Nous quittons Esperance et ses fabuleuses plages de sable blanc pour remonter sur Perth à 700 km de là (c’est rien à l’échelle du pays, mais c’est long avec une camionnette-à-tout-faire). Du coup on décide de le faire en deux fois (ben oui, on est en vacances quoi) et donc de s’arrêter à mi-chemin, en l’occurrence à Hyden, qui compte tout de même environ 281 habitants.
Et si une pause s’impose à Hyden, c’est pour voir la “Wave Rock”, falaise de granit ressemblant remarquablement à une énorme vague figée en plein mouvement.
La forme de ce rocher n’est pas due à un phénomène d’ondulation, mais à la lente érosion du granit par le vent et les eaux, bien que celle-ci ait commencé en sous-sol. La roche aurait été formée entre 2700 millions et 60 millions d’années auparavant.
Le Wave Rock mesure 15 mètres de haut et 110 mètres de long environ. Quand on monte sur le rocher, on a une belle vue sur les environs et on remarque, à un mètre du bord, un muret de 50 centimètres de haut permettant de récolter l’eau de pluie qui s’écoule jusqu’à un barrage situé plus bas.
On a vu quelques sympathiques habitants du cru qui se sont gentiment prêtés à la traditionnelle photo souvenir.
Nous avons fait halte pour la nuit dans un camping des environs immédiats de Perth, ce qui nous a permis d’admirer cette rutilante voiture bichonnée par son propriétaire, carrossier-peintre amateur ayant un sens aigu de l’harmonie des couleurs.
En poursuivant notre route, vers le nord cette fois-ci, nous avons fait une pause à Ledge Point, où nous comptions passer la nuit, ce que nous ne ferons pas, le camping manquant cruellement d’ombre (ben oui, chacun ses soucis de saison). Par contre nous y avons vu des Sternes Huppées avec leur coiffure dans le vent à la Nicola Sirkis. La tachetée est une juvénile (on parle de la Sterne, là).
C’est donc la riante ville de Cervantes (où un des 467 habitants a une drôle de façon de garer son vélo) qui aura la chance de nous accueillir pour la nuit dans son très beau camping, dont Martine profite aussitôt de la piscine (pas chauffée, quel courage !).
Un petit tour sur la plage au soleil couchant, c’est toujours agréable et ça permet des clichés faciles qui ravissent le photographe.
De bonne heure (et de bonne humeur) nous arrivons au désert des Pinnacles dans le parc national de Nambung. Ce site sacré aborigène contient des milliers de concrétions rocheuses calcaires, de différentes tailles et formes, qui surgissent du sol et dont les plus hautes peuvent atteindre quatre mètres.
On s’est mis au milieu pour donner une idée de la taille (ceux de 4 mètres on ne les a pas vus, ou alors on a bien grandit).
Le matériau brut du calcaire provient de coquilles d’êtres marins réduites en sables riches en carbonates, qui ont formé des dunes de sable très mobiles.
La manière dont s’est formé le matériau brut est encore sujette à débat. Trois théories, dont nous vous ferons grâce (on essaye de ne pas perdre le peu de lecteurs que nous avons), existent pour expliquer leur formation (ami curieux de ces choses, Google est ton ami).
Une empreinte de Kangourou signale que le désert ne l’est peut-être pas tant que ça, et la ténacité de la nature à essayer de faire pousser des arbustes force le respect.
Le Kangourou gris et le Cacatoès Rosalbin sont effectivement des habitués du parc naturel que nous croyons quitter après un dernier point de vue avec les dunes de sable blanc au loin.
Mais c’est une erreur, car au moment de démarrer la camionnette-à-tout-faire, celle-ci refuse tout net de nous rendre ce menu service. Visiblement un mouvement de gréve d’une partie du matériel (de gros soupçons pèsent sur la batterie) nous empêche de repartir. Les charmantes dames de la boutique du parc téléphonent pour nous à l’assistance routière (il faut reconnaître que c’est plus simple de passer par un intermédiaire physique, notre australien étant basé à 50% sur la gestuelle), et une heure et demie plus tard un charmant mécanicien nous démarre le véhicule. In the car Simone, comme disent les anglophones et c’est reparti !
Cet intermède nous avait laissé le loisir d’admirer une inflorescence de Banksia Prionotes, (des centaines de petites fleurs individuelles disposées autour d’un axe cylindrique) et une oeuvre d’art en métal disposée à côté de la boutique.
Roulant toujours prudemment pour préserver la wildlife (et la caution de la camionnette-à-tout-faire par la même occasion), nous poussons un peu plus au nord.
Jurien Bay doit son développement aux écrevisses (également connues sous le nom de langouste de l’Ouest) qui abondent dans la région. Des jetées ont été construites pour cette industrie (la vieille jetée ou ce qu’il en reste à droite).
La construction de la route “Indian Ocean Drive” ayant permis d’accéder plus rapidement à la région de Perth, la ville est devenue une destination de vacances prisée et sa population augmente, générant un boom de la construction.
C’est vrai que ça a l’air cool en cette saison, après la fin des vacances scolaires (c’est très agréable quand il n’y a presque plus personne, surtout que les australiens ont la furieuse tendance à aller avec leur voiture jusque sur le sable).
Du coup, les Huîtriers à long bec sont tranquilles sur la plage pour casser la croûte.
Le lendemain nous passons par Lancelin admirer les superbes dunes de sable blanc. Ça fait un peu Sahara, mais en blanc.
Du coup les australiens, malins, ont inventé le sandboard. C’est comme le snowboard, mais au lieu de dévaler des pistes de neige, on dévale des dunes de sable sur des planches qu’un peu louer à l’entrée. Si on n’est pas écolos on peut aussi louer des quads, ça évite d’avoir à marcher pour aller en haut des dunes.
Notre bilan carbone étant déjà déplorable à cause des avions pour venir et de la camionnette-à-tout-faire qui est gloutonne, on s’est contentés d’un selfie (d’un autre côté on n’a pas non plus de prétentions écolo).
Nous reprenons notre route pour nous installer au camping de Coogee, là où nous avions passé une semaine de glandage en début de mois (autant dire qu’on y a nos petites habitudes). Après une nuit de repos dans le confort (somme toute très spartiate) de la camionnette-à-tout-faire et après une agréable matinée passée en occupations diverses (pas grand chose à vrai dire), notre batterie semble de nouveau à plat, puisque le tournage de la clé de contact ne génère absolument aucun bruit ni l’allumage d’aucun voyant.
La gentille dame de l’accueil du camping téléphone donc pour nous à l’assistance routière mais s’entend répondre qu’il faut rappeler le lendemain matin à 8h30 car il est trop tard dans la journée (c’est vrai qu’il est 14h00, ça risquerait de mener tard cette affaire).
Le lendemain à 9h30 (après bien sûr un appel dès 8h30), un nouveau charmant mécanicien nous démarre le véhicule et nous conseille d’aller chez le loueur changer la batterie, conseil que nous suivons aussitôt, et roule petit bolide !
Du coup, redevenus mobiles, nous partons à Fremantle pour fêter ça !
Un bon fish and chips et pain à l’ail sur le port avant de partir en ballade dans cette agréable ville.
On fait à nouveau en passant un petit bonjour à Bon Scott, et une caresse à son chien (peut-être, on n’en sait rien) et direction le Shipwrecks Museum.
Le Shipwrecks Museum (musée des épaves en français) est abrité dans d’anciens entrepôts de pierre des années 1850 (sur la pelouse desquels les écoliers s’amusent le midi avant de s’instruire).
On peut y voir des morceaux d’épaves et notamment les vestiges du Batavia, un navire marchand néerlandais qui fit naufrage à 400 km de Perth.
Je ne sais pas si c’est parce que c’est la fin du voyage ou parce que le fish and chips était trop copieux, mais on n’a pas trop accroché à ces histoires d’épaves (ou d’archéologie maritime comme ils disent). Du coup on est partis se baguenauder en ville.
L’œuvre de droite est inspirée de la brise marine surnommée “Fremantle Doctor” et les éléments au sommet des poteaux tournent dans le sens du vent. Le message sur la vitre de droite dépolie est plus transparent.
Un passage chez le disquaire nous apprend que la mode actuelle du vinyl risque d’être supplantée par le retour de la cassette audio ! (ils vont avoir du mal à nous vendre une meilleure qualité sonore sur ce coup-là, parce que c’est quand même dur de faire pire).
Un focus sur deux disques, un de Téléphone répertorié “French Pop” (ça remet bien les choses en place) et un des Bay City Rollers (là c’est personnel, je ne m’étendrais pas davantage).
Le retour en bus nous a appris qu’on peut être moine bouddhiste tout en étant accro à candy crush (difficile de se débarrasser de ses addictions matérielles, visiblement).
A propos de drôles d’oiseaux, un arbre du camping servait de perchoir à un superbe Nankeen Night-Heron que l’on appelle en français un Bihoreau Cannelle. C’est fou le nombre d’animaux qu’on a vu tout simplement dans les campings !
Le soleil couchant est toujours plaisant à regarder à Coogee (ça doit être pour ça qu’on y est bien et qu’on y revient).
Même les mouettes sont parties se coucher, ils ne reste plus que les bateaux (qui eux ne se couchent pas, ou alors c’est très mauvais signe).
Le lendemain, nous partons visiter Perth, la capitale de l’État d’Australie-Occidentale. Située sur les rives du fleuve Swan cette ville de 2.021.200 habitants (en 2014) est la quatrième ville d’Australie.
Fondée en 1829 Perth est l’une des villes de plus d’un million d’habitants les plus isolées au monde. La ville de taille similaire la plus proche est Adélaïde, qui est à 2104 km. On peut y voir de vieux bâtiments…
Et des bâtiments modernes notamment la “Swan Bell Tower” (de chaque côté sur la photo) qui renferme un ensemble de 18 cloches suspendues dans un campanile en cuivre et verre de 82,5 mètres.
Et puis souvent un mélange ancien-moderne pas forcément toujours heureux à notre goût (et puis ce n’est pas comme s’ils manquaient de place dans le pays, ils peuvent s’étaler tout ce qu’ils veulent).
Parfois il reste juste une façade comme celle de ce “Railway Hotel” qui n’héberge plus que des courants d’air.
Le pont piétonnier et cycliste d’Elizabeth Quay est quant à lui une réussite architecturale. Il est en forme de S, suspendu à deux arcs paraboliques et mesure 22 mètres de haut pour 5 mètres de large.
Quelques détails de ce que nous avons remarqué (pour une fois qu’ils écrivent Georges avec le S de la fin, ça interroge).
Des murs peints, ça égaye toujours une ville.
On a vu des belles fleurs (c’est toujours pas nous, les fleurs) et un jeune Cormoran noir.
On a vu aussi des gars qui n’ont pas un métier facile (mais pas de chef sur le dos, visiblement).
On a vu une belle voiture et encore un gars qui remplace un feu rouge (on en a vu sur toutes les routes de ces ouvrier(e)s qui font la circulation pendant les travaux : un(e) à chaque bout avec un talkie-walkie, c’est plus sympa qu’un feu rouge et ça fait de l’emploi).
Une photo de la Team Topette ! qui a bonne mine en cette fin de vacances (c’est pour ça qu’on part longtemps, c’est bon pour notre santé).
Un dernier regard sur la skyline de Perth en longeant la Swan River sur laquelle nous voyons une pêcheuse (pécheresse ?) et une méduse. On a aussi vu des dauphins, mais ils étaient trop rapides pour moi, donc il n’y a pas de photo (sniff).
Tiens, c’est marrant, on dirait l’Italie…
Cottesloe est une banlieue huppée de Perth, dont les cafés et les glaciers offrent une vue sur une plage de sable, prisée pour les sports nautiques.
Les sauveteurs veillent au grain….
Les écoliers se succèdent dans l’eau par classes successives (des classes de mer ?)…
Les coquillages pourraient se ramasser à la pelle.
Une oeuvre d’art sur la plage, un surf rescue, un australien qui fait du paddle avec son chien, l’autralian way of life quoi.
Et puis, il faut bien dire que la plage de Cottesloe est quand même très très très sympa.
C’est sur cette belle plage que nous terminons le blog de ce voyage de cinq mois.
Il nous a vu parcourir la Nouvelle-Zélande de l’île du Sud, que nous ne connaissions pas et qui nous a littéralement envoûtée (pas facile de trouver mieux, on pense), à l’île du Nord qui a confirmé tous les coups de cœur que nous avions eus lors de notre tour du monde (ah, Russell…..).
Et l’Australie qui nous a régalée avec sa faune abondante et surprenante (notamment en Tasmanie) avec des coins inattendus (Harndorf, Raymond Island, Lucky Bay…).
Et puis le plaisir de croiser des gens qu’on connaissait déjà (Sébastien et Lise, Fab et Isa) ou qu’on n’avait jamais rencontrés mais qui ont fait preuve d’un grand sens de l’accueil et de gentillesse (Liz et Steeve, Fiona).
C’est tout ça les voyages au long court, et on espère que vous avez pris plaisir à nous lire et que vous avez, un peu, voyagé avec nous.
La route se termine là, mais on essaiera de vous faire un petit résumé en images des trois derniers mois.
Allez, Topette !