Nicaragua Part.3 : Masaya, Ometepe et San Juan del Sur.

On vous avait promis volcan, bateau, îles et road trip improbable, et bien comme on tient toujours nos promesses vous allez avoir tout ça ! (yo, c’est pas un blog de bouffon ici).

Mais d’abord on fait un petit tour à environ 30 km de Granada pour se rendre au mirador de Catarina (c’est le nom du village) d’où on a une très belle vue sur la laguna de Apoyo.

La Laguna de Apoyo c’est un large et grand cratère rempli d’eau douce datant d’il y a plus de 20 000 ans suite à une explosion qui a laissé derrière elle un trou de six kilomètres de diamètre. La lagune a été classée Réserve Naturelle en 1991.

Les eaux des nappes souterraines et les pluies ont fait le travail, l’eau y est restée formant ainsi la lagune. L’eau est claire, propre, assez profonde et se maintient à une température autour de 28ºC tout au long de l’année. (On n’est pas descendu pour vérifier, il faisait un vent à décorner les bœufs !).

Du mirador, par temps clair, on voit bien le volcan Mombacho et la ville de Granada avec le lac Nicaragua en arrière-plan.

Quittant Catarina, nous sommes allés à la ville voisine, Masaya, afin de faire un tour à son marché artisanal très réputé (ben oui, on doit acheter le magnet souvenir du Nicaragua). Le marché est situé à l’intérieur d’un ancien fort à quelques pas du parc central.

Quelques belles fresques ornent les murs, dont une représente un Guardabarranco déclaré oiseau national du Nicaragua en 1971. En français on appelle cet oiseau un Motmot à sourcils bleus. On a réussi à le photographier à Copán au Honduras grâce à un tuyau de notre ami Gérard voir ici (le Motmot, pas Gérard), du blog Emmenez-nous-au-bout-de-la-terre (Gérard, pas le Motmot).

Outre les marchands et artisans habituels, on peut y visiter le Museo del Folclor (je vous laisse le soin de traduire. Un indice : Museo ça veut dire Musée), dans lequel sont exposés les objets d’artisanat local.

On entend de là les impatients qui disent : il est où le volcan promis au début ? Et bien pas d’arnaque, le volcan Masaya se trouve justement à 8 km de la ville du même nom, et nous allons voir de près à quoi il ressemble.

C’est l’un des sept volcans actifs du pays, malgré la faible altitude de son dôme (moins de 600 m). Sa dernière activité notable date de janvier 2016. En fait il y a cinq cratères et deux volcans : le volcan Masaya lui-même et le Nindirí.

La fumée qui se dégage en permanence cache le soleil et il n’est pas recommandé d’y rester exposé plus de 15 minutes (le vent étant dans le bon sens, on a pu rester beaucoup plus longtemps).

Le volcan est un des rares volcans de la planète à avoir un lac de lave actif dans son cratère. On aperçoit la lave au fond du cratère quand la fumée se dégage.

Le soleil se couche derrière le volcan, et illumine aussi la plaine de l’autre côté. C’est superbe et les photos ne rendent qu’imparfaitement la beauté du moment.

La croix appelée “La Cruz de Bobadilla”, érigée au 16ème siècle par le père Francisco Bobadilla (d’où le nom, malin non ?) à l’embouchure du cratère principal, se découpe en ombre chinoise sous les nuages orangés.

Une fois le soleil couché, on voit beaucoup mieux la lave au fond du cratère. Du coup, on comprend mieux les conquistadors espagnols qui l’avaient baptisé “La Bouche de l’Enfer” (bon après, faut croire à l’enfer).

De retour à Granada, après une bonne nuit de repos, nous avons décidé de faire un tour en bateau dans les “Isletas”. Ce sont des centaines d’îles posées sur le lac Nicaragua, non loin du rivage et à 3 km de la ville. D’origines volcaniques il se dit qu’elles seraient le résultat d’une éruption du volcan Mombacho, mais d’autres théories sont avancées pour expliquer l’apparition de cet étrange archipel, qui se présente comme une dentelle de roches.

Certaines îles sont vierges et recouvertes de jungle, d’autres hébergent des hameaux de pêcheurs, et d’autres enfin ont été investis par des riches propriétaires.

Il y a même une île avec des singes araignées ou Atèle de Geoffroy (comme les singes ne savent pas nager, il y a des chances qu’ils aient été “importés” là pour des raisons économico-touristiques).

Mais ce qui est plus courant (et par contre venus de leur plein gré) on a vu deux beaux oiseaux : une Ardea Alba Modesta qui est une sous-espèce de Grande Aigrette (j’adore cet oiseau) et un Great Blue Heron (Grand Héron en français).

On a croisé des pêcheurs qui lançaient leur filet dans un geste qui ne doit pas s’apprendre en cinq minutes (par contre, on n’a pas vu si le résultat était bon).

Au retour on a même une vue sur la cathédrale de Granada et ce sera la dernière car il est temps de partir pour rejoindre une autre île du lac Nicaragua.

Cette île, c’est l’île d’Ometepe. Pour y aller on a pris un taxi pour rejoindre le bus de 9h00, qui nous a déposé 1h30 plus tard à Rivas. Comme le terminal de bus de Rivas est d’un côté de la ville et le terminal des ferrys de l’autre, on a partagé un taxi avec deux jeunes slovènes pour s’y rendre (ça divise le coût, on pense à la petite retraite).

Une fois au terminal des ferrys, on apprend que les conditions météo (vent, vagues) n’étant pas bonnes, il n’y aura pas de ferry avant une heure. On se dirige quand même vers le portillon d’embarquement et peu de temps après, l’embarquement commence.

Manque de chance le nombre de passagers est atteint juste quand arrive notre tour ! Prochain départ dans deux heures. On reste à trainer devant le portillon (qui va à la chasse…) et subitement celui-ci se réouvre et quelques personnes (dont nous) se retrouvent à embarquer non pas sur un gros et stable ferry mais sur une petite et vieille “Lancha”. Et c’est parti pour une heure et quart.

On vous a mis une partie calme, parce que le reste du temps on avait besoin des deux mains pour s’accrocher ! (Et si le téléphone tombe, adieu Berthe…).

Enfin (après que la moitié des passagers ait vomi… mais pas nous) nous arrivons en vue d’Ometepe, une île en forme de huit qui est en fait constituée de deux volcans côte à côte, le Concepción, actif, et le Maderas, sans activité (retraité quoi).

Nous prenons nos quartiers dans la ville de Moyogalpa (10 000 habitants), où nous avons une superbe vue sur le volcan Concepción (1700 mètres) depuis la terrasse de notre hébergement (catégorie moyen, moyen).

On vous montre rapidement les charmes de Moyogalpa, le nom en grosses lettres, l’église et le transport des cochons.

Voulant découvrir plus avant l’intérieur de l’île, nous faisons appel à Farid pour nous véhiculer entre les différents points d’intérêts que nous souhaitons voir. C’est donc à bord d’un engin hybride Tuk-tuk/Voiturette que nous partons en road-trip ! (On vous l’avait dit que c’était improbable).

Allez, roule petit bolide ! Chemin faisant nous traversons la piste de l’aéroport de l’île. Bon, il ne sert plus depuis la pandémie mais c’est quand même la première fois qu’on voit une route couper une piste (il n’y a ni feu ni stop, ça devait se faire à l’oreille). On vous met une photo, mais sans avion ça rend moins bien…

Notre premier arrêt est pour la réserve Chaco Verde. C’est une forêt qui entoure la lagune à l’eau verte (ça explique son nom) où on peut se promener tranquillement (c’est pratiquement plat) en espérant croiser différentes espèces d’oiseaux et des singes hurleurs.

De nombreux visiteurs repartent désappointés car ils n’ont rien vu. Pour assurer le coup on avait pris l’option visite guidée et on n’a pas été déçus par la qualité du guide. Il a marqué l’arrêt à chaque animal à voir, pour nous l’indiquer !

Ce qui fait qu’on a vu plusieurs fois des singes hurleurs perchés en haut des arbres, dont une mère avec son petit.

Côté oiseaux par contre on a été moins gâté, on n’a vu que des Geais à Face Blanche (façon de parler car ce sont de superbes oiseaux).

Notre charmant guide a éprouvé le besoin de se mettre les pattes dans l’eau à la Playa Bancón, dans le lac Nicaragua qui est très près de la lagune. Nous avons passé notre tour (trop de vagues, on se réserve pour un prochain arrêt).

Un arbre magnifique marque la fin de notre tour de la lagune de Charco Verde après une agréable balade d’environ une heure et demie.

Juste à côté on peut visiter le jardin aux papillons. C’est un endroit rempli de superbes fleurs et de plusieurs espèces de très jolis lépidoptères (c’est pas pour frimer, c’est pour éviter une répétition). Bon déjà les oiseaux c’est pas toujours facile à photographier, mais les papillons je vous dis pas ! (On a décidé qu’on ne tomberait pas dans le piège de la photo de ces capricieux insectes).

On vous met donc plutôt quelques photos de fleurs (on ne connait pas les noms, débrouillez-vous, nous c’est les oiseaux).

Reprenant notre brinquebalant moyen de locomotion, nous allons ensuite faire une halte à l’Ojo de Agua. C’est une source d’eau d’origine volcanique bourrée de minéraux, qui a été aménagée comme une piscine naturelle.

Après avoir fait trempette (ne cherchez pas, on n’est pas sur la photo) on est allé manger un bon poisson grillé avec vue sur le lac (visiblement c’est le chemin pour rentrer les bêtes).

Un dernier coup d’œil au volcan Concepción et nous rentrons à notre hébergement, non sans remercier vivement Farid de nous avoir fait découvrir ce road-trip d’un nouveau genre.

Notre séjour sur l’île d’Ometepe se termine et il est temps pour nous de rejoindre notre prochaine destination, San Juan del Sur. Ayant bien retenu la leçon, c’est sur un vrai ferry que nous repartons vers Rivas (de toute façon on est dimanche et les lanchas ne travaillent pas). Malheureusement nous prenons celui de 9h00 alors que celui de 11h00, appelé Che Guevara, m’aurait davantage plu. (Si la traversée se passait mal, couler à bord du Che Guevara sur le lac Nicaragua, ça aurait de la gueule !)

Du coup, traversée très confortable, arrivée à Rivas pour 10h00, et là on trouve un taxi à partager avec un français et un américain pour aller directement à San Juan del Sur. A 11h30 on est dans notre nouvel hébergement (catégorie bonne pioche).

Située sur la côte Pacifique, San Juan del Sur (environ 15 000 habitants) est un ancien village de pêcheurs, devenu en quelques années la ville balnéaire la plus visitée du pays par les touristes nationaux et étrangers mais également par les surfeurs (on a vu beaucoup de magasins avec “surf” dans l’enseigne, mais personne avec une planche à la main ou sous ses pieds).

N’étant pas surfeurs dans l’âme, c’est à pied que nous visitons cette petite ville, dominée par une grande statue du Christ de la Miséricorde (on en reparlera), avec des petites roulottes pour manger en bord de mer, et un pêcheur au matériel plus que rudimentaire.

Nous sommes tombés par hasard sur une petite cérémonie avec remise de gerbe au pied de la sculpture en hommage à Mark Twain le poète américain et Rubén Darío célèbre poète nicaraguayen. Il y avait un groupe de musique traditionnelle (avec des xylophones, c’est leur truc) et des miss locales.

Lors de notre balade nous avons vu une statue représentant Augusto Sandino et un monument érigé à la gloire de Gaspar García Laviana, un prêtre catholique espagnol qui a pris les armes pour combattre au Nicaragua avec le Front sandiniste de libération nationale, tué en 1978.

Plus loin, le transport de touristes ressemble parfois à celui du bétail, une Mouette Atricille (en plumage nuptial) prend un bain de pieds pendant que le vendeur de fruits finit de s’installer.

Dans les rues du centre on a assisté à un défilé, mais on ne vous dira pas en quel honneur il avait lieu, on n’en sait rien. En tout cas les filles étaient très contentes d’être photographiées.

Avant que les toits soient en tôle ondulée ils étaient en palmes. Ce matériau bien posé avait l’avantage d’être étanche à l’eau mais de laisser le vent pénétrer légèrement dans la maison, maintenant ainsi à l’intérieur une température agréable. Par contre il fallait le changer tous les 4 à 7 ans. (D’où le remplacement massif par la tôle).

A force de l’apercevoir là-haut au bout de la plage, on s’est dit “tiens, et si on montait à la statue, on doit avoir une belle vue de là-haut” ?

Martine refuse tout net la proposition d’un chauffeur de taxi qui proposait l’aller-retour à vingt dollars ou juste l’aller à dix dollars (ils parlent tous en dollar, c’était bien la peine de vouloir l’indépendance).

Du coup, nous voilà partis pour le faire à pied. Il faut aller tout au bout de la plage, tourner derrière le grand bâtiment, rejoindre la route et se taper le dénivelé jusqu’en haut où un escalier est là pour (nous) achever le chemin. Une fois en haut c’est vrai que la vue est très belle sur la baie et aussi sur l’autre versant.

La statue du Christ de la Miséricorde de 24 mètres de hauteur, située à 134m au-dessus du niveau de la mer (merci on les a bien senti passer), a été construite en 2009. Finalement, de près, on ne la trouve pas plus jolie que de loin.

Une dernière photo de la baie de San Juan del Sur, magnifique, elle, il est vrai, et on est redescendu par le même chemin, toujours à pied (Martine était au bout de sa vie).

Voilà, c’est fini pour nos vagabondages au Nicaragua, pays qu’on a beaucoup aimé. Demain on prend le bus pour passer la frontière et découvrir le Costa Rica.

On vous raconte ça la prochaine fois en détail, le passage de frontière n’a pas été sans mal (ça c’est pour vous donner envie de lire le prochain article).

Allez, Topette !

6 réflexions sur « Nicaragua Part.3 : Masaya, Ometepe et San Juan del Sur. »

  1. Merci Martine de m’avoir donné le mal de mer (alors que je n’y suis pas sensible !) mais heureuse que vous n’ayez pas coulé sur le « che »
    Continuez de nous faire voyager et rêver

    1. Salut Mamie Véronique,
      Ne te plaint, on a mis un passage calme, en vrai on était vraiment très secoué (d’un bord sur l’autre et d’avant en arrière). Impossible de ne pas se tenir (en plus on voit un gros tuyeau au milieu qui était la sortie d’échappement du moteur directement à l’intérieur). On avait quand même confiance les marins étaient bien occupés a activer la pompe manuelle pour que le moteur ne soit pas noyé…
      Ah le Che, un grand regret !
      A bientôt,
      La ream Topette !

  2. Buenos dias !
    Je suis devant mon bol au petit déj et je voyage déjà ! Magnifiques les photos du volcan, ça doit être raiment impressionnant.
    Sonon, la traversée en bateau dans ces conditions…très peu pour moi…
    Bon…une chose me tracasse quand même…l’histoire ne dit pas si vous avez trouvé le fameux magnet !!!
    Allez topette, car pour finir je vais être en retard au boulot !

    1. Salut Vero,
      Le volcan était impressionnant, c’est la première fois que nous voyons de la lave.
      Que dire sur le bateau… Le lac Nicaragua semble plus teigneux que le lac d’Annecy !
      Et oui, on a trouvé notre magnet souvenir du Nicaragua au marché de Masaya (on va bientôt être obligé d’acheter un frigo américain)
      Merci de nous suivre, les commentaires nous font toujours plaisir.
      Bises,
      La team Topette !

  3. Je suis légèrement en retard mais je lis bien tout. Incroyable de ne pas avoir vomi ! Pour le volcan, sensation garantie et pour la photo de Georges et son chien, très beau chasseur
    d images!! Et pour toi Martine, félicitations pour l escalade, tu as touché le paradis du bout des pieds

    1. Bonjour Myriam,
      Nous aussi on est parfois en retard pour répondre aux commentaires !
      On n’a pas vomi mais on a eu un coup de chaud, le volcan c’était impressionnant mais l’accès était très fac1ile (en bus) et concernant notre guide canin, il était excellent mais très pacifique (la chasse tout court n’était visiblement pas son truc non plus)
      Si le paradis est au bout de lavie, alors effectivement Martine l’a touché du pied…
      A bientôt,
      La team Topette !

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