Hoy te he visto…

Bon, on est en retard sur la mise à jour du blog, mais ce n’est pas pour ça que vous allez y couper à cet air entêtant qui trahi votre âge, camarades ayant bien connu les années 80 ! (Pour les plus jeunes, cet air a été popularisé en 1982 par la publicité Nescafé, juste un an avant que l’âge de la retraite passe de 65 à 60 ans…).

Parce que oui, après un vol sans histoire d’environ 1 heure de Panama City à Carthagène des Indes, nous sommes à pied d’œuvre pour visiter le huitième et dernier pays de notre voyage, la Colombie.

Avant d’attaquer, on vous met une photo bonus du pays qu’on quitte : le survol des écluses de Miraflores sur le canal de Panama.

Première ville colombienne donc, Carthagène (Cartagena de Indias dans l’idiome local), située au bord de la mer des Caraïbes et fondée le 1er juin 1533 par le conquistador Pedro de Heredia (un vernis de culture ne peut pas nuire à la réputation de ce blog).

La ville se divise en deux parties, la vieille ville ou « ciudad amurallada » et une zone plus moderne remplie de gratte-ciels : « Boca Grande » (ça me surprend mais le Larousse précise un gratte-ciel des gratte-ciels, alors…). La porte principale du quartier historique est surmontée par une tour du 19ème siècle de style néogothique, comportant une horloge importée de Suisse comme il se doit.

Notre hébergement (qualité bof-bof et j’essaie de t’arnaquer) était placé entre les deux parties de la ville, moderne et historique, mais nous nous sommes concentrés sur cette dernière. Il faut dire que les bâtiments de l’époque coloniale sont superbes et très colorés.

Au pied de la tour de l’horloge on trouve la place de los Coches, où autrefois se vendait les esclaves. Ornée de maisons coloniales à balconnets de plusieurs couleurs, cette place de forme triangulaire est la porte d’entrée de la vieille ville.

Malgré le tourisme assez massif (envoyé par vagues des bateaux de croisière qui restent à polluer l’air du port) et malgré les chauffeurs de taxi et les vendeurs ambulants assez pressants, Carthagène reste une belle ville très agréable à visiter.

Comme toute ville coloniale hispanique qui se respecte, il y a de nombreuses églises. L’église Saint-Pierre-Claver a été construite par les jésuites au 16ème siècle dans un style baroque. Elle abrite la dépouille du saint patron de la Colombie, Pedro Claver dit l’apôtre des esclaves noirs, représenté avec un esclave sur la Plaza de San Pedro par une sculpture en bronze d’Enrique Grau.

Il y a aussi l’église de Santo Domingo construite en annexe du couvent de San Isidoro, bâtit en 1580 pour être occupé par l’ordre mendiant dominicain.

Et enfin la Cathédrale Sainte-Catherine d’Alexandrie (Santa Catalina de Alejandría) de style herrérien. Sa construction débuta en 1577 et se termina en 1612. Elle est considérée comme l’une des plus anciennes cathédrales d’Amérique, contemporaine de celles du Mexique.

Les vieilles portes sont ornées de heurtoirs qui ont chacun une signification particulière. Le lézard signifiait que l’on faisait partie ou que l’on descendait de la famille royale. Le lion signifiait que l’on faisait partie de l’armée ou de l’Église. Le poisson ou les figures marines signifiaient que l’on était commerçant. Une main (de la Vierge de Fátima), c’était une famille religieuse.

Le palais de l’Inquisition est un bâtiment colonial où les délits religieux étaient jugés. Établi à Carthagène en 1610, le tribunal local de l’Inquisition a fonctionné deux siècles durant (quand même !) jusqu’à la proclamation de l’indépendance de la ville en 1811. Une fenêtre grillagée en forme de cloche, dûment surmontée d’une croix, est située à hauteur de cheval, sur le côté. Cette Ventana de la Denuncia (fenêtre de la dénonciation), aussi appelée Ventana de la Ignominia (la traduction me semble superflue), permettait aux bonnes âmes de dénoncer discrètement, par billet anonyme (évidemment), les mauvais coucheurs, les mauvais penseurs et tous ceux qu’elles n’aimaient pas…Triste époque !

Les temps ayant (heureusement) bien changés, sous le couvert pratiquement en face de cette fenêtre, on peut maintenant voir “El portal de las reinas” qui sont en fait les photographies incrustées dans le trottoir de toutes les Miss Colombie. Un QR code permet d’accéder au profil de chacune d’elles (on n’a pas essayé, on n’avait pas de réseau).

La vieille ville de Carthagène est entourée de murailles conçues pour la protéger des attaques de pirates. Ces murailles ont été construites en plusieurs étapes à partir de 1586 et pendant les deux siècles qui suivirent. Réalisées en roche corallienne, propre à la région, leur hauteur moyenne est de 6 à 8 mètres.

Bon, on ne va pas dire que la colonisation a du bon, mais les bâtiments de cette époque sont vraiment magnifiques. On adore les grilles devant les fenêtres, parfois en bois, parfois en fer, mais toutes bien ouvragées.

Nous croisons souvent des Palenqueras qui sont, à l’origine, des vendeuses de fruits ambulantes très visibles dans leurs habits traditionnels. Originaires du village de Palenque de San Basilio, habité par des Afro-Colombiens descendants directs des esclaves africains, elles gagnent maintenant leur vie en prenant la pose pour les touristes (par contre on ne sait pas si elles continuent de vendre les fruits qu’elles transportent sur leur tête).

En traversant le Parque del Centenario (parc du centenaire de l’indépendance) nous voyons dans les arbres des singes (des Mono Titi ou Tamarins en français) et des paresseux (trois doigts). Ils ont été installés là, en pleine ville, après avoir été récupérés et soignés suite à des accidents.

Après avoir traversé le parc nous arrivons au quartier Getsemani devenu touristique notamment grâce à la présence de nombreuses œuvres de street art et à ses petites rues décorées, fleuries et ombragées.

Malgré la présence de nombreux touristes dont la principale préoccupation semble être de se faire photographier devant les plus chouettes endroits (sans même parfois les regarder) la déambulation est bien agréable malgré la chaleur assez intense, il faut bien le dire.

On termine notre balade avec deux maisons, une ancienne église devenue école des beaux-arts et deux sculptures en fer, dont une Palenquera (eh oui, fallait suivre).

Ah si, on oubliait ! Encore une belle œuvre d’ingéniosité mécanique (si ça continue, on va monter une collection de photos de ces engins extraordinaires).

Après ces quelques jours passés à Carthagène des Indes, nous reprenons la route cap au sud. Uber du matin à 6h30 (chagrin donc) pour rejoindre le terminal de bus où celui de 7h30 (de bus) nous dépose 5h30 plus tard à Santa Cruz de Mompox, Mompox ou Mompós (choisissez le nom qui vous plait, nous on prend Mompox).

Situé au bord du fleuve Magdalena, Mompox a été déclarée patrimoine culturel de l’humanité par L’UNESCO en 1995. Fondée en 1540 par Alonso de Heredia le frère de Pedro (eh oui, faut toujours suivre) il s’agissait à l’époque d’un important centre de commerce grâce à son port fluvial.

Lors de la colonisation le principe de fondation d’un village était toujours le même : on créait une “plaza mayor”, une place principale, on y construisait une église et ensuite on développait le village autour. Mompox a la particularité d’avoir vu se construire pas moins de 3 places “fondatrices” et 6 églises sur un périmètre d’à peine quelques centaines de mètres ! Du coup on ne va pas toutes les détailler (on frise l’indigestion) et on vous montre juste dans l’ordre l’église de l’Immaculée Conception (1541, reconstruite de 1839 à 1934), l’église San Francisco (1580 devenue du coup la plus ancienne) et on fait un zoom sur la tour octogonale, de style baroque mauresque de l’église Santa Barbara (1613. On laisse le nom en espagnol, ça fait mieux que sainte Barbe), c’est la seule église du pays (et l’une des rares au monde) à être dotée d’un balcon.

Juste au bord du fleuve Magdalena, la Piedra de Bolivar illustre les allées et venues de Simon Bolivar pendant les guerres d’indépendance contre l’Empire Espagnol (il est passé par ici, il repassera par-là, il court, il court, le Bolivar).

Quelques scènes de la vie tranquille de Mompox. Transport de planches hippomobile, transport de lait vélocipédique et transport de joie musical dansant (et pourquoi pas ?).

Les bords du fleuve Magdalena sont le refuge de nombreux iguanes verts qui migrent aussi en ville à la recherche de fruits (visiblement celui qu’on a vu sur la place de l’église San fransisco adore la mangue).

On a aussi vu un Moucherolle querelleur et un Troglodyte bicolore (qui est plus gros que les Troglodytes Mignons qu’on voit en France).

Il n’y a pas que des vieilles maisons à Mompox, il y a aussi un très vieil arbre (on hésite entre le ficus et le banian, voire l’hévéa) qu’on peut voir dans le patio d’un hôtel (hors budget). On a mis un retraité (vieux aussi donc) à l’intérieur pour vous donner une idée de sa taille (de l’arbre, pas du retraité).

Et puis on a été faire un tour en bateau dans la Cienaga de Pijiño. Il s’agit d’un marais qui sert de refuge aux oiseaux migrateurs et pêcheurs qui se nourrissent sur ce vaste terrain.

Il y a de la vie dans ce marais ! On a croisé pas mal de barques qui transportaient des pêcheurs mais aussi des habitants locaux qui traversaient pour se rendre “en ville” ou qui rentraient chez eux.

Le marais sert aussi de pâture pour les vaches (photo spéciale papy) et il n’est pas rare de voir un pêcheur qui relève son filet du bord de l’eau.

On a vu une famille de Monos Aulladores (singes hurleurs roux) dans un arbre (ils n’ont pas voulu prendre la pose, on vous montre la photo la moins pire).

Et les oiseaux ? Et bien on croit qu’on n’en a jamais vu autant en un seul endroit depuis le début de notre voyage ! Mais on ne va pas se mentir, l’addition bateau qui avance plus zoom capricieux donne le résultat (constant) photos floues… On ne mettra donc que deux photos rigolotes, deux arbres à aigrettes et une partie du dortoir des cormorans (il y en avait des milliers, c’était impressionnant).

Sur le chemin du retour le soleil commence à se coucher, et comme il est rapide on est rentré dans le noir, enchanté de notre tour d’environ 3 heures et demi malgré une absence complète de réussite photo-ornithologique !

Notre prochaine étape prévue est Barichara. Google Maps annonce 450 kms pour 8h50 de trajet. Renseignements pris il y a deux changements donc trois bus différents. Commençant à bien connaître le fonctionnement des bus Colombiens, on se dit qu’il serait judicieux de couper le trajet en deux.

Nous avons donc fait Mompox Bucaramanga avec un premier bus, départ 9h00 arrivée 19h00 (deux heures de retard, donc on a bien fait de ne pas prévoir d’enquiller sur un autre bus), taxi, hôtel (catégorie pas si mal pour 10 €) puis Uber et deuxième bus Bucaramanga-San Gil (09h45/13h00) et enfin San Gil-Barichara 14h00/14h45. Un peu de marche à pied et on est dans notre nouvel hébergement catégorie bonne pioche (eau chaude et piscine) malgré un accès pas simple (ça monte grave et les sacs à roulettes montrent leurs limites en tout-terrain).

Barichara, est un superbe village aux murs blancs et aux toits orangés situé à 1300 mètres d’altitude (adieu la grosse chaleur de la côte Caraïbe). Fondé en 1705, le village semble n’avoir pas beaucoup changé avec ses rues pavées d’énormes pierres taillées, ses maisons aux murs blanchis à la chaux, et ses portes et fenêtres en bois.

Par contre les rues sont parfois très pentues ce qui donne de belles perspectives et nous muscle les mollets (on peut y croire non ?).

On avait bien remarqué que la fenêtre de notre chambre n’avait pas de vitre, juste des volets intérieurs en bois. Et puis, on s’est aperçu que tout le village est fait comme ça. Il est vrai qu’avec des températures comprises toute l’année entre 18° et 25° ça ne doit pas être trop gênant (je me surprends moi-même quand je creuse ce genre de truc).

Bien sûr avec 7500 habitants une seule église ne saurait suffire. On vous fait un groupir de celles qu’on a vues, toutes construites avec cette pierre qui caractérise Barichara et a fait sa réputation. Il se dit que c’est ici que se trouve les meilleurs tailleurs de pierre de toute la Colombie.

La pierre est si emblématique de Barichara que l’on a désigné les habitants, les “patiamarillos”, les “pieds jaunes”, dus à la couleur ocre de cette terre dont la poussière envahit tout et colore jusqu’aux chaussures des habitants !

On se rend d’ailleurs compte de la dextérité des tailleurs de pierre locaux en faisant un tour au cimetière où certains ont fait preuve d’originalité.

Comme dans chaque ville, il y a aussi des espaces verts, notamment la place centrale et d’autres petits parcs. On y a même vu un Tangara évêque et un Oriole jaune qui rentrait au nid (du coup on ne voit que son arrière-train).

A côté de notre hébergement un fermier rentre ses chevaux. Le cheval est encore couramment utilisé ici aussi pour travailler. Il n’est pas rare de voir un paysan sur son cheval ou conduisant une cariole.

Barichara a été notre premier gros coup de cœur de la Colombie (malgré ses pentes rudes) Nous avons adoré ce village et son ambiance tranquille, ses rues faites de grosses pierres, ses murs blancs avec les portes et fenêtres colorées, et ses habitants adorables.

Allez, on vous en remet une couche ! (Quand on aime…).

La dernière photo représente une fourmi à “gros cul” une spécialité culinaire locale. On a courageusement passé notre tour et on s’est rabattu sur du connu : de bonnes glaces ! (Avec des fraises, il faut privilégier les fruits de saison).

Juste en face du glacier, un magasin avait une enseigne qui nous a rappelé des souvenirs. Et comme on vous aime bien, on vous a même mis la vidéo pour vous rappeler la chorégraphie.

Souvenez-vous ça a été un véritable succès planétaire entre les années 1995 et 1996. Allez, on monte le son et on se bouge (c’est bon pour les articulations, ne nous remerciez pas).

Voilà c’est tout pour aujourd’hui, prochaine étape Villa de Leyva en passant par San Gil et Tunja. 180 km 4h15 d’après Google Maps, il n’y a qu’un changement… Soyons fous, on tente le coup de le faire dans la journée.

On vous raconte la suite très vite (oui, enfin, on est en vacances aussi).

Allez, Topette !

7 réflexions sur « Hoy te he visto… »

  1. Salut,
    La Colombie , ça l air bien sympa. J adore la photo du cactus avec l ombre sur le mur bleu et blanc. Martine a l air d avoir un genou réparé , vu les montées à faire dans le village! En tout cas , votre sourire est bien là et ressemble à des gens heureux d être en vacances. Continuer de nous faire rêver pour ce dernier pays mais j imagine avec d autres projets en vu.

    1. Bonjour Myriam,
      Effectivement la Colombie nous plait beaucoup. Les couleurs sont belles au soleil.
      Martine à moins de problèmes pour monter les côtes du village que pour les descendre. Son genou est plus douloureux en descente.
      Mais bon, les vacances se passent quand même très bien et on espère encore quelques belles découvertes avant notre retour.
      A bientôt,
      La team Topette !

  2. Cool, on attend la prochaine vidéo de vous après le cours de Macarena ((bon pour les articulations) ! ha ha ha !
    Superbes photos, profitez bien de votre dernier pays.
    Bise

    1. Salut Céline,
      Malheureusement la Macarena nous est impossible à cause du genou qui reste toujours délicat !
      (En plus il nous manque les mini-shorts…).
      A bientôt,
      La team Topette !

  3. Bon allez hop j’arrete la tisane et je me remet au café, sans oublier le cigare et la glace (comme Martine, pour soigner son genoux) . Superbe ballade avec vous les jeunes. Magnifique comme d’hab. Aller Topette..

  4. j’ai oublié, la glace du Georges elle est pas mal non plus.
    J’aime bien la photos du cimetière. Pas besoin d’épitaphe, bon résumé.
    Topette

    1. Salut Bill,
      Tu remarqueras que ma glace était pleine de fraises, car les fruits c’est bon pour la santé !
      Je suis plus gourmand que Martine, mais à 1,50 € la glace on n’hésite pas beaucoup.
      Le retour en France risque de nous faire tout drôle niveau prix, alors on en profite (hier on a mangé au restaurant pour 2,50 € chacun, et ce n’était pas des portions de mauviettes !).
      A bientôt,
      La team Topette !

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