Allez, Topette !
Voyage en Nouvelle-Zélande et en Australie du 02 octobre 2018 au 28 février 2019
Allez, Topette !
Nous quittons Esperance et ses fabuleuses plages de sable blanc pour remonter sur Perth à 700 km de là (c’est rien à l’échelle du pays, mais c’est long avec une camionnette-à-tout-faire). Du coup on décide de le faire en deux fois (ben oui, on est en vacances quoi) et donc de s’arrêter à mi-chemin, en l’occurrence à Hyden, qui compte tout de même environ 281 habitants.
Et si une pause s’impose à Hyden, c’est pour voir la “Wave Rock”, falaise de granit ressemblant remarquablement à une énorme vague figée en plein mouvement.
La forme de ce rocher n’est pas due à un phénomène d’ondulation, mais à la lente érosion du granit par le vent et les eaux, bien que celle-ci ait commencé en sous-sol. La roche aurait été formée entre 2700 millions et 60 millions d’années auparavant.
Le Wave Rock mesure 15 mètres de haut et 110 mètres de long environ. Quand on monte sur le rocher, on a une belle vue sur les environs et on remarque, à un mètre du bord, un muret de 50 centimètres de haut permettant de récolter l’eau de pluie qui s’écoule jusqu’à un barrage situé plus bas.
On a vu quelques sympathiques habitants du cru qui se sont gentiment prêtés à la traditionnelle photo souvenir.
Nous avons fait halte pour la nuit dans un camping des environs immédiats de Perth, ce qui nous a permis d’admirer cette rutilante voiture bichonnée par son propriétaire, carrossier-peintre amateur ayant un sens aigu de l’harmonie des couleurs.
En poursuivant notre route, vers le nord cette fois-ci, nous avons fait une pause à Ledge Point, où nous comptions passer la nuit, ce que nous ne ferons pas, le camping manquant cruellement d’ombre (ben oui, chacun ses soucis de saison). Par contre nous y avons vu des Sternes Huppées avec leur coiffure dans le vent à la Nicola Sirkis. La tachetée est une juvénile (on parle de la Sterne, là).
C’est donc la riante ville de Cervantes (où un des 467 habitants a une drôle de façon de garer son vélo) qui aura la chance de nous accueillir pour la nuit dans son très beau camping, dont Martine profite aussitôt de la piscine (pas chauffée, quel courage !).
Un petit tour sur la plage au soleil couchant, c’est toujours agréable et ça permet des clichés faciles qui ravissent le photographe.
De bonne heure (et de bonne humeur) nous arrivons au désert des Pinnacles dans le parc national de Nambung. Ce site sacré aborigène contient des milliers de concrétions rocheuses calcaires, de différentes tailles et formes, qui surgissent du sol et dont les plus hautes peuvent atteindre quatre mètres.
On s’est mis au milieu pour donner une idée de la taille (ceux de 4 mètres on ne les a pas vus, ou alors on a bien grandit).
Le matériau brut du calcaire provient de coquilles d’êtres marins réduites en sables riches en carbonates, qui ont formé des dunes de sable très mobiles.
La manière dont s’est formé le matériau brut est encore sujette à débat. Trois théories, dont nous vous ferons grâce (on essaye de ne pas perdre le peu de lecteurs que nous avons), existent pour expliquer leur formation (ami curieux de ces choses, Google est ton ami).
Une empreinte de Kangourou signale que le désert ne l’est peut-être pas tant que ça, et la ténacité de la nature à essayer de faire pousser des arbustes force le respect.
Le Kangourou gris et le Cacatoès Rosalbin sont effectivement des habitués du parc naturel que nous croyons quitter après un dernier point de vue avec les dunes de sable blanc au loin.
Mais c’est une erreur, car au moment de démarrer la camionnette-à-tout-faire, celle-ci refuse tout net de nous rendre ce menu service. Visiblement un mouvement de gréve d’une partie du matériel (de gros soupçons pèsent sur la batterie) nous empêche de repartir. Les charmantes dames de la boutique du parc téléphonent pour nous à l’assistance routière (il faut reconnaître que c’est plus simple de passer par un intermédiaire physique, notre australien étant basé à 50% sur la gestuelle), et une heure et demie plus tard un charmant mécanicien nous démarre le véhicule. In the car Simone, comme disent les anglophones et c’est reparti !
Cet intermède nous avait laissé le loisir d’admirer une inflorescence de Banksia Prionotes, (des centaines de petites fleurs individuelles disposées autour d’un axe cylindrique) et une oeuvre d’art en métal disposée à côté de la boutique.
Roulant toujours prudemment pour préserver la wildlife (et la caution de la camionnette-à-tout-faire par la même occasion), nous poussons un peu plus au nord.
Jurien Bay doit son développement aux écrevisses (également connues sous le nom de langouste de l’Ouest) qui abondent dans la région. Des jetées ont été construites pour cette industrie (la vieille jetée ou ce qu’il en reste à droite).
La construction de la route “Indian Ocean Drive” ayant permis d’accéder plus rapidement à la région de Perth, la ville est devenue une destination de vacances prisée et sa population augmente, générant un boom de la construction.
C’est vrai que ça a l’air cool en cette saison, après la fin des vacances scolaires (c’est très agréable quand il n’y a presque plus personne, surtout que les australiens ont la furieuse tendance à aller avec leur voiture jusque sur le sable).
Du coup, les Huîtriers à long bec sont tranquilles sur la plage pour casser la croûte.
Le lendemain nous passons par Lancelin admirer les superbes dunes de sable blanc. Ça fait un peu Sahara, mais en blanc.
Du coup les australiens, malins, ont inventé le sandboard. C’est comme le snowboard, mais au lieu de dévaler des pistes de neige, on dévale des dunes de sable sur des planches qu’un peu louer à l’entrée. Si on n’est pas écolos on peut aussi louer des quads, ça évite d’avoir à marcher pour aller en haut des dunes.
Notre bilan carbone étant déjà déplorable à cause des avions pour venir et de la camionnette-à-tout-faire qui est gloutonne, on s’est contentés d’un selfie (d’un autre côté on n’a pas non plus de prétentions écolo).
Nous reprenons notre route pour nous installer au camping de Coogee, là où nous avions passé une semaine de glandage en début de mois (autant dire qu’on y a nos petites habitudes). Après une nuit de repos dans le confort (somme toute très spartiate) de la camionnette-à-tout-faire et après une agréable matinée passée en occupations diverses (pas grand chose à vrai dire), notre batterie semble de nouveau à plat, puisque le tournage de la clé de contact ne génère absolument aucun bruit ni l’allumage d’aucun voyant.
La gentille dame de l’accueil du camping téléphone donc pour nous à l’assistance routière mais s’entend répondre qu’il faut rappeler le lendemain matin à 8h30 car il est trop tard dans la journée (c’est vrai qu’il est 14h00, ça risquerait de mener tard cette affaire).
Le lendemain à 9h30 (après bien sûr un appel dès 8h30), un nouveau charmant mécanicien nous démarre le véhicule et nous conseille d’aller chez le loueur changer la batterie, conseil que nous suivons aussitôt, et roule petit bolide !
Du coup, redevenus mobiles, nous partons à Fremantle pour fêter ça !
Un bon fish and chips et pain à l’ail sur le port avant de partir en ballade dans cette agréable ville.
On fait à nouveau en passant un petit bonjour à Bon Scott, et une caresse à son chien (peut-être, on n’en sait rien) et direction le Shipwrecks Museum.
Le Shipwrecks Museum (musée des épaves en français) est abrité dans d’anciens entrepôts de pierre des années 1850 (sur la pelouse desquels les écoliers s’amusent le midi avant de s’instruire).
On peut y voir des morceaux d’épaves et notamment les vestiges du Batavia, un navire marchand néerlandais qui fit naufrage à 400 km de Perth.
Je ne sais pas si c’est parce que c’est la fin du voyage ou parce que le fish and chips était trop copieux, mais on n’a pas trop accroché à ces histoires d’épaves (ou d’archéologie maritime comme ils disent). Du coup on est partis se baguenauder en ville.
L’œuvre de droite est inspirée de la brise marine surnommée “Fremantle Doctor” et les éléments au sommet des poteaux tournent dans le sens du vent. Le message sur la vitre de droite dépolie est plus transparent.
Un passage chez le disquaire nous apprend que la mode actuelle du vinyl risque d’être supplantée par le retour de la cassette audio ! (ils vont avoir du mal à nous vendre une meilleure qualité sonore sur ce coup-là, parce que c’est quand même dur de faire pire).
Un focus sur deux disques, un de Téléphone répertorié “French Pop” (ça remet bien les choses en place) et un des Bay City Rollers (là c’est personnel, je ne m’étendrais pas davantage).
Le retour en bus nous a appris qu’on peut être moine bouddhiste tout en étant accro à candy crush (difficile de se débarrasser de ses addictions matérielles, visiblement).
A propos de drôles d’oiseaux, un arbre du camping servait de perchoir à un superbe Nankeen Night-Heron que l’on appelle en français un Bihoreau Cannelle. C’est fou le nombre d’animaux qu’on a vu tout simplement dans les campings !
Le soleil couchant est toujours plaisant à regarder à Coogee (ça doit être pour ça qu’on y est bien et qu’on y revient).
Même les mouettes sont parties se coucher, ils ne reste plus que les bateaux (qui eux ne se couchent pas, ou alors c’est très mauvais signe).
Le lendemain, nous partons visiter Perth, la capitale de l’État d’Australie-Occidentale. Située sur les rives du fleuve Swan cette ville de 2.021.200 habitants (en 2014) est la quatrième ville d’Australie.
Fondée en 1829 Perth est l’une des villes de plus d’un million d’habitants les plus isolées au monde. La ville de taille similaire la plus proche est Adélaïde, qui est à 2104 km. On peut y voir de vieux bâtiments…
Et des bâtiments modernes notamment la “Swan Bell Tower” (de chaque côté sur la photo) qui renferme un ensemble de 18 cloches suspendues dans un campanile en cuivre et verre de 82,5 mètres.
Et puis souvent un mélange ancien-moderne pas forcément toujours heureux à notre goût (et puis ce n’est pas comme s’ils manquaient de place dans le pays, ils peuvent s’étaler tout ce qu’ils veulent).
Parfois il reste juste une façade comme celle de ce “Railway Hotel” qui n’héberge plus que des courants d’air.
Le pont piétonnier et cycliste d’Elizabeth Quay est quant à lui une réussite architecturale. Il est en forme de S, suspendu à deux arcs paraboliques et mesure 22 mètres de haut pour 5 mètres de large.
Quelques détails de ce que nous avons remarqué (pour une fois qu’ils écrivent Georges avec le S de la fin, ça interroge).
Des murs peints, ça égaye toujours une ville.
On a vu des belles fleurs (c’est toujours pas nous, les fleurs) et un jeune Cormoran noir.
On a vu aussi des gars qui n’ont pas un métier facile (mais pas de chef sur le dos, visiblement).
On a vu une belle voiture et encore un gars qui remplace un feu rouge (on en a vu sur toutes les routes de ces ouvrier(e)s qui font la circulation pendant les travaux : un(e) à chaque bout avec un talkie-walkie, c’est plus sympa qu’un feu rouge et ça fait de l’emploi).
Une photo de la Team Topette ! qui a bonne mine en cette fin de vacances (c’est pour ça qu’on part longtemps, c’est bon pour notre santé).
Un dernier regard sur la skyline de Perth en longeant la Swan River sur laquelle nous voyons une pêcheuse (pécheresse ?) et une méduse. On a aussi vu des dauphins, mais ils étaient trop rapides pour moi, donc il n’y a pas de photo (sniff).
Tiens, c’est marrant, on dirait l’Italie…
Cottesloe est une banlieue huppée de Perth, dont les cafés et les glaciers offrent une vue sur une plage de sable, prisée pour les sports nautiques.
Les sauveteurs veillent au grain….
Les écoliers se succèdent dans l’eau par classes successives (des classes de mer ?)…
Les coquillages pourraient se ramasser à la pelle.
Une oeuvre d’art sur la plage, un surf rescue, un australien qui fait du paddle avec son chien, l’autralian way of life quoi.
Et puis, il faut bien dire que la plage de Cottesloe est quand même très très très sympa.
C’est sur cette belle plage que nous terminons le blog de ce voyage de cinq mois.
Il nous a vu parcourir la Nouvelle-Zélande de l’île du Sud, que nous ne connaissions pas et qui nous a littéralement envoûtée (pas facile de trouver mieux, on pense), à l’île du Nord qui a confirmé tous les coups de cœur que nous avions eus lors de notre tour du monde (ah, Russell…..).
Et l’Australie qui nous a régalée avec sa faune abondante et surprenante (notamment en Tasmanie) avec des coins inattendus (Harndorf, Raymond Island, Lucky Bay…).
Et puis le plaisir de croiser des gens qu’on connaissait déjà (Sébastien et Lise, Fab et Isa) ou qu’on n’avait jamais rencontrés mais qui ont fait preuve d’un grand sens de l’accueil et de gentillesse (Liz et Steeve, Fiona).
C’est tout ça les voyages au long court, et on espère que vous avez pris plaisir à nous lire et que vous avez, un peu, voyagé avec nous.
La route se termine là, mais on essaiera de vous faire un petit résumé en images des trois derniers mois.
Allez, Topette !
Chassez le naturel, il revient au galop dit-on. Donc, après cette bonne semaine relax (finalement c’est peut-être ça mon naturel), la bougeotte nous reprend et nous mettons cap au sud avec notre fidèle camionnette-à-tout-faire.
220 kms plus loin, les 15386 habitants de Busselton nous accueillent (non, je plaisante) fiers de posséder la plus longue jetée en bois de l’hémisphère sud, avec ses 1841 m, et qui est classée au patrimoine mondial. Ça en jette !
Sa construction commença en 1864, et fin 1865, la jetée était achevée avec 176 mètres de long. L’augmentation du trafic maritime conjuguée à une faible profondeur d’eau rendirent nécessaire l’extension de cette jetée en 1872 puis en 1875 et enfin entre 1884 et 1896. En 1911 une ligne de chemin de fer est ajoutée sur la jetée et en 1960 une dernière extension de 16 mètres a lieu pour atteindre les 1841 mètres actuels.
En 1972, la jetée de Busselton était fermée en tant que port maritime et le projet gouvernemental de sa démolition généra une vive opposition. Bien que fortement endommagée en 1978 par le cyclone Alby la première grande reconstruction a eu lieu en 1990. En 1999, un grand incendie la détruisit, isolant les 150 derniers mètres. En 2010, débuta le chantier de rénovation et l’année suivante, la jetée a été rouverte au public.
Au bout de la jetée, après un agréable trajet en petit train électrique, un poteau indicateur nous rappelle qu’on est à 14300 Kms de Paris. C’est sûr on ne sera pas rentré avant la nuit !
Bon, en fait si on va au bout de la jetée, ce n’est pas pour le panneau indicateur mais pour voir sous l’eau sans se mouiller. En effet il y a été construit un des six observatoires sous-marin du monde, ce qui permet de découvrir, à 13 mètres de profondeur, plus de 300 espèces marines vivant autour de la jetée (notamment un beau poulpe au milieu).
De retour au camping, (celui avec la piscine chauffée, mumm) il s’est mis à pleuvoir de l’opossum ! En effet cette brave bête (qui vit surtout la nuit) a brusquement chuté de l’arbre qui ombrageait très agréablement notre camionnette-à-tout-faire et à deux mètres de Martine (ç’aurait pu être un accident peu banal). Était-il en train de rêver ou essayait-il de changer de branche ? Toujours est-il qu’il est resté un petit moment un peu sonné avant de remonter prestement chez lui.
Aucun rapport, mais vu à Busselton une variante du mode d’emploi des WC à l’attention des visiteurs chinois (et uniquement pour eux, l’alibi de la traduction n’étant même plus utilisé) et un magnifique tricycle (pour aller faire les courses chez Unico, visiblement) qui plairait beaucoup à Martine (qui, justement, fait ses courses chez Super U) s’il était électrique.
Quittant Busselton en direction du sud, nous faisons un treck (désagréable au possible car au milieu de milliers de mouches) autour du phare de Cape Naturaliste qui va se refaire une beauté. Puis nous admirons la belle plage de Yallingup.
Une pause pour la nuit au camping de Margaret River (haut lieu de la viticulture australienne, ce qui offre très peu d’intérêt quand on ne boit pas de vin) nous permet de vous montrer l’équipement type du campeur australien : pick-up 4*4 tractant une caravane surélevée, multiples bidons d’essence et d’eau, panneau solaire, caisse à outil de compétition, barbecue et un matériel de camping impressionnant. Tout ça pour se garer à côté de notre petite camionnette-à-tout-faire dans les campings. Sacrés aventuriers, va !
Un arrêt sur la belle plage de Surfers Point, pour voir s’il y en avait.
Visiblement les conditions étaient bonnes et les beaux surfers étaient sur la vague (il parait que les surfers sont par définition grands, beaux et blonds, comme les suédoises quoi…).
La plage d’Hamelin Bay est magnifique très loin d’être surpeuplée, et son eau est d’un beau turquoise !
Le phare de Cape Leeuwin, qui est le cap le plus au sud-ouest du continent australien, a été construit en 1895 avec des pierres calcaires locales peintes en blanc. Ses sept étages sont reliés par un escalier de 186 marches. Au bout de ce phare, se rejoignent les océans Indien et Austral.
Sa construction nécessitant de l’eau, il fut construit un espèce d’aqueduc en bois terminé par un système de roue à eau située en contrebas qui entraînait une pompe pour envoyer l’eau jusqu’au phare. Après la mise en service de celui-ci, cela permis aux gardiens de disposer d’eau. Maintenant la roue est pétrifiée par les minéraux présents dans l’eau.
Je vous ai mis le panneau explicatif, car je crains d’avoir été moins clair que l’eau de roche.
Notre halte au camping d’Augusta nous permet de vous faire partager un autre type de campeur australien, celui qui ne s’est jamais vraiment remis de la période baba-cool, mais avec beaucoup, beaucoup, beaucoup plus de matériel quand même (on est australien ou on ne l’est pas).
C’est aussi l’occasion de voir quelques beaux oiseaux, comme cette Colombine Lumachelle (appelée ici Common Bronzewing) qui passe sa journée sur le sol pour se nourrir et ne s’éloigne jamais très loin d’un point d’eau car elle doit boire souvent.
Et puis bien sûr le Kookaburra qui est un oiseau iconique de l’Australie. En français on l’appelle Martin Chasseur Géant d’Australie, et je ne résiste pas à vous mettre ci-dessous un extrait sonore de son cri.
Étonnant, non ? Comme disait l’aussi marrant Pierre Desproges.
Ça ne fait pas marrer les Pélicans à Lunettes qui se la pètent un peu, je trouve, tout ça parce qu’ils ont le plus grand bec d’oiseau connu avec une longueur record de 50 cm.
Nous nous arrêtons ensuite dans la riante bourgade de Pemberton (757 habitants) pour voir le fameux “Gloucester Tree” agé de plus de 250 ans. Cet arbre est muni d’une plate-forme de guetteurs de feux de forêt située à 61 m du sol à laquelle on peut accéder grâce aux 153 pieux fichés dans son tronc formant une sorte d’escalier qui monte en spirale autour de lui (du coup c’est chacun mon tour car on ne peut pas se croiser ni dans un sens ni dans l’autre, et la sécurité brille par son absence). Promis, dès qu’ils installent un ascenseur, on vous ramène une photo de là-haut !
On s’est contenter d’une petite balade au milieu de ces grands arbres qui s’appellent des Karri. Il s’agit d’une espèce d’Eucalyptus poussant dans les régions les plus humides du sud (environ 1 400 millimètres de pluie par an). Ces arbres peuvent vivre jusqu’à 350 ans, parfois plus. Ils atteignent leur taille maximale à environ 75 ans.
Ça nous a permis d’apercevoir une Perruche à Oreilles Jaunes (comme si les perruches avaient des oreilles, n’importe quoi ces noms de piafs).
Un peu plus loin, on est allé voir le Giant Tingle Tree. Avec une circonférence de 24 mètres à la base de son tronc, il s’agirait du plus large eucalyptus du monde. Son trou béant a été créé par un feu auquel il a survécu.
Il y a quelques dizaines d’années, il y avait un Red Tingle que les voitures étaient capables de traverser (il existe une photo avec un combi Volkswagen le traversant). Mais véhicules et piétons ont fini par endommager les racines de cet arbre géant, qui est mort en 1990.
La promenade au milieu de ce qu’il est convenu d’appeler la “Vallée des Géants” est très agréable. Ces arbres n’existent nulle part ailleurs en Australie, ni dans le monde entier, et certains d’entre eux ont plus de 400 ans. Les Tingle Trees figurent parmi les arbres les plus hauts du monde et certains atteignent jusqu’à 16 mètres de circonférence à la base.
Même si la photo est moyenne, je ne résiste pas au plaisir de vous montrer le Mérion de Lambert (Superb Fairy Wren) qui est un oiseau magnifique dans sa parure nuptiale. Les mâles changent de couleur en remplaçant les plumes brun terne par des bleu vif, des noires et des indigo avant la reproduction, puis redeviennent marron une fois la saison de reproduction terminée. Le but est de plaire aux femelles qui choisissent de préférence les mâles les plus colorés, mais être bleu est très risqué quand on est un petit oiseau facilement repérable par les prédateurs ! (ah, l’amour nous rend prêts à toutes les folies !)
Au camping de Denmark où nous faisons halte pour deux nuits, ils doivent savoir que nous aimons les animaux. Le comité d’accueil est composé de quelques Canards à Crinière, un groupe de Perroquets Rosalbin en train de refaire la pelouse devant les sanitaires et des Perruches à Collier Jaune (les déjà vues “Twenty Eight Parrot”).
Et aussi des kangourous qui se sentent déjà bien à l’aise parmi les tentes quand on est en pleine journée…
Du coup à la nuit tombée, il faut faire attention de ne pas en bousculer un quand on descend de la camionnette-à-tout-faire ! (Non, le rond blanc sur le premier kangourou ne provient pas de la visée d’un fusil à lunette, mais c’est le reflet de la lumière qui entoure le neiman de la camionnette-à-tout-faire).
Bref un camping comme on les aime, avec la wildlife incorporée.
Denmark est connue pour deux endroits dont l’un se nomme Elephant Rock, une formation calcaire dont le nom est suggéré par la forme des rochers qui ressemblent à un troupeau d’éléphants dans les eaux peu profondes de l’océan (pas évident à voir quand on est à jeun ce truc).
On vous mets un échantillon de différents point de vue, sous un ciel nuageux malheureusement (mais ça n’a pas duré, l’après-midi était ensoleillé, merci de vous être inquiétés pour nous).
Le premier qui dit qu’il vient de trouver un ou des éléphants ne sera plus invité à l’apéro !
Juste à côté d’Elephant Rock on peut voir un endroit appelé Greens Pool. C’est la plus populaire plage de Denmark protégée de la force de l’océan par une ligne de rochers au large, faisant de cet espace une grande piscine naturelle.
Non loin de là nous avons eu la chance de voir un Zostérops à dos gris qui nous a un peu fait les gros yeux.
Puis nous avons vu des fleurs (c’était la saison) mais pas de tortue (ça ne devait pas être la saison, ou alors c’est une publicité mensongère pour attirer les touristes).
Le camping d’Albany nous permet de vous faire découvrir une nouvelle race de campeur australien, le campeur perché (signe de beau temps le lendemain parait-il). A éviter lors de soirées trop arrosées, l’échelle devenant alors une épreuve insurmontable pour atteindre son lit.
Située sur la côte sud, à 408 kms de Perth, Albany (30 656 habitants) est la plus ancienne colonie de l’Australie Occidentale. C’est la ville qui a vu le premier convoi de soldats partir pour l’Europe en guerre le 1er novembre 1914.
C’est à Albany qu’on peut voir le Natural Bridge. C’est une formation de granit qui ressemble à un pont de pierre géant, résultat de l’usure progressive du granit par l’océan.
Juste à côté se trouve The Gap, un canal spectaculaire entre les parois de granit hautes de 40 mètres, qu’on peut surplomber sur une plate-forme d’observation qui s’avance au-dessus du vide.
L’environnement est très minéral avec des blocs de granit partout. Le site est impressionnant, malheureusement les photos n’arrivent pas à restituer la majesté et la force qui se dégage de cet endroit (faut y aller pour se rendre vraiment compte, quoi).
Parmi ces rochers, et parfois même sur le rocher, poussent quelques fleurs peu exigeantes en terre qui égayent l’endroit (alors pour les noms des fleurs, c’est pas nous. Nous c’est les oiseaux).
En parlant d’oiseaux, on a vu un Miro des Mangroves (en haut), un Merion sans sa parure nuptial (ou alors c’est une femelle, pas facile à différencier) et un Méliphage de New-Hollande (aucun rapport avec l’ancien président).
Le soleil se lève sur la plage d’Albany (et l’ami du petit déjeuner vient de passer), il est donc temps de prendre la longue route qui doit nous emmener à Esperance, bout de notre boucle sud.
On a pris la route malgré tous les dangers annoncés à grand renfort de panneaux. Même pas peur, on n’a rien écrasé, rien renversé, rien vu de tout ça non plus faut dire.
Cette photo est un résumé de la région d’Esperance (13 265 habitants). Un grand escalier de bois qui descend jusqu’à une plage de sable blanc magnifique, une mer bleue turquoise, c’est beau (mais ça se mérite, il faut quand même se taper 500 kms de bush pour y arriver avec absolument rien à voir tout du long).
Le tourisme est la principale activité de la ville, notamment grâce aux plages situées aux alentours qui sont considérées parmi les plus belles d’Australie.
Esperance connaît un climat méditerranéen avec des étés chauds et secs et des hivers froids et humides. La ville est soumise à de grands écarts de température avec des journées très chaudes en été quand souffle le vent du nord et des journées très fraîches en hiver quand souffle le vent du sud (c’est toujours marrant pour nous ces inversions).
Le nom d’Esperance vient du navire français du Capitaine Bruni d’Entrecasteaux. Au beau milieu d’une tempête, c’est ici qu’il dû trouver refuge.
Depuis le port de la ville est devenu le seul port en eau profonde de la côte sud de l’Australie occidentale capable d’accueillir des cargos jusqu’à 180 000 tonnes.
Le sable est vraiment très blanc. Il semble provenir de la côte calcaire rongée par l’océan. Nous y avons laissé une marque très éphémère (de pointure 43).
Côté fleur, on y a vu un Showy Banksia (Banksia Speciosa en français ?) d’une hauteur de 4 à 8 mètres il se régénère à partir de graines après un feu de brousse. Côté oiseau un Méliphage Bruyant (en haut, que je pensais être un dérivé de Martin Triste, quelle erreur d’amateur très débutant !) et encore une superbe Colombine Lumachelle (elle n’aurait pas l’intention de nous faire un nid dans la camionnette-à-tout-faire, des fois ?).
60 kms après Esperance, se trouve Lucky Bay. Élue la plage la plus blanche d’Australie c’est sans conteste la plus réputée. Une eau bleu turquoise…
… Un sable blanc éclatant, très très fin….
… Des Goélands ….
… Des Kangourous …. des quoi ????
Ah bien oui, dis donc, c’est un Kangourou !
Assez peu farouches (pour peu qu’on ne soit pas brusque) les Kangourous se laissent approcher et photographier assez facilement (Martine essaye d’en dresser un, mais ça marche moins bien qu’avec moi).
C’est un spectacle insolite que de voir des Kangourous sur la plage au milieu des pêcheurs et des vacanciers.
Par contre ce qui est désolant c’est de voir que tous ces gens viennent sur la plage en voiture (alors qu’il y a un parking à l’entrée). Mais un australien qui est à plus d’un mètre de sa voiture n’est plus un vrai australien… (c’est vrai aussi qu’avec un litre d’essence à moins de 1 €, pourquoi marcher)
En partant nous admirons une fleur de Lambertia Inermis communément appelé Chittick, un arbuste endémique du sud-ouest de l’Australie qui atteint 6 mètres de haut et fleurit du printemps à l’hiver (à gauche) et un Nuytsia Floribunda ou “arbre de Noël de l’Australie occidentale” (à droite, donc). C’est un arbre parasite qui peut atteindre 10 mètres de haut. Ses racines se fixent sur les racines des plantes voisines et accaparent leurs nutriments ce qui peut ralentir leur croissance sans en provoquer la mort.
Encore un superbe Méliphage New-Hollande (aussi appelé New Holland Honeyeater ou Méliphage à Barbe de Menton).
Tous les panneaux ne sont pas mensongers, la preuve en image !
Au retour, nous nous arrêtons sur d’autres paysages de côtes rocheuses….
… mais il suffit de s’avancer pour que le naturel revienne au galop ! (j’aime bien ce naturel là aussi, mer turquoise, sable blanc, on s’y fait assez vite je trouve).
Une dernière pour la route comme on dit et puis :
Allez, Topette !
Voila maintenant deux semaines que nous sommes arrivés en Australie Occidentale (il disent Western Australia ici, ça fait plus baroudeur je trouve) et nous n’avons encore rien posté. Il est temps de s’y mettre !
A l’arrivée à Perth, après un vol sans histoire de 5 heures en provenance d’Hobart (via Melbourne), nous avons été chaleureusement accueillis par Fiona une amie d’Instagram de Martine (qui, c’est bien établi maintenant, est internationalement voire mondialement connue).
Fiona nous a gentiment déposé à notre hôtel, et nous nous sommes retrouvés trois jours après pour boire un verre dans le charmant jardin du plus vieil hôtel de Western Australia le “Rose and Crown”.
Ce fut un très agréable moment, que nous renouvellerons avec plaisir dès que Fiona sera revenue de ses vacances à Bali.
Puis nous nous sommes installés au camping de Coogee près de Fremantle pour trois nuits, que nous avons prolongé de trois nouvelles nuits, puis d’encore une autre. Et tout ça parce qu’on y était bien et, avouons-le, parce qu’une grosse flemme nous était tombée dessus !
Le robinet d’eau à côté de notre emplacement servait de buvette à un charmant Méliphage Barbe Rouge.
Et l’arbre qui ombrageait obligeamment notre camionnette-à-tout-faire servait de perchoir à quelques Australasian Bittern, (Butor d’Australie en français) dont la population en Australie ne dépasse pas les 1000 individus.
Ces oiseaux bizarres (et rares donc) nous avaient déjà été signalés par Fab et Isa lors de leur passage à ce même camping (d’ailleurs on les embrasse, les filles pas les piafs !).
Nous y avons vu nos premiers Australian Ringneck (Perruche à Collier Jaune en français) que les australiens appellent des twenty-eight parrot (Perruche vingt-huit en français) car quand ces volatiles crient on croit entendre “twenty-eight, twenty-eight” (est-ce à dire que s’ils étaient français on entendrait “vingt-huit, vingt-huit”?)
Et le soir sur la plage un couple de Cacatoès Rosalbin grattait le sable à la recherche de verdure. Bien que personne ne me l’ait demandé (je me demande parfois si quelqu’un s’intéresse vraiment à mes divagations), je me suis posé la question de savoir quelle est la différence entre une perruche et un perroquet ? Et bien il semble qu’il n’y en a pas vraiment, ils font tous partie d’une seule et même famille : les psittacidés. Par convention, tous les oiseaux appelés scientifiquement “perruches” viennent soit d’Australie, soit d’Asie.
A quelques tours de roues de notre camionnette-à-tout-faire, nous nous rendons à Fremantle (24 835 habitants) située sur la côte ouest, 19 kilomètres au sud-ouest de Perth, à l’embouchure de la rivière Swan.
Fremantle possède de nombreux bâtiments « convict-built » (terme désignant les édifices construits par les bagnards) de l’ère coloniale. Parmi eux, la Maison ronde (Round House), construite en 1830-1831, est le plus vieux bâtiment d’Australie-Occidentale encore debout. A l’origine c’était une prison de huit cellules plus le logement des gardiens, avec une cour intérieure. Un tunnel a même été creusé sous la Maison ronde pour que les baleiniers aient un accès entre la jetée et la ville. En 1850, fut construit, toujours par les bagnards, une nouvelle prison qui resta en service jusqu’en 1991 (faire construire la prison par les futurs prisonniers, c’est quand même pervers comme truc. Et en plus gratos, c’est du capitalisme pervers triomphant).
Parmi les bâtiments on peut en voir quelques un de style colonial, notamment dans le quartier de la Round House.
Le surnom de Fremantle, est “Freo” et la brise fraîche qui souffle sur Perth et Fremantle pendant l’été est appelée le “Fremantle Doctor”.
Parfois une construction moderne se glisse entre deux bâtiments anciens, et le contraste n’est pas forcément laid.
Le marché de Fremantle est une attraction touristique notable, avec environ 150 étals dans un bâtiment de l’ère victorienne. Pas de chance il était fermé, on repassera samedi (on n’a que ça à faire, on est en vacances et en plus on a la flemme de bouger).
Le Fremantle Oval est un stade de 17500 places construit en 1895, originellement destiné au cricket (un sport totalement abscons pour les français que nous sommes, mais qui semble passionner tous les australiens en âge de tenir debout) il sert aujourd’hui au South Fremantle Football Club surnommé les “Bulldogs”.
De rares peintures, commerciales ou non, égayent quelques murs.
Celle-ci est sans conteste notre préférée.
La SNCF locale est très prévenante envers les jeunes mariés (nous espérons que l’amour qui rend aveugle, c’est bien connu, ne les empêchera pas de lire cet avertissement).
Fremantle c’est visiblement le paradis pour cet habitant et nous on a trouvé que ça sentait bon grâce aux fleurs de frangipaniers (sûrement parce qu’on a comme des envies de Polynésie….)
De retour au camping, on a eu le plaisir de voir des Colombine Longup (avec leur petit air aristo-punk qu’on adore) et une Gralline pie.
Et comme le camping donne directement sur la plage, on a été voir le coucher de soleil avant de se mettre au lit. C’est chouette les vacances quand même !
Comme dans beaucoup de villes, le samedi c’est jour de marché à Fremantle (en vrai c’est vendredi, samedi et dimanche). Ouvert depuis 1897 c’est l’attraction principale de la ville. On y trouve des fruits et légumes ainsi que de l’artisanat (local ?).
Beaucoup de monde donc dans les allées et quelques beaux objets comme ce magnifique kangourou lumineux qui serait du plus bel effet dans notre jardin au moment des fêtes ! (on l’avait déjà repéré à vendre avant Noël…on finira par craquer).
Nous quittons le marché en direction du port afin, d’une part, de succomber aux délices d’une rare spécialité culinaire australienne, le fish and chips et, d’autre part, de voir une statue dédiée à une gloire locale.
En 1891 le port fut approfondi et devint ainsi utilisable pour le commerce maritime. Il reste aujourd’hui un des principaux ports d’Australie-Occidentale. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la ville fut même l’une des plus importantes bases de sous-marins alliés opérant dans le Pacifique.
On y peut y voir une oeuvre d’art à la gloire des marins pêcheurs, et une base pour les secours en mer (sea-rescue comme on dit ici).
Et puis on y trouve une statue de Bon Scott ! En effet l’ex chanteur charismatique du groupe ACDC de 1974 jusqu’à sa mort le 19 février 1980, bien que né à Kirriemuir en Écosse, migra à Melbourne en 1952 à l’âge de six ans, puis déménagea en 1956 pour Fremantle. Les cendres de Bon Scott (de son vrai nom Ronald Belford Scott) ont été inhumées au cimetière de Fremantle. (visiblement les mouettes n’aiment pas ce style de musique)
En rentrant la décoration peinte d’un magasin nous attire et nous nous arrêtons pour mieux le voir. Il s’agit d’un superbe trompe-l’œil qui attire les touristes (surtout ceux qui aiment faire des photos ou des selfies devant, pendant deux heures, en prenant des poses incroyablement peu naturelles pour faire genre “j’y était c’était trop d’la balle”).
C’est autre chose qu’une enseigne Carrefour ou Leclerc ! (je dis ça et puis en fait ça marche moins bien, la preuve on n’est même pas rentré dans le magasin !).
En face de notre camionnette-à-tout-faire, un australien avait garé la sienne (de camionnette). On se sent vite petit joueur dans un coup de temps pareil ! Il n’y a pas à dire ce sont de vrais aventuriers ces aussies (d’un autre côté ils ont un matériel incroyable pour passer et camper partout et on les retrouve en masse, sagement garés dans les campings, va comprendre toi).
Retour au camping où nous retrouvons les petites “Cabins” à l’entrée colorée (l’équivalent chez nous d’un mobil home mais qui n’est pas mobile et qui n’a pas forcément de sanitaires intégrés, une tente “en dur” quoi).
N’écoutant que notre courage, nous faisons un petit tour à la plage d’où nous revenons sains et saufs malgré tous les dangers courus lors de cette simple balade (Martine s’est même baignée, on est des vrais aventuriers, il n’y a pas à dire).
J’arrive enfin à photographier un Rhipidure Hochequeue ce qui n’est pas facile car son nom commun est dérivé de son habitude à remuer sa queue horizontalement lorsqu’il est en quête de nourriture sur le terrain (chacun son truc). Agressif et territorial, il harcèle souvent les oiseaux beaucoup plus grands que lui, comme le Martin-chasseur géant et l’Aigle d’Australie (un vrai pimousse, petit mais teigneux).
Le lendemain, retour à Fremantle pour prendre le ferry direction Rottnest Island, une île située à 17 kms des côtes et où on ne circule pas en voiture.
On voit au loin la skyline de Perth signe que le temps est au beau fixe. D’une longueur de 11 kilomètres et d’une largeur maximale de 4,5 kilomètres, Rottnest Island fait 19 km2 de surface. Elle est classée réserve naturelle et il ne peut y avoir de propriété privée.
D’août 1838 jusqu’en 1931, l’île servit de prison pour les aborigènes du continent condamnés pour vol de bétail, incendie de forêt ou vol de légumes. On estime à 3700 le nombre total de prisonniers aborigènes ayant séjourné sur l’île et 369 y sont enterrés.
Pendant les deux guerres mondiales l’île servit de prison pour les ennemis : Allemands et Autrichiens pendant la Première Guerre mondiale, Italiens pendant la Seconde.
Dès 1830, un colon s’installa sur l’île avec femme et enfants et exploita le sel des différents lacs de l’île qu’il exporta vers le continent où il jouait un grand rôle pour la conservation des aliments. Il reste de cette période les lacs salés qui prennent une teinte rosée au soleil.
Aujourd’hui, l’île compte environ 300 habitants travaillant pour la plupart dans le secteur du tourisme. L’été, la population peut passer à près de 15000 personnes logées dans de nombreux cottages dont certains sont anciens et joliment réhabilités.
Sable blanc, mer bleue, pas de voiture, ferry fréquents, l’île ne manque pas d’atout ce qui explique que les 500.000 touristes annuels se pressent pour venir.
Mais ce qui fait la spécificité de “Rotto” comme l’appelle les australiens, c’est la présence sur cette île de nombreux Quokkas comme le signale la girouette sur le port.
Rottnest Island doit son nom au capitaine hollandais Willem de Vlamingh qui avait décrit le quokka comme un gros rat (“Rottnest” signifiant “nid à rats” en hollandais).
En fait le quokka, loin d’être un rat, est un petit marsupial de la famille des macropodidés (dont font partie les kangourous) et l’un des rares marsupiaux à posséder, comme les primates, une vision trichromatique.
Le truc avec le quokka, c’est qu’il a un “meilleur profil” qui se trouve par en-dessous (en contre plongée pour les amateurs de photos, ou en “mal au dos” pour les vieux comme moi).
Ça change tout un bon angle de prise de vue, tous les mannequins vous le diront.
Le quokka pèse de 2,5 à 5 kg, mesure de 40 à 54 cm de long et il a une queue d’une longueur de 25 à 30 cm. Il a des oreilles rondes, et sa bouche forme naturellement une sorte de sourire.
Il se déplace soit en sautant sur ses pattes arrière, soit en marchant sur ses quatre membres car ses pattes arrière sont moins puissantes que celles des autres marsupiaux. Il peut grimper dans les petits arbres et les arbustes.
On vous en a mis un choix au format pièce d’identité, c’est toujours pratique !
Et trois derniers pour la route.
Ces animaux sociables, amusants, intelligents et curieux n’hésitent pas à approcher les humains et grâce à leur petit rictus, ils ont le titre d’animal le plus souriant du monde. Par contre, le fait que cet animal soit très sociable et n’entre jamais en conflit avec ses congénères le rend aussi vulnérable face à ses prédateurs.
Sinon, on a vu des fleurs et un espèce de sapin (qu’on voit un peu partout ici d’ailleurs) qu’on ne sait pas ce que c’est (alors n’hésitez pas à le dire en commentaire, en plus ça nous donne l’impression d’avoir des gens qui nous lisent).
Cet oiseau par contre on sait ce que c’est, c’est une Phasianelle Brune. Maintenant vous le savez aussi.
Et là c’est la Team Topette ! en mode vacances qui attend son ferry pour rentrer sur le “mainland” (la grande île quoi) comme on dit ici dans le “Down Under” (“en bas, en dessous”, expression anglo-
Allez, Topette !
La Terre de Van Diemen, comme s’appelait la Tasmanie jusqu’au 1er janvier 1856, n’est pas une île plate. Elle comporte à l’ouest un massif montagneux dont le point culminant est le mont Ossa (1 614 mètres) situé au cœur du parc national de Cradle Mountain-Lake St Clair.
Intrépides que nous sommes, nous avons voulu voir de près ces montagnes, composées de dolérite du Jurassique.
Il y a quatre sommets distincts. Par ordre de hauteur, ce sont le mont Cradle (1 545 m), le pic Smithies (1 545 m), la Weindorfers Tower (1 459 m) et le Little Horn (1 355 m).
La montagne se dresse au-dessus des lacs glaciaires Dove (934 m d’altitude, longueur de 6,6 km), Wilks et Crater.
On peut en faire le tour en une promenade de 3 heures, sur un sentier très bien maintenu par le personnel du parc (comme pratiquement tous les sentiers qui, du coup, doivent manquer un peu d’intérêt pour les furieux de la rando dont nous ne faisons heureusement pas partie). C’est également un point de départ de l’ascension du Mont Cradle.
La végétation aux environs du lac inclut notamment des nothofagus gunnii, la seule plante à feuillage caduc de Tasmanie, et qui donne une parure orangée aux montagnes environnantes en automne (faudra qu’on revienne, tiens). On y trouve aussi des tussacks, des gommiers des neiges et des pins crayons.
On y trouve aussi ces jolies fleurs qui ont un défaut majeur, c’est d’être adorée par des espèces de grosses mouches. Du coup à la saison de la floraison (maintenant donc) il y a des millions de fleurs ET des millions de mouches. Va manger dehors avec ça, toi ! Heureusement ce sont des mouches australiennes, elles se couchent tôt donc on peut dîner dehors, enfin vite fait parce qu’après c’est l’heure des moustiques…
La région autour du mont offre la possibilité d’un grand nombre de randonnées à la journée et est le départ de l’Overland Track (rassurez-vous, on ne l’envisage même pas. Si on a loué une camionnette-à-tout-faire, c’est pas pour aligner les kilomètres à pied).
Parmi les espèces animales vivant dans le coin, on a pu voir un wombat avec sa progéniture (ça y est, on est fans absolus),
Une Perruche à ventre jaune (la plus grande espèce de son genre) qui se cachait dans les feuillages,
Et une Martine randonneuse qui se cachait dans l’ombre.
Après une bonne nuit de sommeil, nous voyons arriver à l’heure du petit déjeuner, non pas l’ami bien connu et déjà cité, mais un Pademelon qui s’invite à la table de nos voisins de camping.
Les pademelons (ou thylogales) tiennent leur nom du mot paddymilla, qui en langue des aborigènes veut dire « petit kangourou de la forêt ». Les Kangourous, les Wallabies et les Pademelons sont très proches physiquement mais on reconnait ces derniers à leur petite taille, au fait qu’ils vivent en forêt et à leur queue plus courte, plus épaisse et aux poils clairsemés (au départ il faut que ça ressemble à un Kangourou quand même, sinon c’est vrai que ça peut s’appliquer à n’importe quel petit bûcheron).
En tout cas ce Pademelon s’est fait un plaisir de boulotter la tartine de confiture offerte par nos voisins !
Après ce séjour en montagne au milieu de la forêt, on s’était dit : “on va s’arrêter deux nuits à Queenstown, c’est une ville ça nous laissera le temps de visiter”.
En fait Queenstown fut une ville minière et ça se voit bien en arrivant, la ville étant entourée de collines rendues stériles, en vingt ans à peine, par la coupe sauvage des forêts pour alimenter les fonderies de cuivre et par les vapeurs de soufre corrosives des onze fours. La forte pluie de la côte ouest (environ 2400 mm par an en moyenne) a fait le reste. L’érosion a dépouillé les collines de leur sol et un désert artificiel a été laissé.
La ville (2 117 habitants) essaye de rendre attractif, d’un point de vue touristique, son passé minier, avec des œuvres d’art le célébrant.
Il y a aussi un hôtel “dans son jus”, la poste est comme souvent un superbe bâtiment (souvenir d’une époque où ce métier était beaucoup mieux considéré que maintenant) et un joli train à vapeur (qu’on entend siffler comme chantait Richard).
On est monté là-haut sur une colline (mais on n’a pas sifflé) pour avoir la vue d’ensemble de la vallée et puis on s’est dit : “et si on partait tout de suite ?”.
Du coup on est arrivé à Strahan. Il n’y a vraiment rien à dire sur Strahan, même son poste de police ne fait pas crédible !
En arrivant au Lake St Clair, notre étape suivante, on a vu des panneaux routiers qui nous ont bien plu, amoureux des bêtes que nous sommes aussi.
Le Lake St Clair a une profondeur maximale de 200 mètres, ce qui en fait le lac le plus profond d’Australie et même le deuxième plus profond de tout l’hémisphère sud après le lac Tanganyika qui se trouve en Afrique, pour faire court vu qu’il est partagé entre plusieurs pays (prenez un atlas pour affiner, ça vous fera voyager à moins cher que nous).
Sur le lac, au bout d’une jetée de 250 mètres se trouve un hôtel (ouvert depuis le 1er Janvier 2015) qui a été aménagé dans une ancienne station de pompage. Cette station, de style Art-Déco, a été construite pour abriter les turbines hydrauliques utilisées lorsque la Tasmanie s’est lancée dans une expérience d’énergie hydro-électrique lors des années 1940, mais qui a été abandonnée au début des années 90.
Le Lake St Clair est le lieu d’arrivée de l’Overland Track dont on vous a signalé le départ de Cradle Mountain un peu plus haut dans cet article (ben oui, faut pas que regarder les photos).
Remarquez le trajet de Cradle Mountain jusqu’au Lake St Clair, on l’a fait nous aussi en passant par Queesntown et Strahan, tout ça en camionnette-à-tout-faire et on n’en fait pas tout un patacaisse.
Tant qu’à faire de marcher sur un sentier en bois, on l’a fait tout tranquilou le long d’un petit ruisseau.
On y a vu des champignons (on les a laissés, on n’avait plus d’œufs pour une omelette), un jeune Méliphage à bec fort (le bec deviendra complètement noir une fois adulte), des jolies fleurs (dont on ne connait pas le nom) et du lichen (pourquoi pas ?).
On est rentrés au camping pour se reposer (on est en vacances quand même) et là, en sortant de la camionnette-à tout-faire pour aller aux sanitaires (c’est pas une camionnette grand luxe, il n’y a pas de salle de bain. Faut voir que dans 4 mètres carré c’est pas facile non plus) on tombe nez à nez avec un Échidné.
Les échidnés sont des mammifères appartenant au groupe des monotrèmes, comme les ornithorynques et ce sont les seuls mammifères pondant des œufs vivant encore actuellement. Il ne reste plus actuellement que quatre espèces vivantes, l’échidné à nez court en Australie et trois espèces à long nez en Nouvelle-Guinée.
Il est pourvu d’un manteau de piquants, se roule en boule pour échapper aux prédateurs et sa longue langue visqueuse lui permet d’attraper à grande vitesse les fourmis et les termites dont il se nourrit.
Bien que ressemblant au hérisson et au porc-épic, il n’est absolument pas apparenté avec eux.
Sur cette rencontre qui ne manque pas de piquant (maître Capello, sortez de ce corps !) nous mettons le cap au sud sur Bruny Island. Après avoir mis la camionnette-à-tout-faire sur le ferry, nous abordons cette île principalement touristique qui doit son nom à l’explorateur français Antoine Bruny d’Entrecasteaux.
Bruny Island est en fait composée de deux îles, (North Bruny et South Bruny), reliées par un isthme sablonneux. Un point de vue accessible par un escalier en bois nous a permis de voir cet isthme et de nous prendre en photo devant (on appelle ça faire les chinois).
Les côtes sont belles et la mer est bleue, il y a parait-il des kangourous albinos tout blanc mais nous n’en verrons pas. Par contre il y avait une “ferme” qui vendait des glaces artisanales excellentes et celle-là, on l’a bien vue.
On a vu aussi une oeuvre du sculpteur tasmanien Matt Carney qui représente une baleine dans un globe terrestre. Cette oeuvre est située en face de l’île Penguin, qui a abrité autrefois l’une des stations de chasse à la baleine en Tasmanie au cours des années 1820 et 1830.
En effet des baleines viennent régulièrement près de Bruny Island mais comme pour les Kangourous blancs on ne les a pas vues. Il faut dire que ce n’est pas la saison (des baleines, pas des kangourous).
De retour au camping de Seven Mile Beach à côté de Hobart pour la fin de notre séjour, nous retrouvons un vieil ami le Blue Wrem (plus exactement un Superb Fairywren ou Mérion Superbe en français), ce qui n’est pas surprenant ce petit oiseau étant très sédentaire (je sais on a déjà mis plein de photos de cet oiseau, mais on continue parce qu’il le vaut bien).
Nous voulions monter au Mount Wellington pour avoir un panorama de la ville, mais la route d’accès était fermée pour cause de risque d’incendie. Nous avons donc fait un tour sur le port pour voir les bateaux (sans sucer des glaces à l’eau).
Nous avons flâné dans les boutiques comme les vacanciers que nous sommes, en prenant notre temps car le thermomètre, lui, était à la peine avec des températures dépassant les 36°.
Nous avons aidé Albert George Ogilvie, premier ministre de Tasmanie dans les années 1930, à regarder Parliament House (mais ça ne lui a rien fait, il est resté de bronze). En effet l’Australie étant un pays Fédéral, chaque état a son propre parlement.
Nous avons admiré les façades de Salamanca Place. Ce sont les anciens entrepôts en grès du port de Hobart qui ont été transformés en restaurants, galeries, boutiques d’artisanat et bureaux.
L’envers valant l’endroit, les arrière-cours ombragées sont moins spectaculaires mais néanmoins très agréables (manque plus qu’un terrain de pétanque et le pastis).
On y a même vu des animaux, un vrai et un faux (qui nous démontre qu’on peut s’élever par la culture).
Et puis toujours de très belles maisons. Du coup, comme on n’arrive pas à se décider, on va garder la notre !
Le lendemain, nous avons pris un bus pour aller au marché et nous avons fait une halte (la-haut sur la colline) pour admirer la vue sur Hobart. Bien que voilée par la fumée provenant des nombreux incendies aux alentours, la vue sur le Tasman Bridge méritait bien un arrêt.
Le Tasman Bridge qui franchit la Derwent River a été achevé en 1964. En 1975 un énorme vraquier (transport de minerais) remontant la Derwent River heurta plusieurs piles du pont, entraînant l’effondrement d’une large partie de la chaussée sur le bateau et dans la rivière au-dessous. Douze personnes furent tuées, sept membres de l’équipage du bateau et cinq occupants des quatre voitures qui firent une chute de 45 m. Le Tasman Bridge fut rouvert en 1977, 3 ans après son effondrement.
Le dimanche c’est mariage à Bamako, et la veille (le samedi donc) c’est marché à Salamanca. Le Salamanca Market est une institution à Hobart et est devenu au fil des ans un haut lieu touristique de Tasmanie.
On y trouve un peu de tout chez ses 300 exposants. On y a vu des fruits des légumes et des fleurs de saison,
Des musiciens de rue aux instruments parfois peu courants,
Des porte-manteaux inspirés de la “Wildlife” et des tee-shirts à messages (sûrement),
Un gars qui vendait des trucs qui ne servent à rien mais fabriqués avec des trucs qui ne servaient plus à rien (le concept est quand même vachement fort),
D’autres musiciens de rue dont un qui fait “simplement de la belle musique” (et modeste avec ça…) et un autre qui doit être un croisement d’aborigène (pour le Didgeridoo) et de suisse (pour le Hang). Franchement ces deux instruments séparément c’est vite gonflant, alors en stéréo on vous laisse imaginer.
Et puis il y avait une affiche qui nous parlait bien, forcément. C’est quand même notre quotidien depuis quatre mois ! Du coup on est rentré chez nous.
Et comme chez nous les toilettes sont au fond du jardin, le soir quand on y va on fait des rencontres. Il s’agit de Common Brushtail Possum (ou Opossum d’Australie en français). On en avait déjà vu mais comme on va rarement aux toilettes la nuit avec l’appareil photo, on n’avait pas pu vous en montrer (là comme ils étaient sur un coup avec les poubelles, j’ai eu le temps d’aller chercher la boîte à images et de revenir avant qu’ils se carapatent).
Le lendemain matin au petit déjeuner, malgré un beau duo avec sa copine, la pie qui chante n’a pas eu une miette de ma tartine de confiture (il ne faut pas nourrir les animaux sauvages, c’est marqué partout).
Puis nous avons pris la route en faisant attention de ne pas écraser cet animal que nous n’avons jamais vu ni identifié (il n’est pas impossible que le dessinateur non plus d’ailleurs).
La route étant rouverte, on a pu monter sur le mont Wellington (1271 m) qui domine la ville de Hobart.
Malgré un vent à décorner les bœufs, il restait pas mal de fumée et, du coup, les photos ça l’a fait bien moyen.
Pour compenser, on vous a mis un selfie de la Team Topette ! cheveux au vent (enfin c’est surtout vrai pour l’élément féminin de la Team, vu qu’elle en a beaucoup plus).
Avant de quitter la Tasmanie, nous avions rendez-vous avec Liz, une amie de Martine sur instagram. Celle-ci est gentiment venue nous chercher à la porte de notre logement pour nous emmener chez elle où nous avons passé un super bon moment, agrémenté d’un excellent repas concocté par son mari Steeve, puis nous a déposé à l’aéroport. Une belle rencontre avec deux belles personnes, c’est vraiment quelque chose qui rend le voyage inoubliable.
Et puis leur chienne Lilly est vraiment adorable !
La page de la Tasmanie se tourne, cinq heures d’avion et attention Perth, nous voilà !
Allez, Topette !
Changement de capitaine à bord, pour cette fois-ci Georges m’a laissé les commandes du blog et je vous emmène tout de suite en bateau !
Belle journée pour voguer vers l’île Maria au départ du village de Triabunna. Cette île est un parc national, une réserve pour la vie sauvage.
Un pénitencier pour une cinquantaine de condamnés avait été ouvert sur l’île à Darlington de 1825 à 1832, date à laquelle les prisonniers ont été transférés à Port Arthur. Mais en 1842, quand un grand nombre de condamnés sont arrivés en Tasmanie il est devenu urgent de construire une nouvelle prison pour près de 800 hommes ! En 1851 l’île a été de nouveau abandonnée par la colonie pénitentiaire. Les condamnés ont été remplacés par des agriculteurs et des moutons, beaucoup plus paisibles que leurs prédécesseurs (les hommes et les moutons !). Au fil des années, diverses activités agricoles et industrielles se sont installées sur l’île. Une vigne y a vu le jour et 3 immenses silos où était fabriqué du ciment rappellent ce passé industriel.
En 1972 l’île a été déclarée Réserve naturelle et c’est pourquoi on y vient aujourd’hui. Il n’y a ni voiture ni commerce si ce n’est quelques campings et une auberge de jeunesse.
On peut très facilement s’y balader à pied ou en vélo car il existe plusieurs chemins de randonnée. Bien sûr le grand intérêt de cette île est que l’on peut rencontrer des animaux sauvages et y voir beaucoup d’oiseaux !
Dés notre arrivée nous avons fait connaissance avec un Pademelon…
C’est un marsupial, ressemblant au kangourou mais beaucoup plus petit, plus rond et plus poilu ! Il a le ventre un peu roux et est très doué pour manger proprement avec ses pattes avant !
Continuant tranquillement notre chemin entre clairières, bois et vues sur mer (ben oui, c’est une île !), nous arrivons en haut d’une belle côte pour faire une petite pause grignotage. Georges, l’oreille toujours à l’affût, entend un oiseau chanter, et s’avance dans le sous bois à sa recherche. Quelques minutes après, je le vois revenir et me faire de grands signes pour que je le rejoigne… Malheureusement, le sujet de son empressement avait disparu le temps qu’il vienne me chercher… il faut dire que la bête peut se déplacer à 40 km/h… Et ce n’était pas un oiseau mais un animal pour lequel on est venus exprès dans ce pays (ou presque !)…
Un tout mignon wombat !
Heureusement il avait pris le temps de le photographier car pendant les trois heures suivantes nous avons tenté de le retrouver ou d’en voir un autre mais ce fut un échec.
Le wombat est un marsupial, herbivore, proche du koala, avec une poche sur le ventre. Mais comme il est court sur pattes, sa poche est “posée” à l’envers pour éviter de ramasser la terre quand il creuse son terrier. Ce qui veut dire que le bébé wombat regarde vers l’arrière !Il pèse de 10 à 35 kilos et peut creuser des terriers de 10 à 20 mètres. L’autre particularité du wombat c’est la forme de ses crottes ! Il est le seul dans le monde animal à produire des crottes… cubiques !
Fin 2018, une chercheuse américaine a résolu ce mystère.En résumé : les wombats ont un temps de digestion très long (15 jours) et des intestins dont l’élasticité leur permet de former des cubes tels qu’ils le souhaitent. Grace à ce procédé, l’animal produit jusqu’à une centaine de crottes d’un coup, qui forment une pyramide marquant son territoire ! Pas bête le wombat, c’est quand même plus simple d’empiler des cubes que des boules !!!
Nous avons fait d’autres rencontres animalières comme les wallabies, plus petits que les kangourous, les Céréopses cendrés (oies) et quelques cormorans.
Egalement un petit oiseau qui nous a donné du mal pour trouver son nom. Il s’agit d’un Epthianure à front blanc, adulte à gauche et jeune à droite.
Et un autre plus rare, un Green Rosella, la seule espèce de perroquet qu’on ne trouve qu’en Tasmanie.
Les côtes de l’île alternent entre petites plages et rochers colorés comme ici les Painted Cliffs.
Des dentelles de rochers…
On serait bien resté un peu plus longtemps sur l’île car elle est très agréable à visiter. Mais nous avons repris la route pour aller jusqu’à la petite ville de Bicheno, notre lieu de résidence proche du Parc National Freycinet.
En chemin nous avons rencontré un pont tout en pierres, le Skipy Bridge, construit par des prisonniers évidemment…
Et un peu plus loin des vignes bien feuillues… mais nous ne sommes pas allé déguster !
Bicheno est un gros bourg situé au bord de la mer de Tasman qui est toujours un peu froide pour se baigner mais un spot prisé pour le surf.
Une colline surplombant la ville offre un joli panorama d’où il est possible d’apercevoir des baleines, mais ce n’était pas la saison de leur passage. A côté du port, une brèche dans de gros rochers, laisse échapper un jet d’eau quand la mer s’y engouffre.
La péninsule de Freycinet, à 45 kilomètres au sud de Bicheno, est un Parc National où les randonneurs se pressent pour découvrir d’immenses plages de sable blanc, des rochers de granit rose ou orange (oui comme en Bretagne !) et une chaîne de montagne les Hazards (les dangers). Pour aller jusqu’au point de vue surplombant l’une des plus belles plages du monde, la Wineglass bay ( la baie verre de vin !!!), on emprunte un sentier abrupt pour une randonnée qui doit durer 1h30 aller et retour. Bon j’avoue qu’avec une pente à 10%, des dizaines de marches, le cœur qui s’emballe, le souffle court, les douleurs à un mollet puis à un genou, j’ai souffert !!! ( et je suis polie !). Mais ça valait le coup…
La plage est en forme de croissant parfait
Que des belles couleurs… même sur nos visages !
Pendant la descente nous avons pris le temps d’admirer les rochers et les quelques fleurs, rares dans cette forêt d’eucalyptus. Après un déjeuner rapide , indispensable pour me rendre des forces, nous avons fait quelques petits arrêts le long de la mer, toujours dans le Parc de Freycinet. Le premier au phare de Cape Tourville…
Et un autre à Sleepy Bay, bel endroit avec des rochers couverts de lichen orangé…
Et des rochers semblant posés en équilibre instable !
En rentrant à Bicheno nous avons pu admirer ce bel eucalyptus fleuri, le Flowering Gum.
Nous poursuivons notre montée sur la côte nord-est jusqu’à St Helens, le plus grand port de pêche de Tasmanie avec ses… 2050 habitants ! Ce village était une base de la chasse à la baleine au 19ème siècle. Maintenant c’est la porte d’entrée de l’attirante Bay of Fires, une succession de plages de sable blanc, d’eau turquoise et de rochers couverts de lichen orange !
Le nom de la baie lui a été donné par le navigateur anglais Tobias Furneaux qui l’a découverte en 1773. Il avait vu des feux allumés sur la plage par des aborigènes.
C’est un parc national et on peut y randonner…
Ou tout simplement s’y baigner comme ici à Binalong Bay
Ou simplement y faire de jolies photos d’anémone de mer et de coquillage…
ou de petits zoizos, une femelle Blue Wren et une hirondelle !!!
Et aussi des Hooded Plover ou Pluviers à Camail, un oiseau endémique d’Australie de plus en plus menacé par la perte de son habitat. La population globale est d’environ 5000 oiseaux dont 1730 en Tasmanie ! Ici l’on peut voir un adulte et un juvénile.
En partant vers Launceston nous nous sommes arrêtés dans la forêt pour découvrir les St Colomba Falls, les plus grandes chutes d’eau de Tasmanie, 90 mètres de haut.
Nous y avons aussi découvert ce que sont les plantes epiphytes, des plantes ou des arbres qui poussent en se servant d’autres plantes ou arbres comme support.
Et c’est toujours un plaisir de se promener sous l’ombrage des fougères arborescentes.
Launceston est notre nouvelle étape et nous avons trouvé cette ville de 82800 habitants, la seconde de Tasmanie, bien accueillante. C’est la plus vieille ville d’Australie après Sydney et Hobart. La région était déjà habitée par les Aborigènes avant d’être découverte par les anglais en 1798. Les premiers colons s’installèrent ici en 1804 et on peut admirer dans la ville de nombreuses constructions datant du 19ème siècle et du début du 20ème.
Il faut dire que c’est toujours agréable de découvrir un pays sous un ciel bleu.
Et pour ceux et celles qui s’inquiéteraient de savoir ce qu’on peut manger à l’autre bout du monde, ce jour là nous avions choisi des Pies (Tourtes) aux coquilles St Jacques et au curry. On trouve partout ces Pies farcis à la viande ou aux légumes.
En fin d’après midi nous nous sommes rendus dans un parc très apprécié des habitants, Cataract Gorge.
Cette gorge, où se rejoignent les eaux de 2 rivières la South Esk et la Tamar, a été formée il y a des millions d’années par l’activité volcanique. Cataract Gorge est enfermée entre deux falaises abruptes. Le parc permet à chacun de se baigner dans une piscine, de se promener, de faire du sport ou de pique niquer sur ses grandes pelouses. Il y a même un paon qui s’y promène…
A propos d’animaux, l’une des raisons principales de venir en Tasmanie était de rencontrer le Diable ! Eh oui il n’habite que sur cette petite île et bien qu’il soit encore en danger car sa population a été atteinte d’un cancer de la face extrêmement contagieux, sa situation s’améliore grâce à des centres de conservation, d’éducation et de réhabilitation comme celui où nous sommes allés, Towunna !
Le diable de Tasmanie, comme son nom l’indique, ne vit que sur cette île. Il a disparu d’Australie 4 à 5 siècles avant l’arrivée des colons. Autant il peut être mignon comme ici, autant il peut se battre et mordre violemment ses congénères avec sa mâchoire très puissante.
C’est un marsupial carnivore qui se nourrit principalement de charogne mais qui peut aussi chasser des animaux vivants (poissons, wallabies, oiseaux). Son cri, auquel il doit son nom, glace les sens. Il peut s’entendre à des kilomètres et le diable l’utilise quand il se bat avec des congénères pour s’approprier de la nourriture.
A ce moment là il n’y a plus de copains et il vaut mieux éviter de laisser traîner une jambe ou un bras quand on lui donne à manger.
Une tumeur de la face, contagieuse, dégénérant en cancer a provoqué la disparition de 60% de la population des diables. Les scientifiques sont à la recherche d’un vaccin pour les soigner. Les morsures reçues lors de bagarres entre congénères sont probablement à l’origine de cette maladie. Un autre danger menace les diables, ce sont les collisions avec les voitures. Le sanctuaire de Towunna récupère les animaux blessés ou orphelins pour les soigner. Dans ce cas, il n’est pas toujours possible de les renvoyer dans la nature car il n’auraient pas les défenses nécessaires à leur survie. Le jeune diable que l’on voit sur la première photo est dans cette situation et je pense qu’il est bien content de rester dans les bras de son soigneur plutôt que d’aller se battre avec les copains ! Même Georges a pu lui faire une petite caresse.
Un autre animal prénommé Pat, un wombat ayant perdu sa maman lors d’un accident, restera ici en bonne compagnie probablement toute sa vie.
Je ne vais pas vous faire de grand discours sur la vie des wombats mais sachez que l’on peut en rencontrer facilement en Tasmanie et sur la côte est d’Australie. Il peut vivre jusqu’à 30 ans.
Celui-ci aime beaucoup son soigneur et adore qu’on le caresse et qu’on le grattouille !
Petite déception il a le poil un peu raide… moins doux que les kangourous ou que les diables. Mais il a une bonne bouille !
Towunna ne recueille et abrite que des animaux endémiques de Tasmanie et leur offre un habitat proche de leurs conditions naturelles. Le parc est ouvert depuis plus de trente ans, beaucoup d’animaux y vivent en liberté et sont libres de partir quand ils le veulent. C’est le cas d’oiseaux migrateurs, d’oies, de canards et autres poules d’eau.
Les kangourous sont très faciles à approcher, surtout quand on leur donne à manger et nous avons rencontré notre premier Echenidé. Mais nous en reparlerons plus tard…
Dernière rencontre, avec un animal qu’on ne connaissait pas, un Spotted-tailed quoll, un animal qui se prenait pour un chat sur les épaules de son soigneur. Il est d’ailleurs surnommé chat marsupial.
Cet animal solitaire est un marsupial carnivore (oiseaux, lézards, grenouilles) et vit la nuit. Celui-ci est très beau et il semble bien nourri ! Nous avons eu grand plaisir à faire cette visite et nous avons pu voir des animaux en pleine forme, choyés et bien soignés par un personnel compétent et sympathique. C’était une belle journée…
Dernière étape pour aujourd’hui, Deloraine. Arrivés complètement par hasard dans cette petite commune rurale car nous étions à la recherche d’un camping, nous nous sommes posés au Caravan Park au bord de la rivière Meander.
Un endroit bien agréable et bucolique avec ses nombreux canards, ses petits bateaux, son coucher de soleil…
Et surtout, et là je vais vous épater car c’est un événement exceptionnel que vous ne rencontrerez probablement qu’une fois dans votre vie (les australiens nous jalousent), quelque chose qui nous a fait bien souffrir à l’école car on ne savait pas comment l’écrire et encore moins à quoi c’te bête pouvait ressembler… on a vu et photographié… je vous le donne en mille… un Ornithorynque !!!
Bon je vous l’accorde ce n’est pas simple de reconnaître ce mammifère qui pond des œufs, la tête est à droite et la queue à gauche. On aperçoit la fente de son œil. Il est très bizarre cet animal, il ferme les yeux et les oreilles quand il va sous l’eau, il ne sort qu’en soirée au coucher du soleil, il mange des insectes et crevettes d’eau douces (des écrevisses parfois). Et ce n’est pas facile d’en voir un !
Ici on fait plus simple, il s’appelle Platipus… on vous met le modèle en sculpture pour voir à quoi il ressemble.
Voilà pour aujourd’hui, on a encore plein de belles choses à vous montrer, la Tasmanie est une très belle île et nous allons en profiter encore quelques jours avant de nous envoler vers une nouvelle destination.
PS : Certain lecteur nous avait demandé de chercher l’album vinyl “TNT” d’ACDC qui n’est jamais sorti sous cette forme en Europe (les chansons de cet album figurant en fait chez nous sur “High Voltage”).
On l’a trouvé, on l’a photographié, on a mis le prix, les commentaires du vendeur et l’adresse de la boutique.
Un coup de fil et l’affaire peut se régler rapidement !
Allez, Topette !
Les fêtes de fin d’année étant passées, et avant de parcourir la côte est de la Tasmanie, nous faisons une petite incursion dans les terres, à Bushy Park qui est la capitale du houblon en Tasmanie.
L’histoire de cette plante (dont la fleur sert à aromatiser la bière) commence au cours du 19ème siècle avec l’arrivée des colons anglais. Les armoiries de la Tasmanie comportent d’ailleurs un blason représentant les symboles de l’industrie tasmanienne : une gerbe de blé, du houblon, un mouton et des pommes.
La plus ancienne brasserie australienne (la Cascade Brewery) a été fondée en 1824 et est encore en activité près d’Hobart.
On peut être amateur de bière et ne pas savoir à quoi ressemble le houblon avant de passer dans la tireuse, alors on vous met une photo du produit avant transformation, histoire de voir que c’est forcément bon, puisque c’est des plantes !
On peut voir de nombreux séchoirs à houblon en bois à l’architecture très spéciale. Ils ne sont presque plus utilisés de nos jours, le houblon étant transporté immédiatement après la récolte à la brasserie et séché avec des moyens modernes.
Malgré leur taille, ils ne sont pas forcément faciles à trouver car ils sont souvent sur des propriétés privées au bout de “gravel road” (par chez nous on dirait des chemins jaunes) et surtout pas du tout indiqués.
Celui-ci s’appelle ” Text Kiln” et, comme fièrement indiqué sur le mur, il fut construit par “E. Shoobridge, J.P aidé de son épouse, de ses trois fils et de ses cinq filles” Il fut achevé en 1867 et des citations comme “L’union fait la force” ainsi que quelques passages choisis de la bible “Et ces mots que je te commande aujourd’hui seront dans ton cœur et tu les écriras sur les poteaux de ta maison et sur ta porte” émaillent les murs et nous remettent bien dans le contexte de l’époque.
On vous a mis la camionnette-à-tout-faire devant (avec Martine à l’intérieur, si si) pour que vous puissiez aisément vous rendre compte de la taille (et de l’ampleur du boulot abattu par la petite famille).
Du coup avec la petite mare devant et la maison de l’autre côté, ça faisait un coin charmant et comme on était tout seul, ça ajoutait encore du charme à l’endroit.
Après une charmante balade en forêt le long d’un petit ruisseau (avec les petits zozios, les fougères arborescentes et tout et tout…), nous arrivons aux Russell Falls.
Les Russell Falls sont des chutes d’eau du parc national du mont Field qui est le plus vieux parc aborigène du pays.
On avait de la chance, il y avait de l’eau ce qui n’est pas toujours le cas en cette saison (quand ça arrive, tu trouves ça moyen de t’être farci le chemin pas si facile le long d’un ruisseau sans eau et sans avoir réussi à photographier un seul de ces zozios qui bougent tout le temps et tout et tout…).
On est reparti par un autre chemin mais toujours le long d’un petit ruisseau (avec les petits zozios, les fougères arborescentes et tout et tout…).
On a bien regardé, mais on n’a pas vu de crime, du coup on n’a rien dénoncé (ça tombe bien, on n’est pas trop rapporteur !)
Sur la route, on jette un coup d’oeil à la gare de Westerway construite en 1909. C’était le point de départ du voyage à dos de cheval jusqu’à la mine d’ osmiridium Adamsfield. Puis, quand l’industrie du bois est devenue plus importante dans la région, le chemin de fer a été utilisé pour transporter des grumes jusqu’à Hobart.
Le bâtiment a été restauré par des volontaires du Derwent Valley Railway (maintenant qu’ils ont fini pourquoi ne pas restaurer la maison située juste en face ? ça les occuperait ces braves volontaires).
Nous retrouvons le bord de mer pour rejoindre Port Arthur où se trouve notre camping, pour y passer une bonne nuit dans le confort (tout relatif) de notre camionnette-à-tout-faire.
Tout près de l’isthme Eaglehawk Neck, on trouve une formation géologique extrêmement rare ressemblant au pavage des anciennes voies romaines appelé le “Tessellated Pavement” qui est du à l’action de l’eau salée sur des roches sédimentaires (c’est la version courte, je tiens la version longue à votre disposition) . Ce site est l’un des plus remarquables au monde car on y trouve à la fois des pavés avec des “joints” qui ressortent (en fait les pavés sont plus érodés par la mer que les interstices) et des plaques avec des “joints” érodés où les roches sont en relief comme de très gros pains cubiques!
Ce qu’on voit dans le ciel ce n’est pas la fumée des joints d’avant ni des nuages, c’est la fumée d’un gros “Bush Fire” comme ils disent ici, un incendie de forêt quoi.
Comme ça faisait longtemps, mais que je passe mon temps à courir après ces oiseaux-là (qu’est qu’ils sont vifs ! J’ai fait un nombre incroyable de photos avec juste la queue, ou alors carrément ils ne sont plus déjà plus dessus) voici monsieur Blue Wren (Mérion superbe) à gauche et madame à droite.
Les couchers de soleil c’est plus facile (surtout quand c’est juste devant la camionnette-à-tout-faire).
On peut même mettre un arbre devant, ça fait ombre chinoise !
Au bout de la la péninsule de Tasman, Port Arthur est un lieu mondialement connu pour son ancien pénitencier.
Établi en 1830 comme scierie se servant de la main-d’oeuvre des bagnards, Port Arthur devient en 1833 une colonie pénitentiaire pour les prisonniers récidivistes issus de tout l’empire britannique, qui ne pouvait plus les envoyer en Amérique après la fin de la guerre d’indépendance.
12500 convicts (forçats) passèrent à Port Arthur durant les dix-sept ans où le bagne fonctionna, jusqu’en 1850. Parfois de très jeunes garçons, pour des peines allant de deux années à l’emprisonnement à vie. Vols à l’étalage, bagarres, alcoolisme, opinions politiques… Tout et parfois n’importe quoi pouvait justifier la déportation.
La prison n’est reliée à la Tasmanie que par l’isthme d’Eaglehawk Neck, un passage d’une trentaine de mètres, alors protégé par des gardes et des chiens qui formaient la “Dog Line” (18 chiens, rendus fous d’être constamment enchaînés, qui étaient hébergés dans des fûts ou dans des petites huttes, devant une rangée de lampes de quatre mètres de haut. Deux ou trois plates-formes construites dans la mer complétaient le dispositif). Tout autour, l’océan et des eaux infestées de requins. Le port était alors la seule possibilité d’évasion et c’est pour ça que les marins devaient déposer dans une consigne rames et voiles, lorsqu’ils arrivaient sur la presqu’île.
On appliqua à la prison de Port Arthur le modèle mis au point par Jeremy Bentham au centre pénitentiaire de Pentonville en Angleterre et qu’il décrivait comme étant “une machine à moudre les voyous en honnêtes citoyens“. Ce modèle incluait la réformation des prisonniers par le travail (construction navale, coupe du bois), la religion et l’éducation, avec de la discipline, des sanctions et des châtiments corporels, ainsi qu’un classement et une séparation.
Mais Port Arthur était bien plus qu’une prison. C’était une communauté complète avec une maison pour le personnel militaire et les colons libres qui y travaillaient, un complexe industriel produisant des matériaux (pierres ouvrées, briques), des marchandises (meubles, vêtements) et même des bateaux (150 sortirent du chantier naval) ainsi qu’une ferme en pleine activité. Le contraste était grand entre la vie des bagnards et celle des personnels civils et militaires (avec leurs familles) pour qui régates, fêtes et soirées littéraires ne manquaient pas. En 1840, Port Arthur devint même un important port commercial. On comptait alors à l’époque environ 2000 habitants.
En 1842, est construit un hôpital, puis en 1848, une deuxième prison, appelée “Prison séparée” avec ses quatre-vingt cellules, où les prisonniers étaient encagoulés et gardés au silence complet. Ils étaient appelés par leur numéro de cellule et n’avaient plus le droit de parler, ne devant s’exprimer que par signes, même aux gardes.
Ouverte en 1848, cette prison était le symbole de ce qui était alors considéré comme une approche plus humaine d’incarcération, où le châtiment psychologique remplaçait la flagellation.
En réalité, la vie à Port Arthur fut toute aussi brutale que dans les autres colonies pénales et de nombreux bagnards ont souffert de maladies mentales résultant de l’isolement. A tel point qu’en 1864, un asile fut construit pour les loger.
A compter des années 1870, le nombre de bagnards avait diminué de façon spectaculaire, et ceux qui restaient étaient trop vieux, malades ou fous pour servir de main d’œuvre “utile”. Le dernier bagnard fut déplacé en 1877, et le site fut renommé Carnarvon. Dans les années 1880, certaines personnes achetèrent des parcelles de terrain et créèrent une nouvelle communauté sur et autour du vieux site.
En 1895 et en 1897, des incendies dévastateurs firent rage dans la région, détruisant de nombreux vieux bâtiments, notamment le pénitencier principal. Dans les années 1920, les habitants de la ville se rendent compte du potentiel touristique du lieu et décident de reprendre l’ancien nom de Port Arthur.
Des bâtiments sont restaurés, le site est mis en valeur et un musée est érigé. En 1971, le gouvernement reprend possession du lieu et le classe parc national.
Aujourd’hui, Port Arthur est devenu le site le plus visité de Tasmanie et fait partie des patrimoines mondiaux de l’Unesco.
Après une journée bien remplie sur Port Arthur, le soleil se couche et nous aussi.
Le lendemain nous quittons la péninsule de Tasman pour remonter la côte est de la Tasmanie. Nous nous arrêtons voir la Tasman Arch qui est un pont naturel, du à un phénomène d’érosion de la falaise qui a débuté il y a environ 6 000 ans.
Juste à côté, on peut voir la Devil’s Kitchen. En fait quand l’arche de la Tasman Arch s’effondrera, ça fera une deuxième Devil’s Kitchen (si c’est pas de la vulgarisation ça…).
Et enfin, non loin de là, un de ces “Blowhole” (trou soufflant ?) qui ravissent les photographes patients. L’eau s’engouffre par un petit tunnel et quand la marée est montante, ça fait comme un geyser de l’autre côté. Bon là la marée descendait visiblement et on n’était pas plus motivés que ça, alors du coup le geyser il est plutôt anémique.
Reste que toute la côte est superbe avec une mer de Tasman d’un très beau bleu.
On se retrouve au prochain épisode à Triabunna ville trépidante de 796 habitants (en 2006) !
Allez Topette !
Après un vol Adélaïde-Melbourne calme, nous faisons une courte escale à Melbourne un jour de pluie (décidément, on aura toujours du mal avec Melbourne), puis nous prenons notre vol Melbourne-Hobart qui sera assez agité sur la fin (on commence à prendre l’habitude d’être secoués) et nous voilà les deux pieds (et le reste) en Tasmanie.
Si j’osais, je dirais qu’ils sont diablement accueillant en Tasmanie !
Avec 68 401 km² la Tasmanie est le plus petit état australien (sa taille est comparable à celle de l’Irlande). Environ la moitié de ses 511 718 habitants (en 2011) habite le grand Hobart.
Fondée en 1804 en tant que colonie pénitentiaire, Hobart est située à l’embouchure de la Derwent dont le vaste estuaire forme le port de la ville.
Ce port, qui est souvent considéré comme étant le plus profond port abrité de l’hémisphère sud, sert de base logistique aux expéditions antarctiques australiennes et françaises ainsi qu’au brise-glace français l’Astrolabe.
Après avoir déposé nos sacs dans un hôtel (catégorie “à éviter”) rempli de jeunes qui voyagent (le nez constamment sur leur smartphone) soi-disant pour apprendre l’anglais (mais qui ne savent toujours pas dire “good morning” ou “hello”en arrivant dans la cuisine commune), nous partons découvrir la ville. Ça tombe bien, c’était la fête !
C’était sur le port, décoré avec plein de couleurs, il n’y a pas à dire ils savent nous accueillir en Tasmanie !
Il y avait un cinéma de plein air qui faisait le bonheur des enfants et des parents.
Et puis il y avait à boire et à manger. On a fait comme tout le monde, on a bu et on a mangé !
Après avoir pris possession de notre nouvelle camionnette-à-tout-faire, nous sommes revenus en soirée sur le port. Nous y avons vu les bateaux de la course Sydney-Hobart.
Cette course à la voile partant de Sydney chaque 26 décembre (quelle belle journée !) et se terminant à Hobart fut créée en 1945.
En fait comme on était le 31 décembre, on venait pour voir le feu d’artifice (je sais, moi aussi j’ai des yeux et donc j’ai honte des photos mais franchement ce sont les moins pires !)
Il restait encore le sapin de Noël décoré sur le port, ni une ni deux on a fait le selfie devant (chinois sortez de ces corps !).
Un dernier coup d’œil sur le bassin et direction le camping, coucouche panier, papattes en rond (si vous ne connaissez pas cette perle musicale, régalez-vous, c’est cadeau)
Le lendemain nous sommes allés faire un tour à Richmond voir le pont, fort justement appelé le Richmond Bridge.
Ce pont à arches en grès est le plus ancien pont encore en service en Australie. Il fut construit de 1823 à 1825 par des bagnards qui transportèrent les pierres sur le chantier à l’aide de chariots à bras.
Puis direction le Museum of Old and New Art (MONA) d’Hobart. L’entrée, que l’on doit au designer Matthew Harding, est déjà surprenante car on a l’impression que la porte se situe au milieu d’un grand miroir sur le bord d’un court de tennis, qu’il faut traverser.
Après, tout se passe sur trois étages souterrains.
Juste avant l’entrée se trouve un immense endroit avec des sièges et un toit suspendu évidé en son centre qui donne l’impression que les nuages sont une peinture. C’est Amarna une installation lumineuse de James Turrell (bon, il faisait jour donc pas facile d’imaginer).
Ce musée qui a coûté 53,5 millions d’euros au millionnaire David Walsh (né en Tasmanie, il est atteint du syndrome d’Asperger et a fait fortune dans des sociétés de paris professionnels) lui sert à présenter sa collection privée.
Non loin se trouve une sculpture représentant un camion transportant une bétonnière, le tout grandeur nature, en dentelles d’acier découpées au laser qui est une oeuvre de Wim Delvoye.
A l’intérieur on peut voir la Fat Car de Erwin Wurm. C’est gonflé, non ?
Le bâtiment, créé par l’architecte Nonda Katsalidis, ne possède donc aucune fenêtre, ce qui installe une atmosphère particulière qui peut parfois devenir pesante.
le Snake de Sidney Nolan, l’un des peintres les plus réputés d’Australie, reprend l’un des thèmes de l’art aborigène, le serpent arc-en-ciel, avec une fresque murale de 1620 petits panneaux peints qui occupe un mur courbé, conçu pour l’accueillir.
Le dos de Tim Steiner, tatoué par Wim Delvoye, est une oeuvre qui a été acheté par un collectionneur d’art Allemand, Rik Reinking, pour la somme de 130 000€, dont Tim Steiner a touché un tiers. En acceptant cette offre, ce dernier a accepté qu’après sa mort, sa peau lui soit retirée, et encadrée.
Et en attendant ce jour, Tim Steiner doit aussi exposer le tatouage en restant assis torse nu dans une galerie au moins trois fois par an. L’exposition au MONA est la plus longue, une année entière pendant laquelle il pose cinq heures par jour, six jours par semaine.
Les poissons rouges de Jannis Kounellis nagent dans la bassine, ils se réfugient sous le couteau pour se cacher à chaque fois que quelqu’un s’approche, la lame protège l’animal tout en pouvant le couper.
L’oeuvre bit.fall de Julius Popp est une cascade commandée pour écrire des mots fugaces en gouttes d’eau qui tombent (extrêmement difficile à photographier, je ne vous dis que ça !).
C’est un travail sur la technologie et la perception humaine induisant la saturation de nos cerveaux avec des informations que nous ne pouvons pas traiter correctement.
Nous traversons une autre installation lumineuse (cette fois, on a la lumière) de James Turrell intitulée Beside Myself, et quand on est tout seul dedans, ça donne vraiment l’impression de flotter dans la lumière (non, on n’avait rien consommé d’illicite !).
Déroutant, souvent provocateur, parfois carrément obscène, le Mona est un musée extraordinaire (au sens hors normes) qui ne peut pas laisser indifférent.
Une des œuvres controversées qu’il abrite est Cloaca Professional, une machine à fabriquer des excréments conçue par l’artiste belge Wim Delvoye.
The human engine, de Toby Ziegler est une structure de plexiglass figurant une main légèrement dématérialisée flottant dans l’air, transparente, légère et creuse.
Un petit patchwork d’œuvres diverses (ça veut juste dire que j’ai la flemme d’en faire plus).
Et pour la route, on vous a mis un mur recouvert de poches en plastique pleines d’eau. Ça veut sûrement dire quelque chose, mais je trouve juste ça rigolo et ça me suffit.
On va arrêter là la visite du MONA qui dispose aussi d’une scène extérieure pour les événements musicaux.
Sachez qu’il y a plein d’autres œuvres qu’on ne vous a pas présentées (parce qu’elles peuvent parfois heurter comme “Cunts and other Conversations” œuvre provocatrice du sculpteur Australien Greg Taylor qui représente une série de sculptures de 151 vulves de femmes, ou ces deux squelettes animés en train de prendre du bon temps).
Il faudra donc y aller pour tout voir, et ça vaut le coup, on ne s’ennuie pas une minute dans ce fabuleux musée qu’on a adoré.
De retour au camping, je vous présente l’oiseau du jour : le Pardalote Pointillé.
A son sujet j’ai trouvé ce descriptif : “C’est l’un des plus petits (il fait de 8 à 10 cm de long) et des plus colorés passereaux vivant en Australie. Bien que moyennement fréquent dans l’ensemble des parties raisonnablement fertiles de l’Australie (côte est, sud-est et sud-ouest), il est rarement vu de suffisamment près pour permettre son identification“.
C’est bien la preuve qu’il ne faut pas croire tout ce qui s’écrit sur internet. Le notre, de Pardalote Pointillé, il se prenait pour David Contre Goliath en attaquant avec son bec notre camionnette-à-tout-faire.
On peut donc vous dire trois choses au sujet de cet oiseau. La première c’est donc qu’on peut le voir de très près. La deuxième c’est que le Pardalote est très têtu, voire teigneux. Et la troisième c’est que ce piaf de malheur est très matinal et qu’il attaque sa journée (et par voie de conséquence notre camionnette-à-tout-faire) dès cinq heures du matin.
On réfléchit sérieusement à changer notre éventuelle future carte de la LPO contre un bon vieux permis de chasse, parce que la camionnette-à-tout-faire on s’en fiche (elle n’est pas à nous) mais se faire tirer du lit à cinq du mat’ par un angry bird quand on est en vacances, on aime moyen !
Le lendemain nous faisons un tour à Battery Point, quartier d’Hobart aux airs de village anglais qui a su conserver de très beaux et imposants exemples d’architecture victorienne et georgienne.
Comme souvent, ce sont les détails qui attirent l’œil et donnent du charme à l’ensemble.
Le plus ancien quartier d’Hobart doit son nom à une batterie de canons, la Mulgrave Battery, installée en 1818 par les colons britanniques pour protéger la ville et son port.
Les jardins devant les maisons apportent de la verdure au cœur de la ville.
Cet ensemble de rues offre le charme d’un petit village où les cottages du 19ème siècle s’alignent sagement.
Bref, on est sous le charme. Mais c’est maintenant l’heure des retrouvailles !
Eh oui, on a retrouvé Rémy Bricka. Toujours pimpant le bougre !
Pour les moins de 50 ans, on vous met en bonus la vidéo de rattrapage :
C’était l’époque de la variété triomphante à la télévision (et comme il n’y avait que trois chaînes et pas internet, c’était un peu facile de vendre n’importe quoi !)
Mais ce n’est pas lui qu’on venait voir !
En fait, on avait rendez-vous avec Fab et Isa, deux passionnées de voyages (leur blog ici). Nous nous étions déjà croisé en Thaïlande lors de nos tours du monde respectifs, et nous étions allés les voir dans la charmante boutique qu’elles ont ouvert aux Sables d’Olonne.
Rendez-vous avait alors été pris pour une soirée en Tasmanie, et c’est avec un grand plaisir que nous avons mangé ensemble, en ayant des échanges que seuls les amoureux de voyages au long court peuvent comprendre !
On va quand même essayer de faire plus simple que traverser la moitié du monde pour passer une bonne soirée la prochaine fois !
Peut-être sur une aire de camping-car ?
Allez, Topette !
Comme on a toujours un poil de retard (certainement à cause de celui que j’ai dans la main), c’est de Tasmanie que nous rédigeons ce dernier article sur la fin de notre périple de Sydney à Adélaïde.
Après avoir parcouru la Great Ocean Road, nous quittons le bord de mer pour nous diriger vers les montagnes des Grampians à l’intérieur des terres.
Nous traversons la riante ville de Dunkeld, et nous ne résistons pas à l’envie de vous montrer son charmant bureau de poste, devant lequel nous avions fait halte pour déjeuner. Dans ces immenses régions, ce sont plutôt les gens qui viennent chercher leur courrier plutôt que le courrier qui va chez eux.
Les monts Grampians forment des chaînes de grès dissymétriques et sont très appréciés des campeurs, des marcheurs et des varappeurs.
Les monts sont protégés au sein du parc national des Grampians (d’une surface de 1700 km2) depuis 1984. Malheureusement, un gigantesque feu de forêt a détruit près de 50 % du parc en janvier 2006.
A l’issue d’un petit treck nous sommes arrivés aux Silverband Falls, mais celles-ci manquaient d’eau pour être au mieux de leur forme, contrairement à nous (on a bien dit forme et non pas formes !).
Mais, vous commencez à le savoir, notre truc à nous ce sont les animaux !
Et pour çà, notre camping situé dans la ville de Halls Gap était généreux ! Tout d’abord, une bande de Cacatoès Nasique labourait le sol à la recherche de nourriture (graines, bulbes, herbe, céréales mais aussi des insectes).
Et puis on avait bien vu à travers la palissade qui nous séparait du terrain d’à côté, que celui-ci servait de lieu de villégiature à un groupe de Kangourous.
Il y en avait des petits et des grands et du coup, le soir, la nuit et le matin ils essayaient de privatiser le camping !
Martine a même été obligée de parlementer avec l’un d’eux pour accéder aux toilettes et elle a bien compris, au ton du grognement de celui-ci, qu’il ne fallait pas qu’elle y revienne trop souvent !
Et juste après le petit déjeuner, voici qu’une famille émeu se présente à l’accueil du camping ! Je saute sur l’appareil et cours leur tirer le portrait.
Il est indéniable qu’au matin l’émeu est plus vif que moi, ce qui explique qu’ils soient de dos sur la photo !
Mais je tiens la distance et je suis arrivé à les remonter (j’ai un bon zoom aussi…).
Finalement on s’est rendu compte qu’ils étaient bien nombreux et qu’ils s’entendaient comme larrons en foire avec la tribu de kangourous voisine !
Il y en avait même des jeunes qui ont déjà l’air, comment dire ? Rêveur? pensif? Indéfinissable, on va dire !
Nous avons laissé tout ce bestiaire chez lui et nous avons repris prudemment la route.
Quand on vous dit qu’il y en a partout des kangourous, c’est vrai ! Même la DDE locale est au courant et prévient du danger (d’autant plus que les assurances australiennes ne prennent pas en charge les dégâts causés par un renversage de kangourou).
Nous arrivons à Mount Gambier où nous trouvons à nous loger au bord du lac qui s’appelle, allez savoir pourquoi, le Blue Lake. Ce lac qui se trouve dans la caldeira d’un volcan éteint est bleu cobalt de décembre à mars et gris métallique d’avril à novembre. Pour faire court, c’est une question de température de l’eau qui cause une précipitation du carbonate de calcium et permet la micro-cristallisation de celui-ci, produisant une dispersion de la longueur d’onde correspondant à la lumière bleue (non, ne me remerciez pas).
Et puis à Mount Gambier, il y a d’autres trucs rigolos qu’ici ils appellent des skinholes. Les anglophones qui nous lisent seraient tentés de traduire littéralement par “trou d’évier”, mais en français çà s’appelle des dolines (mais je ne suis pas sûr que ça aide davantage).
Une doline est un trou de quelques mètres à plusieurs centaines de mètres de diamètre causé par l’érosion des calcaires de surface. L’eau s’infiltre par les fissures et les fentes de la roche puis, par dissolution, les fissures s’élargissent la surface se tasse créant une doline.
Leur fond est souvent occupé par des argiles de décalcification, fertiles et plus ou moins imperméables. La rétention locale d’eau qu’elle permet les rend propices au développement d’un microclimat spécifique et d’une riche végétation.
On y a vu des fleurs et des abeilles (sont des mots qui vont très bien ensemble, très bien ensemble…).
On a été voir un autre skinhole qui a la particularité de faire une cascade, mais il n’y avait pas d’eau. C’est pas grave nous on préfère le soleil.
L’hôtel central de Mount Gambier affiche un beau travail de ferronnerie.
Après avoir admiré de superbes maisons anciennes en pierre, ce qui n’est pas banal dans ce pays où le bois règne en maître, nous reprenons notre route.
Nous stoppons pour la nuit à Naracoorte (honnêtement, personne d’autre ne doit le faire) où nos goûts éclectiques nous poussent à aller visiter le musée du mouton. On y voit, mises en scène, les différentes étapes du travail du poil de cet animal laineux.
On a même vu un film de démonstration de la machine de droite qui est une tondeuse automatique. Je ne sais pas si cet engin a dépassé le stade du prototype, mais l’air ahuri du mouton sur la machine nous a plié de rire (c’est vrai qu’il en faut peu, et pour nous faire rire, et pour qu’un mouton ait l’air ahuri).
Dans ce musée, il y avait aussi une vieille école (c’est rigolo comme on se met à aimer l’école quand on n’est plus obligé d’y aller).
Et puis une vieille poste et téléphone qui nous intéresse pour des raisons filiales !
A Coolnalpyn, nous nous arrêtons pour admirer le silo à grains, décoré par un artiste australien, Guido van Helten et représentant des enfants du village.
Il y a plusieurs silos décorés à travers l’Australie, mais ils n’étaient pas forcément près de notre route, et les distances sont vite importantes dans ce pays.
C’est quand même un sacré talent de transformer un truc moche en oeuvre d’art !
Nous on adore l’art qui embellit la rue, la campagne et, du même coup, la vie.
Juste à côté du silo on peut voir une mosaïque des artistes Michael Tye et Marcia Camac dépeignant la flore et la faune locale dont notamment un “Blue Wren” qui me donne bien du fil à retordre pour avoir une photo nette !
Les hasards de la vie et de la route nous poussèrent jusqu’à Hahndorf, à une vingtaine de kilomètres d’Adélaïde.
Le village fut peuplé en 1839 par des Luthériens fuyant les persécutions religieuses en Prusse et a des relents de Bavière des antipodes.
Des boutiques qui vendent des coucous et des chopes à bière décorées, des restaurants qui servent de la choucroute sous un soleil de plomb, on se croirait vraiment en Allemagne !
Les bâtiments construits en pierre par les premiers arrivants sont toujours là, reconvertis en lieu d’exposition.
On n’est même pas surpris de voir une Porsche garée devant une maison dans un pays où, pourtant, les gros 4X4 sont la norme !
Là aussi les maisons sont souvent en pierre, ce qui n’est pas courant, et leur a permis de rester en bon état et au même endroit. En effet, ici on n’hésite pas à déplacer les bâtiments en fonction des besoins.
Au coin d’une rue une exposition d’art aborigène nous ramène en Australie !
Des indices subtilement disséminés dans le village nous rappellent que Noël approche et qu’il est prévu que nous le passions sur les hauteurs d’Adélaïde, dans un appartement plus confortable que notre camionnette-à-tout-faire.
Nous disons donc au revoir à ce charmant village dont la rue principale est superbement ombragée par deux rangées d’arbres centenaires (la municipalité d’Hahndorf étant visiblement plus écolo que celle d’Angers), ce qui était très appréciable avec des températures de 36°.
Et pour occuper vos longues soirées d’hiver, nous vous proposons de chercher quelle est la fonction de ce bel objet, vu à Hahndorf. Le lecteur qui trouvera le premier se verra offrir un lot de première importance que nous ramènerons spécialement dans nos bagages !
Devant la difficulté de trouver un camping ouvert le 25 décembre, nous avons donc choisi de passer Noël dans un appartement (merci AirBnB) situé sur les collines d’Adélaïde, avec une vue superbe.
On pouvait observer un beau Cacatoès Funèbre sur sa branche (à moins que ce ne soit lui qui nous observe ?).
Il fut remplacé par un Méliphage de Nouvelle-Hollande (changement de quart peut-être ?) pendant que nous faisions notre barbecue de réveillon.
On ne résiste pas au plaisir de vous montrer le soleil se coucher sur Adélaïde la nuit de Noël, faisant du même coup descendre agréablement la température.
Puis nous sommes allés à Birdwood, non pas pour y voir des oiseaux dans les bois, mais pour visiter le Motor National Museum. Je ne résiste pas au plaisir de prendre le volant d’une décapotable (ça me rappelle ma 307 CC) pour vous faire partager notre balade.
Tout d’abord la première voiture de la marque Holden, totalement inconnue en France, sortie en 1948. C’est la marque australienne, en fait une filiale de General Motors.
Aujourd’hui la gamme Holden est constituée de modèles Opel et Chevrolet, marques non disponibles en Australie.
Et puis deux Zeta. A l’origine de cette marque un fabricant d’électroménager qui a produit 3 modèles de voitures légères et très économiques entre 1963 et 1965. Un sacré visionnaire qui ne réussit à en vendre que 363 dont 28 du modèle sport (en vert). Pas assez gros, pas assez cher mon gars, on est en Australie !
Il y avait aussi des affiches publicitaires et des photos sympas.
Le mix affiche-voiture fait une mise en scène sympa. On aurait envie d’acheter !
Nous on adore ces vieilles voitures fabriquées à l’époque où l’esthétisme primait sur tout le reste.
Au rayon trucs marrants, une voiture téléphone des années 1980 (qui téléphonait vraiment quand elle était raccordée lors d’événements festifs), une voiture de Mad Max (un gars qui roulait beaucoup dans le coin) et deux petites Morris et Moke pour frimer à la plage.
Une spéciale dédicace pour un lecteur qui se reconnaîtra sans peine (mais celle-là les deux gars l’avait fait tout seuls pour faire le tour du pays).
Sûrement ma préférée (mais on n’a pas vu les barbus qui vont avec).
Par contre on a vu Tom Kruze qui avait garé son camion là-bas. Il a pris cher, dis donc !
Et une petite dernière qui ravira, nous n’en doutons pas, nos lecteurs amateurs de deux roues.
En repartant nous faisons une photo de l’école de Birdwood qui ravira, nous n’en doutons pas, nos lecteurs amateurs d’école.
Un deuxième passage à Hahndorf le temps de voir trois spécimens de Méliphage (Barbe Rouge, à Bec Grèle et de Nouvelle-Hollande).
On a vu le soleil se coucher, présage d’une nouvelle belle journée (ami Ricoré prépare-toi).
De retour a Adélaïde, un graph à l’entrée du marché nous a bien incité à y faire un tour (qui refuserait d’aller au paradis ?).
C’est vrai que c’était tentant, ces beaux fruits de saison : cerises, fraises, mangues, abricots, melons….
Du coup, comme on n’est pas à une contradiction près, on s’est attablé devant un Padthaï. Çà nous a rappelé un Noël passé en Thaïlande.
Adélaïde est la cinquième ville d’Australie par sa population (1.300.000 habitants) et c’est une ville que nous avons trouvée très agréable, verte et aérée.
Nous avons visité le très intéressant musée des migrants qui détaille et explique les migrations passées et présentes qui ont peuplé l’Australie.
Quelques beaux bâtiments majestueux (l’ancien parlement en haut à gauche, la bibliothèque nationale en haut à droite, l’université en bas à droite).
Différents styles se côtoient et le mélange est au final très plaisant.
On s’est fait un selfie dans une oeuvre d’art, c’est plus rigolo que le faire devant et ça fait moins chinois en vacances.
De l’art ou du cochon ? Les deux mon capitaine !
T’es sûr qu’on est à Adélaïde ou c’est le GPS qui fait encore des siennes ?
Et dans le parc juste à côté de l’hôtel, des Perruches Omnicolores sont venues nous souhaiter un bon vol vers la Tasmanie.
Bonne année à tous, nous on met cap au sud et on se retrouve au pays du diable !
Allez, Topette !
Après un arrêt à Melbourne, nous reprenons la route et pas n’importe laquelle puisqu’il s’agit de la Great Ocean Road.
Reconnue comme l’une des plus spectaculaires routes côtières au monde, celle-ci court le long de la côte sud-ouest du Victoria sur environ 243 km, de Torquay à Allansford.
La construction de la route débuta le 19 septembre 1919 et mobilisa environ 3 000 soldats revenus de la Première Guerre mondiale.
En effet, la Great Ocean Road est avant tout un mémorial dédié aux soldats tués lors de la grande guerre.
Elle permis de relier les colonies établies sur la rude côte sud-ouest de l’Australie et qui étaient seulement accessibles par la mer, ou par de difficiles chemins.
Une société privée sera fondée pour gérer les capitaux provenant de souscriptions et prêts, remboursables par la perception d’un péage, jusqu’à effacement de la dette.
La construction s’est faite à la main, en utilisant pelles, pioches, brouettes, explosifs et quelques machines rudimentaires. Le travail était dangereux, surtout lors des passages abrupts le long de la côte, et des hommes perdirent la vie sur le chantier.
La route sera achevée en novembre 1932 puis sera cédée à l’état le 2 octobre 1936, date à laquelle le péage sera supprimé.
La première ville que nous traversons, Torquay, est connue pour ses plages de surf. Deux de ses 9851 habitants, fans de ce sport, se mirent à fabriquer leurs propres combinaisons de surf dans leur jardin. C’est devenu Ripcurl dont le siège et les bureaux sont toujours situés dans la ville.
Comme il y avait une épreuve de la coupe du monde de Kite Surf, on est allé voir les champions. Mais malgré un ciel gris, il parait que le vent n’était pas suffisant pour qu’ils puissent faire étalage de leur art. En attendant il y avait du matériel à l’égaillé partout et même une voiture spéciale DJ (les hauts parleurs se déplient et le toit s’ouvre pour permettre au David Guetta local d’utiliser les deux platines qui sont dessus).
Certains ont planté des planches de surf dans leur jardin. Visiblement ça a bien poussé.
D’autres ont fait plus sobre. C’est bien aussi.
On a vu une Tourterelle Tigrine (je ne sais pas si vous avez remarqué, mais cette année les oiseaux c’est notre truc).
La vie n’est pas un long fleuve tranquille pour les chiens australiens…
Nous arrivons à Anglesea, village côtier d’environ 2300 habitants avec, lui aussi, sa plage réputée pour faire du surf.
Non loin de la route se trouve le golf d’Anglesea que nous sommes allé voir, non pas pour essayer notre swing mais pour y voir un groupe de 300 kangourous qui y a élu domicile. Ils font apparemment bon ménage avec les golfeurs et le golf a même mis au point des visites guidées.
Comme on n’allait pas payer pour voir des animaux qu’on croise tous les matins en allant aux toilettes des campings, on a fait demi-tour !
Et on a bien fait, du coup on a pu voir un Méliphage chanteur.
Aireys Inlet est pour nous l’occasion de photographier un des nombreux Cacatoès Rosalbin que nous voyons, ce volatile étant très répandu en Australie.
C’est là aussi, précisément à Split Point, que l’on peut voir le phare, construit en 1891, d’une hauteur de 34 mètres, s’élevant à 66 mètres au-dessus de l’océan et qui est surnommé The White Queen.
L’arrêt suivant est pour le Memorial Arch qui est un hommage aux constructeurs de la Great Ocean Road. L’arc actuel en rondins de bois enjambant la route est le troisième, les feux de brousse de février 1983 ayant eu raison du précédent.
L’arrêt suivant se fait à Lorne, connue pour la course appelée “Pier to Pub”. Cette course annuelle de 1,2 km en eau libre qui se déroule en janvier attire jusqu’à 4 000 concurrents, ce qui en fait la plus grande nage en eau libre du monde.
Nous avons pris un peu de hauteur pour admirer le paysage, et un australien sympathique s’est spontanément proposé pour immortaliser notre bonne mine.
Un petit treck au milieu des fougères arborescentes nous a emmené jusqu’aux Erskine Falls, célèbre cascade de 30 mètres qui doit son nom à la rivière Erskine.
Puis nous sommes revenus sur la plage où les sauveteurs veillaient au grain.
Un Cacatoès à huppe jaune veillait aussi mais plutôt pour voir s’il ne pouvait pas récupérer un peu de notre repas !
Nous avons repris la route en longeant la côte, toujours magnifique.
Une pause à Kenneth River nous permis de voir une Perruche royale (à gauche) et une Perruche de Pennant, ou perruche flavéole (à droite donc).
Et puis, comme il y a quatre ans (déjà !) nous avons vu des Koalas (et aussi beaucoup plus de touristes !).
Apollo bay petit village de 1200 habitants avec une belle plage, et un beau camping, nous servira de halte pour la nuit.
On vous met la vue qu’on a du lit de la camionnette-à-tout-faire pour vous montrer qu’on n’a pas toujours une vie facile en voyage !
En plus, il y avait plein d’oiseaux. Un Méliphage non identifié en haut (mais je ne désespère pas de trouver), un Méliphage de Nouvelle-Hollande en bas à gauche et une femelle Mérion de Lambert en bas à droite qui, contrairement au mâle, n’est pas bleue.
Le lendemain, nous repartons en direction du Cape Otway, à la pointe sud de la côte ouest, au confluent de l’océan Austral et du détroit de Bass. On a fait très attention en traversant la forêt qui y mène de ne pas percuter un des animaux sauvages du panneau indicateur, sans doute réalisé par un artiste local imaginatif.
Par contre, on a vu des koalas et on a aperçu de loin le phare (qu’on n’a pas visité car le temps étant bouché on aurait payé pour ne rien voir).
Ce phare, construit en 1846 et mis en service en 1848 a été le deuxième en Australie. C’est actuellement le plus ancien et celui qui a eu le plus long fonctionnement continu de toute l’Australie. Mis hors service en 1994 il a été remplacé par une lampe à énergie solaire de faible puissance située en face de la tour. Une station télégraphique y a été ajoutée lorsque la Tasmanie a été reliée au continent (ou à la grande île) par un câble sous-marin.
Nous arrivons ensuite aux Twelve Apostles (les douze apôtres en français). C’est un regroupement de piliers de calcaire, pouvant atteindre jusqu’à 45 mètres de haut, qui étaient connectés aux falaises il y a 10 à 20 millions d’années. Ils ont été formés par l’érosion et l’avancée de la mer sur la falaise et varient en taille et en diamètre.
Les éléments continuent à éroder les piliers à une vitesse d’environ 2 centimètres par an. Actuellement, il n’en reste plus que huit, suite à l’effondrement d’un “apôtre” de 50 mètres le 3 juillet 2005.
Mais on en a trouvé un neuvième (c’est sûr, ce n’est pas le plus haut !).
Le prochain arrêt est pour la Loch Ard Gorge où l’érosion a réalisé une avancée de mer qui s’engouffre dans les falaises calcaires. La gorge tire son nom du bateau “Loch Ard”, qui s’échoua au large le 1er juin 1878. 52 personnes se noyèrent, mais deux survivants dérivèrent dans la gorge où ils trouvèrent un abri.
Nous reprenons la Great Ocean Road sous le beau temps revenu.
C’est toujours mieux quand le ciel est bleu !
Nous voici à Port Campbell, (environ 600 habitants) dont le port date des années 1880. La ville sert maintenant essentiellement à l’accueil des touristes et accessoirement à une communauté de pêcheurs de crustacés (aucun rapport avec la photo de droite !).
C’est peu après Port Campbell que l’on peut voir The Arch, creusée dans la falaise calcaire par la force des vagues de l’océan.
Puis c’est au tour du “London Bridge” d’apparaître, ainsi nommé à cause de sa ressemblance avec le London Bridge à Londres.
Après l’effondrement de l’arche la plus proche, le 15 janvier 1990 (emprisonnant deux touristes sur la partie avancée qui furent secourus par hélitreuillage), il fut renommé le “London Arch” (la ressemblance étant du coup tombée à l’eau).
Un dernier arrêt pour voir la Grotto, phénomène naturel dû lui aussi à l’érosion, accessible à marée basse ce qui offre une vue sur l’océan.
Une pause technique dans le village de Nullawarre (267 habitants quand même) nous permis de découvrir différents exemples d’art animalier (nous, on aime bien le kangourou de jardin !).
Port Fairy (2600 habitants) marque la fin de notre balade sur la Great Ocean Road. On peut y voir une cinquantaine de bâtiments classés par le National Trust et des exemples d’architecture des années 1800.
Au début du 19ème siècle, Port Fairy était occupée par les chasseurs de baleines et de phoques. Cette époque étant révolue, c’est maintenant un lieu de vacances prisé des Australiens.
Il y a même quelques aventuriers dans le tas (on notera le porte cannes à pêche sur le capot avant, permettant de dégainer au moindre cours d’eau !)
La Great Ocean Road était un de nos objectifs principaux sur ce premier tiers de voyage en Australie. Nous n’en avions fait qu’une moitié très rapidement lors de notre tour du monde, et nous sommes très contents d’avoir pu prendre le temps pour parcourir en détail cette fois cette magnifique route.
Maintenant cap sur les Grampians, à la rencontre des animaux du bush.
Allez, Topette !