien un truc de marin ces mots différents pour dire la même chose) est très décorée (et très pentue. On a bien fait de la descendre, tiens !).

On y a vu des femmes, et plus rare un homme, en habits traditionnels (le poids de la tradition ne reposerait-il que sur les épaules féminines ?).

Comme il est temps d’embarquer pour rentrer à Panajachel, nous rejoignons en bas de la rue le ponton où attendent les bateaux (dit comme ça on évite le problème embarcadère/débarcadère. Malin, non ?).

Une fois monté sur le bateau, on se rend compte qu’à San Juan aussi c’était jour de lessive (ça mériterait une étude approfondie sur les jours de lessive dans les villages qui bordent le lac Atitlán, vous ne trouvez pas ?).

Adelante, el marinero on rentre au port (salut) ! Une dernière vue des villages qu’on laisse derrière nous et après une petite heure de traversée on est de retour à Panajachel.

Après une bonne nuit de sommeil, dès potron-minet (c’est à 8h00 ce coup-ci) nous montons dans le shuttle qui va nous emmener à Chichicastenango, ville d’environ 150 000 habitants plantée à 1 965 mètres d’altitude.

Pourquoi nous demanderez-vous ? A cette question imprécise, plusieurs réponses.

Tout d’abord pourquoi un shuttle et pas un chicken bus ? Et bien parce que pour parcourir les 37 kms du trajet il aurait été nécessaire de faire trois changements (donc prendre quatre bus différents si vous êtes bons en calcul). Comme avec le shuttle on a mis 2h30 pour faire la route, on n’imagine pas le temps qu’il aurait fallu en chicken bus.

Ensuite pourquoi vouloir aller à Chichicastenango ? Outre l’attrait de son nom qui nous plait beaucoup, c’est parce que nous sommes jeudi et que le jeudi c’est jour de marché à Chichi comme ils disent ici (le dimanche aussi, mais on ne peut pas car le dimanche c’est jour de mariage à Bamako).

Enfin pourquoi aller au marché ? pour voir de la couleur, encore et toujours, et découvrir des choses qu’on ne connait pas comme ce vendeur de craie qui nous a expliqué qu’il fallait en mettre dans les tortillas de maïs, pour les rendre plus digestes (faudrait essayer avec le chou peut-être ?).

Bon on n’arrive pas à trier les photos, alors on vous fait un diaporama (bande de petits veinards).

Voilà, on espère que ça vous a plu, sinon ça vous évitera d’y aller pour rien (parce que ça fait un peu de route, quand même).

Demain on laisse Panajachel et le superbe lac Atitlán pour retourner à Antigua passer la nuit avant de quitter le Guatemala pour le Honduras.

On vous racontera tout ça la prochaine fois.

Allez, Topette !

12 réflexions sur « Atitlán, Pana, Chichi et les autres. »

  1. “Un rosé social, des réseaux sociaux”…celle là elle m a bien fait rire…en revanche ça m avait moins fait rire de me faire voler mon téléphone à Chichi… c est extraordinaire toutes ces couleurs et cette authenticité. Bonne continuation au Honduras.

    1. Salut Jean Kriss,
      J’aime aussi beaucoup cette vanne, qui n’est pas de moi (normal je ne bois toujours pas de vin).
      Pour notre part on n’a pas eu de chouchi à chichi !
      Bises,
      La team Topette !

  2. Hola !
    Superbe endroit ce Lac Volcanique !
    On a pas envie de repartir de ce site magnifique…sauf quand on est réveillé en pleine nuit par un séisme !
    6,2, ça secoue la pulpe. Je me rappelle encore la date, le 16 fevrier de l’année dernière, ça marque !
    N’oubliez pas de rendre visite à Maximon à Santiago de Atitlan et de faire une baignade dans le lac. Nous, c’était à San Marcos la Laguna après un passage à San Juan la Laguna.
    Vous etes allés à Livingston, la “Jamaique Guatemaltèque” ?
    De toute façon, tout est beau dans ce pays, Lacs, mer, accès aux volcans (en éruption !), sites archeologiques, Jungle, Mangroves, la population, tremblements de terre et même les cimetières (Chichitenango),….
    Mon coup de coeur “Amérique centrale”
    Bon, je vous laisse, je viens de finir mon livre photos “Jordanie”, il faut que je prépare mon sac “Grand froid” pour la semaine prochaine….
    Bises

    1. Salut Philippe,
      Effectivement 6,2 ça doit faire peur !
      On ne s’est pas baigné dans le lac et on n’a pas été non plus à Livingston car on avait déjà eu un bon aperçu Caraïbéen à Caye Caulker (et du reggae dans tous les bus du Belize !).
      Pour nous le coup coeur (jusqu’à maintenant) est plutôt sur le Mexique, par sa diversité culturelle et la gentillesse de sa population. On verra la suite…
      N’oublie pas ta grosse doudoune pour ne pas geler en Islande et nous rammener de belles photos.
      Bon voyage,
      La team Topette !

  3. Superbes photos, et superbe diaporama, où j’ai entrevu fugitivement, mais à plusieurs reprises, une française bien de chez nous, mais qui, à mon avis, pourrait passer pour une locale si elle finissait par opter pour la jupe. (peu probable si j’ai bien compris).
    Nous, on a manifeste, et on transmet le bonjour de Carole (la mienne) , de Carole (mon successeur) , d’Hélène, de Luc… Et de quelques dizaines de milliers de personne.
    Pour finir, de superbes commentaires, qui me font regretter que Georges n’ait jamais voulu rédiger un tract, ça restera le regret de ma vie syndicale.
    La bise Christophe

    1. Salut camarade manifestant,
      Effectivement tu as une bonne vue car Martine se noie facilement dans la masse des femmes centroaméricaines dont elle a le gabarit (parfois même elle parait grande !).
      Par contre elle confirme, la jupe ne passera pas par elle…
      On a bien pensé à vous le jour de la manif et on est très content de son succès.
      Martine, encore elle, compte sur vous pour toucher sa très modeste retraite plus rapidement que ne le lui promet Macron !
      La bise à tous ceux que tu as vu (tu pourras leur transmettre le 31 janvier si on a bien compris).
      La team Topette !

  4. Quels beaux paysages ! Et bravos Georges pour les magnifique photos d’oiseaux !!!
    Gérard dit qu’il y a du challenge, il va donc tenter de le relever dès que l’on sera à Iguazu !!!
    Et tous ces tissus colorés, quelle source d’inspiration cela doit être pour toi Martine !
    A très bientôt, bises
    La TST bientôt de retour dans la forêt tropicale (marre de la jungle urbaine de Sao Paulo !)

    1. Salut la TST,
      On ne doute pas que Gérard sera à la hauteur pour les oiseaux (pour plus de facilité il peut aller prendre des photos à la réserve GüiraOga, ce que nous n’avons pas fait, mais il paraitrait même qu’il y a un toucan…).
      Martine semblait inspirée par les tissus et elle a alourdi sa valise en toute conscience !
      Bon périple dans la forêt tropicale (n’oubliez pas de manger le gros bifteck lors de votre transit argentin et attention “l’eau ça mouille” comme le chantait Charly et Lulu).
      Bises,
      La team Topette !

    1. Bonjour les jeunes,
      Eh oui, on est sur le continent coloré pendant que l’Europe est sous la grisaille (remarquez, c’est un peu comme ça qu’on l’avait prévu !).
      En ce qui concerne les oiseaux plein de couleurs qu’on ne trouve pas à Chalonnes, c’est vrai qu’on s’était déjà posé la question : pourquoi les oiseaux et les poissons de France ne sont-ils pas aussi chamarés que sous des latitudes plus chaudes ? On n’a pas trouvé de réponse…
      En tous les cas merci de nous suivre,
      A bientôt
      La team Topette !

  5. ET cette fois on a la chance d’avoir le son en plus de la vue ! A quand les odeurs d’épices ? Martine pourrait passer pour une guatémaltèque sans problème…
    Je ne vais faire que me répéter, mais les couleurs, les zozios, les tissus et tous les arts créatifs c’est tellement beau. Rien de comparable dans la tristitude de la Seine et Marne qui me gonfle sévère comme tous les automnes-hivers, même si, ô joie, nous avons eu 2 après-midi ensoleillées cette semaine.
    Je ne suis pas allée manifester parce que la foule me provoque des angoisses, mais j’étais de tout coeur avec ceux qui étaient dans la rue et j’espère qu’ils seront encore plus nombreux dans les prochaines grèves-manifs.
    Allez, rendez-vous au Honduras et continuez de profiter de toutes ces beautés.

    1. Bonjour Martine,
      Martine grisonne, est habillée en noir et ne porte jamais de jupe, mais à part ces quelques détails elle reconnait qu’elle pourrait passser sans problème pour une guatemaltèque (surtout au niveau de la taille…).
      On est bien content que tu ais apprécié notre petit diaporama en musique (ce qui le fait paraitre moins long !) par contre pour les odeurs d’épices on ne peut pas grand chose (d’autant plus qu’il n’y a en a pas beaucoup).
      Profites à fond des rayons de soleil seine et marnais (?) et continuons la lutte pour que Martine puisse avoir sa retraite à 62 ans (comme ça elle pourra voyager…).
      Bises,
      La team Topette !

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