¿Cómo estás ? Colombiades…

Dans l’idée le trajet Barichara – Villa de Leyva c’était 180 km et 4h15 avec un seul changement. En vrai c’est départ du bus de Barichara à 8h30, arrivée à San Gil à 9h30, changement de bus, départ 10h00 arrivée à Tunja 14h45, là le chauffeur nous dit de marcher jusqu’au rond-point puis de tourner à droite et qu’aux alentours du rond-point suivant on va trouver le bus qui va à Villa de Leyva. On a demandé à droite et à gauche et on a trouvé le bus qui nous a emmené jusqu’à destination. Arrivée Villa de Leyva à 16h00, finalement on a mis 7h30 !

Située à 2149 mètres d’altitude cette bourgade de 18000 habitants est considérée comme un des plus beaux villages de Colombie. Et ce n’est pas faux ! De plus, malgré les nombreuses boutiques, il émane des rues pavées de Villa de Leyva une ambiance paisible.

L’immense place centrale est un des joyaux du patrimoine de Colombie. Les Colombiens aiment à dire que c’est la plus grande place d’Amérique latine et avec ses 14 000 m2 il est vrai qu’elle a de l’allure. Les bâtiments qui l’entourent en ont tout autant, et la fontaine centrale semble un peu perdue.

Le “Templo Parroquial de Nuestra Señora del Rosario” (temple Notre-Dame du Rosaire) de type colonial très sobre, édifié en adobe, bois et pierre en 1604, a aussi belle allure. Sa blancheur contraste avec la montagne sombre juste derrière. L’intérieur dispose d’un bel autel en bois de style baroque recouvert d’or et d’œuvres du peintre Gregorio Velásquez de Arce y Caballos. Le temple a accueilli le premier congrès des Provinces Unies de Nouvelle Grenade en 1812.

Fondée en 1572 sous le nom de Villa de Santa María de Leyva, Villa de Leyva est reconnue monument national en 1954, ville patrimoniale en 2010 et inscrite sur la liste indicative des sites du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Un détour par le patio d’un petit musée (sans grand intérêt) nous apprend, par l’intermédiaire d’un objet publicitaire que ASO (Amaury Sport Organisation), l’organisateur du Tour de France, parraine une épreuve cycliste amateure : L’Etape Colombia. Cette course a eu lieu en 2022 à Villa de leyvia (parcours de 136 kilomètres avec 2 735 mètres de dénivelé positif, entre Villa de Leyva, Tunja, Arcabuco, Moniquirá, Santa Sofía et retour à Villa de Leyva) et les premiers ont gagné des voyages au Tour de France et à L’Etape Du Tour.

Non loin de là, une sculpture d’un photographe en action nous a fait penser à notre ami Gérard guettant un oiseau. Pour Sophie qui le côtoie quotidiennement : Il y a un faux air, non ? (Et non pas un air faux).

Fondée en 1572, Villa de Leyva est l’une des villes à l’architecture de style colonial les mieux conservées du pays : rues pavées, maisons aux façades blanches, beaux balcons d’influence mauresque caractéristiques de la tradition hispanique. Certains murs sont visiblement faits en terre.

A propos de terre, juste à l’extérieur du village se trouve une maison originale, entièrement composée d’argile qu’on doit à l’architecte Octavio Mendoza Morales. C’est la Casa Terracota, maison de près de 500 m2 qui a nécessité pas moins de 400 tonnes d’argile pour sa construction.

La construction a commencé en 1999 et on peut dire que la “structure mère” a été achevée en 2016. Il s’agit en fait d’une argile cuite à haute température, donc au feu. Octavio Mendoza Morales a bâti cette maison par morceaux successifs et a fait cuire l’argile en allumant des feux à son contact sur des temps parfois assez longs. Pour ça, il a dû construire des échafaudages spéciaux non combustibles pour que les flammes cuisent l’argile. C’était le défi principal de cette construction compte tenu des surfaces à cuire et des zones situées en hauteur ( plafonds, terrasses, etc…).

Visiblement très fortement inspirée par le travail de Gaudi, Casa Terracota est le symbole de la proposition de vie d’Octavio Mendoza Morales : un projet de construction qui, basé sur les quatre éléments (terre, air, eau et feu), transforme la terre en architecture habitable. A l’intérieur le mobilier est lui aussi entièrement réalisé en terre cuite : table, lit, étagères (c’est sûr, il n’est pas sponsorisé par Ikéa).

Pas facile de se retrouver dans cette maison ou rien n’est droit et qui dispose d’un étage et d’une terrasse à laquelle on peut accéder aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur. Les toilettes, les salles de douches et les lavabos sont ornées de mosaïques.

La cheminée possède un linteau décoré d’un masque en métal découpé du plus bel effet.

Cette maison a brûlé pendant la cuisson, pendant de très longues périodes. Les parois à l’intérieur sont très épaisses et la chaleur ne pénètre pas à plus de 7 ou 8 centimètres maximum. Si l’on creuse dans Casa Terracota, c’est un sandwich cuit des deux côtés, et à l’intérieur c’est de la terre crue, car le feu n’y est pas parvenu.

Le salon de jardin est aussi en terre cuite et le jardin est, pour sa part, agrémenté de plusieurs œuvres d’art.

Octavio Mendoza Morales n’habite plus la Casa Terracota, la maison étant devenu un centre d’attrait touristique, il était devenu très difficile d’y vivre au quotidien.

Je vous mets une photo de photo de la construction en cours.

C’est sur cette très intéressante visite que nous quittons Villa de Leyva pour rejoindre la capitale, Bogota. Bon, pas avec ce bus-là car visiblement il est en panne !

Départ à 12h00, arrivée à 16h30 à Bogota. C’était direct et ma foi plutôt rapide pour la région. Un sympathique chauffeur de taxi (ça existe donc) nous dépose à notre logement (qualité très bonne pioche) situé dans le quartier de la Candelaria, avec un beau dessin sur le mur de la cour intérieure.

Bogota, ville de 11,5 millions d’habitants, est la troisième capitale la plus haute du monde (après La Paz et Quito), puisqu’elle se situe en moyenne à 2625 mètres d’altitude. Du coup on a ressorti le sweat et le pantalon !

Fondée en 1538 Bogota n’a vu sa population exploser que très récemment. En un peu plus de cent ans, elle est passée de cent quarante-quatre mille habitants à 11,5 millions. La municipalité a développé les pistes cyclables (550 km quand même !!!) et bus à double articulation (TransMilenio) qui roule dans un couloir dédié sans être gêné par la circulation des nombreuses voitures. Le quartier où nous logeons est le quartier historique, appelé la Candelaria. On y trouve les vieilles maisons et les églises laissées par la colonisation espagnole ainsi que la grande majorité des monuments de la ville.

C’est autour de la place Bolivar qui est la place principale (plaza mayor) de Bogota, et de ses 13 903 m2, que se concentre la majeur partie des monuments : Le Palais de justice, la cathédrale de l’Immaculée-Conception, la chapelle du Saint-Sacrement et l’archevêché, le Capitole national et l’hôtel de ville (ou palais Liévano, construit par l’architecte français Gaston Lelarge) et le Colegio Mayor de San Bartolomé.

Bogota est une ville plaisante, avec ses maisons colorées et ses nombreuses fresques murales. Totalement interdits jusqu’alors, les graffitis avaient même coûté la vie à un jeune graffeur colombien, abattu par la police. Mais en 2013 Justin Bieber, le chanteur canadien, sous l’escorte de policiers, a tagué l’un des graffitis les plus laids de l’histoire : une feuille de cannabis avec un drapeau canadien au centre. La jeunesse de Bogota s’est insurgée : “Pourquoi lui serait autorisé à peindre des horreurs et nous n’aurions pas le droit de créer librement ?”. Le chef de la police, pour ne pas reconnaître l’erreur de ses hommes, s’est donc déclaré favorable aux fresques qui fleurissent maintenant un peu partout !

Le quartier de la Candelaria possède des ruelles calmes et colorées, avec quelques maisons d’époque bien entretenues. C’est un quartier étudiant et un peu bohème, qui vit beaucoup le soir.

On aime toujours admirer en flânant ces nombreux détails architecturaux qui nous plaisent (sûrement parce qu’on n’en voit pas par chez nous).

On ne s’étendra pas sur les nombreuses églises de Bogota. On en a même vu deux côte à côte (l’église de de Veracruz et l’église de La Tercera). C’est dire s’il y en a beaucoup…

On s’est arrêté sur un parking où se tenait une exposition de voitures de collection dont une voiture de police (peut-être celle du trépidant inspecteur Derrick ?) et des coccinelles bien sûr. En partant on a vu une superbe coccinelle décapotable qui ne faisait pas partie de l’exposition.

On a vu des azulejos, un beau portail en bois, un échafaudage en bambou (c’est vrai qu’il en pousse des énormes dans la région) et un bus TransMilenio à double accordéon (va faire un créneau avec ça).

A bogota aussi les policiers vont souvent par deux, mais sur la même moto (un qui conduit et l’autre qui consulte son téléphone. Instagram #police sûrement). Ils ont même une charmante caravane garée sur le trottoir (le camping doit être plein).

Il y a de la musique à la fenêtre du restaurant et de la musique à la porte du garage (est-ce de là que vient le style musical garage ?).

On a encore croisé des fruits du palmier pêche. C’est beau mais on ne sait pas comment ça se mange ni quel goût ça a (il va quand même falloir qu’on essaye). Et puis on a vu un nouvel engin mécanique à ajouter à notre collection.

De retour à notre hébergement on est monté sur la terrasse. De là on voit la ville et le cerro de Monserrate (en français colline de Monserrate) qui domine la ville du haut de ses 3152 mètres et sur lequel a été bâtie La basilique du Señor de Monserrate, accessible à pied, en funiculaire et en téléphérique (à pied on oublie à cause du genou, et le funiculaire ainsi que le téléphérique à cause du vertige).

Toujours sur la terrasse, de l’autre côté, on peut admirer un chef d’œuvre de la construction/bricolage/récupération à la colombienne.

On a été faire un tour au musée Botero, un incontournable de Bogota (ça tombe bien, on adore ce qu’il fait), constitué avec des œuvres personnelles ainsi que celles d’autres d’artistes qu’il possédait et qu’il a donné.

Fernando Botero, né le 19 avril 1932 à Medellín, est un peintre et sculpteur colombien. Il est réputé pour ses personnages aux formes rondes et voluptueuses inspirés de l’art précolombien.

Il est reconnu pour ce style particulier qui le définit, style connu sous le nom de Boterismo ou Gordismo. Les oeuvres de l’artiste sont originales par l’épaisseur et les grandes proportions des corps qu’il réalise.

Superbe musée qui nous a enchanté ! De plus l’entrée était gratuite, c’est bien quand la culture est ainsi accessible à tout le monde.

Par ailleurs, c’est pas parce qu’on est loin qu’on ne soutient pas le combat contre la réforme des retraites. Du coup on a fait un tour à une manif à Bogota, histoire d’être solidaire (c’était sympa, on préfère les faire ici les manifs, tout compte fait).

Bogota est une ville qui nous a beaucoup plu (mis à part les températures), mais il est temps pour nous de la quitter pour aller plus au sud rejoindre la ville de San Agustin par le bus de 7h30. Le taxi viendra nous prendre à 6h30 (donc réveil 5h30, aïe ça pique) et dix heures de bus annoncées pour faire les 530 kms (en vrai ça sera 13h30).

Allez, Topette !

4 réflexions sur « ¿Cómo estás ? Colombiades… »

  1. Hello la Team Topette !
    Très belles photos, j’ai bien aimé celle de Gérard en embuscade devant un toucan !!! En tout cas, ça donne envie de découvrir la Colombie !
    Le musée Botero semble superbe, nous aussi on adore cet artiste !
    Quant à la manif, si c’était aussi festif en France, il y aurait peut-être encore plus de monde dans les rues… une idée à développer et à conseiller aux syndicats !
    Sinon, vous dites que ça caillait à Bogota, mais pas autant qu’ici à Trieste où on a un beau 0° à chaque réveil depuis notre retour. Gros choc thermique avec Rio !
    Bonne suite de voyage, nous on enchaine les rendez-vous dentiste (1 jour sur 2, on frise l’horreur…) avant de mettre le cap sur la Savoie, dans 10 jours, pour aller régler d’importants problèmes familiaux… Bref, un retour bof-bof !
    Amitiés,
    L’ex-TST, devenue récemment la TCP (autrement dit la Team Caleçon en Polaire !)

    1. Salut la TCP,
      Gérard à bien raison d’être toujours sur le qui-vive, la preuve le Motmot qu’on a vu ce matin est flou car je n’étais pas suffisamment prêt avant qu’il ne s’envole !
      Le musée Botero était très bien et on est chanceux car il y a un autre musée de cet artiste à Medellin, la dernière ville de notre périple.
      C’est sûr que dans les manifs françaises plus de musique et moins de police ça ne serait pas plus mal, n’en déplaise à Gérald qui verrait son budget diminuer…
      En tout cas bon courage pour votre réacclimatation, en attendant qu’on vous ramène le soleil bientôt.
      Bises,
      La team Topette !

    1. Salut mon Bill,
      Eh oui le monde est parfois surprenant, c’est pour ça qu’on aime bien aller le visiter !
      On te le racontera de vive voix à notre retour.
      A bientôt,
      La team Topette !

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