La Tasmanie, c’est fini…

La Terre de Van Diemen, comme s’appelait la Tasmanie jusqu’au 1er janvier 1856, n’est pas une île plate. Elle comporte à l’ouest un massif montagneux dont le point culminant est le mont Ossa (1 614 mètres) situé au cœur du parc national de Cradle Mountain-Lake St Clair.

Intrépides que nous sommes, nous avons voulu voir de près ces montagnes, composées de dolérite du Jurassique.

Il y a quatre sommets distincts. Par ordre de hauteur, ce sont le mont Cradle (1 545 m), le pic Smithies (1 545 m), la Weindorfers Tower (1 459 m) et le Little Horn (1 355 m).

La montagne se dresse au-dessus des lacs glaciaires Dove (934 m d’altitude, longueur de 6,6 km), Wilks et Crater.

On peut en faire le tour en une promenade de 3 heures, sur un sentier très bien maintenu par le personnel du parc (comme pratiquement tous les sentiers qui, du coup, doivent manquer un peu d’intérêt pour les furieux de la rando dont nous ne faisons heureusement pas partie). C’est également un point de départ de l’ascension du Mont Cradle.

La végétation aux environs du lac inclut notamment des nothofagus gunnii, la seule plante à feuillage caduc de Tasmanie, et qui donne une parure orangée aux montagnes environnantes en automne (faudra qu’on revienne, tiens). On y trouve aussi des tussacks, des gommiers des neiges et des pins crayons.

On y trouve aussi ces jolies fleurs qui ont un défaut majeur, c’est d’être adorée par des espèces de grosses mouches. Du coup à la saison de la floraison (maintenant donc) il y a des millions de fleurs ET des millions de mouches. Va manger dehors avec ça, toi ! Heureusement ce sont des mouches australiennes, elles se couchent tôt donc on peut dîner dehors, enfin vite fait parce qu’après c’est l’heure des moustiques…

La région autour du mont offre la possibilité d’un grand nombre de randonnées à la journée et est le départ de l’Overland Track (rassurez-vous, on ne l’envisage même pas. Si on a loué une camionnette-à-tout-faire, c’est pas pour aligner les kilomètres à pied).

Parmi les espèces animales vivant dans le coin, on a pu voir un wombat avec sa progéniture (ça y est, on est fans absolus),

Une Perruche à ventre jaune (la plus grande espèce de son genre) qui se cachait dans les feuillages,

Et une Martine randonneuse qui se cachait dans l’ombre.

Après une bonne nuit de sommeil, nous voyons arriver à l’heure du petit déjeuner, non pas l’ami bien connu et déjà cité, mais un Pademelon qui s’invite à la table de nos voisins de camping.

Les pademelons (ou thylogales) tiennent leur nom du mot paddymilla, qui en langue des aborigènes veut dire « petit kangourou de la forêt ». Les Kangourous, les Wallabies et les Pademelons sont très proches physiquement mais on reconnait ces derniers à leur petite taille, au fait qu’ils vivent en forêt et à leur queue plus courte, plus épaisse et aux poils clairsemés (au départ il faut que ça ressemble à un Kangourou quand même, sinon c’est vrai que ça peut s’appliquer à n’importe quel petit bûcheron).
En tout cas ce Pademelon s’est fait un plaisir de boulotter la tartine de confiture offerte par nos voisins !

Après ce séjour en montagne au milieu de la forêt, on s’était dit : “on va s’arrêter deux nuits à Queenstown, c’est une ville ça nous laissera le temps de visiter”.
En fait Queenstown fut une ville minière et ça se voit bien en arrivant, la ville étant entourée de collines rendues stériles, en vingt ans à peine, par la coupe sauvage des forêts pour alimenter les fonderies de cuivre et par les vapeurs de soufre corrosives des onze fours. La forte pluie de la côte ouest (environ 2400 mm par an en moyenne) a fait le reste. L’érosion a dépouillé les collines de leur sol et un désert artificiel a été laissé.

La ville (2 117 habitants) essaye de rendre attractif, d’un point de vue touristique, son passé minier, avec des œuvres d’art le célébrant.

Il y a aussi un hôtel “dans son jus”, la poste est comme souvent un superbe bâtiment (souvenir d’une époque où ce métier était beaucoup mieux considéré que maintenant) et un joli train à vapeur (qu’on entend siffler comme chantait Richard).
On est monté là-haut sur une colline (mais on n’a pas sifflé) pour avoir la vue d’ensemble de la vallée et puis on s’est dit : “et si on partait tout de suite ?”.

Du coup on est arrivé à Strahan. Il n’y a vraiment rien à dire sur Strahan, même son poste de police ne fait pas crédible !

En arrivant au Lake St Clair, notre étape suivante, on a vu des panneaux routiers qui nous ont bien plu, amoureux des bêtes que nous sommes aussi.

Le Lake St Clair a une profondeur maximale de 200 mètres, ce qui en fait le lac le plus profond d’Australie et même le deuxième plus profond de tout l’hémisphère sud après le lac Tanganyika qui se trouve en Afrique, pour faire court vu qu’il est partagé entre plusieurs pays (prenez un atlas pour affiner, ça vous fera voyager à moins cher que nous).

Sur le lac, au bout d’une jetée de 250 mètres se trouve un hôtel (ouvert depuis le 1er Janvier 2015) qui a été aménagé dans une ancienne station de pompage. Cette station, de style Art-Déco, a été construite pour abriter les turbines hydrauliques utilisées lorsque la Tasmanie s’est lancée dans une expérience d’énergie hydro-électrique lors des années 1940, mais qui a été abandonnée au début des années 90.

Le Lake St Clair est le lieu d’arrivée de l’Overland Track dont on vous a signalé le départ de Cradle Mountain un peu plus haut dans cet article (ben oui, faut pas que regarder les photos).
Remarquez le trajet de Cradle Mountain jusqu’au Lake St Clair, on l’a fait nous aussi en passant par Queesntown et Strahan, tout ça en camionnette-à-tout-faire et on n’en fait pas tout un patacaisse.

Tant qu’à faire de marcher sur un sentier en bois, on l’a fait tout tranquilou le long d’un petit ruisseau.

On y a vu des champignons (on les a laissés, on n’avait plus d’œufs pour une omelette), un jeune Méliphage à bec fort (le bec deviendra complètement noir une fois adulte), des jolies fleurs (dont on ne connait pas le nom) et du lichen (pourquoi pas ?).

On est rentrés au camping pour se reposer (on est en vacances quand même) et là, en sortant de la camionnette-à tout-faire pour aller aux sanitaires (c’est pas une camionnette grand luxe, il n’y a pas de salle de bain. Faut voir que dans 4 mètres carré c’est pas facile non plus) on tombe nez à nez avec un Échidné.

Les échidnés sont des mammifères appartenant au groupe des monotrèmes, comme les ornithorynques et ce sont les seuls mammifères pondant des œufs vivant encore actuellement. Il ne reste plus actuellement que quatre espèces vivantes, l’échidné à nez court en Australie et trois espèces à long nez en Nouvelle-Guinée.
Il est pourvu d’un manteau de piquants, se roule en boule pour échapper aux prédateurs et sa longue langue visqueuse lui permet d’attraper à grande vitesse les fourmis et les termites dont il se nourrit.
Bien que ressemblant au hérisson et au porc-épic, il n’est absolument pas apparenté avec eux.

Sur cette rencontre qui ne manque pas de piquant (maître Capello, sortez de ce corps !) nous mettons le cap au sud sur Bruny Island. Après avoir mis la camionnette-à-tout-faire sur le ferry, nous abordons cette île principalement touristique qui doit son nom à l’explorateur français Antoine Bruny d’Entrecasteaux.

Bruny Island est en fait composée de deux îles, (North Bruny et South Bruny), reliées par un isthme sablonneux. Un point de vue accessible par un escalier en bois nous a permis de voir cet isthme et de nous prendre en photo devant (on appelle ça faire les chinois).

Les côtes sont belles et la mer est bleue, il y a parait-il des kangourous albinos tout blanc mais nous n’en verrons pas. Par contre il y avait une “ferme” qui vendait des glaces artisanales excellentes et celle-là, on l’a bien vue.

On a vu aussi une oeuvre du sculpteur tasmanien Matt Carney qui représente une baleine dans un globe terrestre. Cette oeuvre est située en face de l’île Penguin, qui a abrité autrefois l’une des stations de chasse à la baleine en Tasmanie au cours des années 1820 et 1830.
En effet des baleines viennent régulièrement près de Bruny Island mais comme pour les Kangourous blancs on ne les a pas vues. Il faut dire que ce n’est pas la saison (des baleines, pas des kangourous).

De retour au camping de Seven Mile Beach à côté de Hobart pour la fin de notre séjour, nous retrouvons un vieil ami le Blue Wrem (plus exactement un Superb Fairywren ou Mérion Superbe en français), ce qui n’est pas surprenant ce petit oiseau étant très sédentaire (je sais on a déjà mis plein de photos de cet oiseau, mais on continue parce qu’il le vaut bien).


Nous voulions monter au Mount Wellington pour avoir un panorama de la ville, mais la route d’accès était fermée pour cause de risque d’incendie. Nous avons donc fait un tour sur le port pour voir les bateaux (sans sucer des glaces à l’eau).

Nous avons flâné dans les boutiques comme les vacanciers que nous sommes, en prenant notre temps car le thermomètre, lui, était à la peine avec des températures dépassant les 36°.

Nous avons aidé Albert George Ogilvie, premier ministre de Tasmanie dans les années 1930, à regarder Parliament House (mais ça ne lui a rien fait, il est resté de bronze). En effet l’Australie étant un pays Fédéral, chaque état a son propre parlement.

Nous avons admiré les façades de Salamanca Place. Ce sont les anciens entrepôts en grès du port de Hobart qui ont été transformés en restaurants, galeries, boutiques d’artisanat et bureaux.

L’envers valant l’endroit, les arrière-cours ombragées sont moins spectaculaires mais néanmoins très agréables (manque plus qu’un terrain de pétanque et le pastis).

On y a même vu des animaux, un vrai et un faux (qui nous démontre qu’on peut s’élever par la culture).

Et puis toujours de très belles maisons. Du coup, comme on n’arrive pas à se décider, on va garder la notre !

Le lendemain, nous avons pris un bus pour aller au marché et nous avons fait une halte (la-haut sur la colline) pour admirer la vue sur Hobart. Bien que voilée par la fumée provenant des nombreux incendies aux alentours, la vue sur le Tasman Bridge méritait bien un arrêt.
Le Tasman Bridge qui franchit la Derwent River a été achevé en 1964. En 1975 un énorme vraquier (transport de minerais) remontant la Derwent River heurta plusieurs piles du pont, entraînant l’effondrement d’une large partie de la chaussée sur le bateau et dans la rivière au-dessous. Douze personnes furent tuées, sept membres de l’équipage du bateau et cinq occupants des quatre voitures qui firent une chute de 45 m. Le Tasman Bridge fut rouvert en 1977, 3 ans après son effondrement.

Le dimanche c’est mariage à Bamako, et la veille (le samedi donc) c’est marché à Salamanca. Le Salamanca Market est une institution à Hobart et est devenu au fil des ans un haut lieu touristique de Tasmanie.
On y trouve un peu de tout chez ses 300 exposants. On y a vu des fruits des légumes et des fleurs de saison,

Des musiciens de rue aux instruments parfois peu courants,

Des porte-manteaux inspirés de la “Wildlife” et des tee-shirts à messages (sûrement),

Un gars qui vendait des trucs qui ne servent à rien mais fabriqués avec des trucs qui ne servaient plus à rien (le concept est quand même vachement fort),

D’autres musiciens de rue dont un qui fait “simplement de la belle musique” (et modeste avec ça…) et un autre qui doit être un croisement d’aborigène (pour le Didgeridoo) et de suisse (pour le Hang). Franchement ces deux instruments séparément c’est vite gonflant, alors en stéréo on vous laisse imaginer.

Et puis il y avait une affiche qui nous parlait bien, forcément. C’est quand même notre quotidien depuis quatre mois ! Du coup on est rentré chez nous.

Et comme chez nous les toilettes sont au fond du jardin, le soir quand on y va on fait des rencontres. Il s’agit de Common Brushtail Possum (ou Opossum d’Australie en français). On en avait déjà vu mais comme on va rarement aux toilettes la nuit avec l’appareil photo, on n’avait pas pu vous en montrer (là comme ils étaient sur un coup avec les poubelles, j’ai eu le temps d’aller chercher la boîte à images et de revenir avant qu’ils se carapatent).

Le lendemain matin au petit déjeuner, malgré un beau duo avec sa copine, la pie qui chante n’a pas eu une miette de ma tartine de confiture (il ne faut pas nourrir les animaux sauvages, c’est marqué partout).

Puis nous avons pris la route en faisant attention de ne pas écraser cet animal que nous n’avons jamais vu ni identifié (il n’est pas impossible que le dessinateur non plus d’ailleurs).

La route étant rouverte, on a pu monter sur le mont Wellington (1271 m) qui domine la ville de Hobart.

Malgré un vent à décorner les bœufs, il restait pas mal de fumée et, du coup, les photos ça l’a fait bien moyen.

Pour compenser, on vous a mis un selfie de la Team Topette ! cheveux au vent (enfin c’est surtout vrai pour l’élément féminin de la Team, vu qu’elle en a beaucoup plus).

Avant de quitter la Tasmanie, nous avions rendez-vous avec Liz, une amie de Martine sur instagram. Celle-ci est gentiment venue nous chercher à la porte de notre logement pour nous emmener chez elle où nous avons passé un super bon moment, agrémenté d’un excellent repas concocté par son mari Steeve, puis nous a déposé à l’aéroport.  Une belle rencontre avec deux belles personnes, c’est vraiment quelque chose qui rend le voyage inoubliable.
Et puis leur chienne Lilly est vraiment adorable !

La page de la Tasmanie se tourne, cinq heures d’avion et attention Perth, nous voilà !

Allez, Topette !

 

Un bon petit diable !

Changement de capitaine à bord, pour cette fois-ci  Georges m’a laissé les commandes du blog  et je vous emmène tout de suite en bateau !

Belle journée pour voguer vers l’île Maria au départ du village de Triabunna. Cette île est un parc national, une réserve pour la vie sauvage.

Un pénitencier pour une cinquantaine de condamnés avait été ouvert sur l’île à Darlington de 1825 à 1832, date à laquelle les prisonniers ont été transférés à Port Arthur. Mais en 1842, quand un grand nombre de condamnés sont arrivés en Tasmanie il est devenu urgent de construire une nouvelle prison pour près de 800 hommes ! En 1851 l’île a été de nouveau abandonnée par la colonie pénitentiaire. Les condamnés ont été remplacés par des agriculteurs et des moutons, beaucoup plus paisibles que leurs prédécesseurs (les hommes et les moutons !). Au fil des années, diverses activités agricoles et industrielles se sont installées sur l’île. Une vigne y a vu le jour et 3 immenses silos où était fabriqué du ciment rappellent ce passé industriel.

En 1972 l’île a été déclarée Réserve naturelle et c’est pourquoi on y vient aujourd’hui. Il n’y a ni voiture ni commerce si ce n’est quelques campings et une auberge de jeunesse.

On peut très facilement s’y balader à pied ou en vélo car il existe plusieurs chemins de randonnée. Bien sûr le grand intérêt de cette île est que l’on peut rencontrer des animaux sauvages et y voir beaucoup d’oiseaux !
Dés notre arrivée nous avons fait connaissance avec un Pademelon…

C’est un marsupial, ressemblant au kangourou mais beaucoup plus petit, plus rond et plus poilu ! Il a le ventre un peu roux et est très doué pour manger proprement avec ses pattes avant !
Continuant tranquillement notre chemin entre clairières, bois et vues sur mer (ben oui, c’est une île !), nous arrivons en haut d’une belle côte pour faire une petite pause grignotage. Georges, l’oreille toujours à l’affût, entend un oiseau chanter, et s’avance dans le sous bois à sa recherche. Quelques minutes après, je le vois revenir et me faire de grands signes pour que je le rejoigne… Malheureusement, le sujet de son empressement avait disparu le temps qu’il vienne me chercher… il faut dire que la bête peut se déplacer à 40 km/h… Et ce n’était pas un oiseau mais un animal pour lequel on est venus exprès dans ce pays (ou presque !)…
Un tout mignon wombat !

Heureusement il avait pris le temps de le photographier car pendant les trois heures suivantes nous avons tenté de le retrouver ou d’en voir un autre mais ce fut un échec.

Le wombat est un marsupial, herbivore, proche du koala, avec une poche sur le ventre. Mais comme il est court sur pattes, sa poche est “posée” à l’envers pour éviter de ramasser la terre quand il creuse son terrier. Ce qui veut dire que le bébé wombat regarde vers l’arrière !Il pèse de 10 à 35 kilos et peut creuser des terriers de 10 à 20 mètres. L’autre particularité du wombat c’est la forme de ses crottes ! Il est le seul dans le monde animal à produire des crottes… cubiques !

Fin 2018, une chercheuse américaine a résolu ce mystère.En résumé : les wombats ont un temps de digestion très long (15 jours) et des intestins dont l’élasticité leur permet de former des cubes tels qu’ils le souhaitent. Grace à ce procédé, l’animal produit jusqu’à une centaine de crottes d’un coup, qui forment une pyramide marquant son territoire ! Pas bête le wombat, c’est quand même plus simple d’empiler des cubes que des boules !!!

Nous avons fait d’autres rencontres animalières comme les wallabies, plus petits que les kangourous, les Céréopses cendrés (oies) et quelques cormorans.
Egalement un petit oiseau qui nous a donné du mal pour trouver son nom. Il s’agit d’un Epthianure à front blanc, adulte à gauche et jeune à droite.
Et un autre plus rare, un Green Rosella, la seule espèce de perroquet qu’on ne trouve qu’en Tasmanie.

Les côtes de l’île alternent entre petites plages et rochers colorés comme ici les Painted Cliffs.

Des dentelles de rochers…

On serait bien resté un peu plus longtemps sur l’île car elle est très agréable à visiter. Mais nous avons repris la route pour aller jusqu’à la petite ville de Bicheno, notre lieu de résidence proche du Parc National Freycinet.
En chemin nous avons rencontré un pont tout en pierres, le Skipy Bridge, construit par des prisonniers évidemment…

Et un peu plus loin des vignes bien feuillues… mais nous ne sommes pas allé déguster !
Bicheno est un gros bourg situé au bord de la mer de Tasman qui est toujours un peu froide pour se baigner mais un spot prisé pour le surf.
Une colline surplombant la ville offre un joli panorama d’où il est possible d’apercevoir des baleines, mais ce n’était pas la saison de leur passage. A côté du port, une brèche dans de gros rochers, laisse échapper un jet d’eau quand la mer s’y engouffre.

La péninsule de Freycinet, à 45 kilomètres au sud de Bicheno, est un Parc National où les randonneurs se pressent pour découvrir d’immenses plages de sable blanc, des rochers de granit rose ou orange (oui comme en Bretagne !) et une chaîne de montagne les Hazards (les dangers). Pour aller jusqu’au point de vue surplombant l’une des plus belles plages du monde, la Wineglass bay ( la baie verre de vin !!!), on emprunte un sentier abrupt pour une randonnée qui doit durer 1h30 aller et retour. Bon j’avoue qu’avec une pente à 10%, des dizaines de marches, le cœur qui s’emballe, le souffle court,  les douleurs à un mollet puis à un genou, j’ai souffert !!! ( et je suis polie !). Mais ça valait le coup…
La plage est en forme de croissant parfait

Que des belles couleurs… même sur nos visages !

Pendant la descente nous avons pris le temps d’admirer les rochers et les quelques fleurs, rares dans cette forêt d’eucalyptus. Après un déjeuner rapide , indispensable pour me rendre des forces, nous avons fait quelques petits arrêts le long de la mer, toujours dans le Parc de Freycinet. Le premier au phare de Cape Tourville…


Et un autre à Sleepy Bay, bel endroit avec des rochers couverts de lichen orangé…

Et des rochers semblant posés en équilibre instable !

En rentrant à Bicheno nous avons pu admirer ce bel eucalyptus fleuri, le Flowering Gum.

Nous poursuivons notre montée sur la côte nord-est jusqu’à St Helens, le plus grand port de pêche de Tasmanie avec ses… 2050 habitants ! Ce village était une base de la chasse à la baleine au 19ème siècle. Maintenant c’est la porte d’entrée de l’attirante Bay of Fires, une succession de plages de sable blanc, d’eau turquoise et de rochers couverts de lichen orange !

Le nom de la baie lui a été donné par le navigateur anglais Tobias Furneaux qui l’a découverte en 1773. Il avait vu des feux allumés sur la plage par des aborigènes.

C’est un parc national et on peut y randonner…

Ou tout simplement s’y baigner comme ici à Binalong Bay

Ou simplement y faire de jolies photos d’anémone de mer et de coquillage…

ou de petits zoizos, une femelle Blue Wren et une hirondelle !!!

Et aussi des Hooded Plover ou Pluviers à Camail, un oiseau endémique d’Australie de plus en plus menacé par la perte de son habitat. La population globale est d’environ 5000 oiseaux dont 1730 en Tasmanie ! Ici l’on peut voir un adulte et un juvénile.

En partant vers Launceston nous nous sommes arrêtés dans la forêt pour découvrir les St Colomba Falls, les plus grandes chutes d’eau de Tasmanie, 90 mètres de haut.

Nous y avons aussi découvert ce que sont les plantes epiphytes, des plantes ou des arbres qui poussent en se servant d’autres plantes ou arbres comme support.

Et c’est toujours un plaisir de se promener sous l’ombrage des fougères arborescentes.

Launceston est notre nouvelle étape et nous avons trouvé cette ville de 82800 habitants, la seconde de Tasmanie, bien accueillante. C’est la plus vieille ville d’Australie après Sydney et Hobart. La région était déjà habitée par les Aborigènes avant d’être découverte par les anglais en 1798. Les premiers colons s’installèrent ici en 1804 et on peut admirer dans la ville de nombreuses constructions datant du 19ème siècle et du début du 20ème.

Il faut dire que c’est toujours agréable de découvrir un pays sous un ciel bleu.

Et pour ceux et celles qui s’inquiéteraient de savoir ce qu’on peut manger à l’autre bout du monde, ce jour là nous avions choisi des Pies (Tourtes) aux coquilles St Jacques et au curry. On trouve partout ces Pies farcis à la viande ou aux légumes.

En fin d’après midi nous nous sommes rendus dans un parc très apprécié des habitants, Cataract Gorge.

Cette gorge, où se rejoignent les eaux de 2 rivières la South Esk et la Tamar, a été formée il y a des millions d’années par l’activité volcanique. Cataract Gorge est enfermée entre deux falaises abruptes. Le parc permet à chacun de se baigner dans une piscine, de se promener, de faire du sport ou de pique niquer sur ses grandes pelouses. Il y a même un paon qui s’y promène…

A propos d’animaux, l’une des raisons principales de venir en Tasmanie était de rencontrer le Diable ! Eh oui il n’habite que sur cette petite île et bien qu’il soit encore en danger car sa population a été atteinte d’un cancer de la face extrêmement contagieux, sa situation s’améliore grâce à des centres de conservation, d’éducation et de réhabilitation comme celui où nous sommes allés, Towunna !

Le diable de Tasmanie, comme son nom l’indique, ne vit que sur cette île. Il a disparu d’Australie 4 à 5 siècles avant l’arrivée des colons. Autant il peut être mignon comme ici, autant il peut se battre et mordre violemment ses congénères avec sa mâchoire très puissante.

C’est un marsupial carnivore qui se nourrit principalement de charogne mais qui peut aussi chasser des animaux vivants (poissons, wallabies, oiseaux). Son cri, auquel il doit son nom, glace les sens. Il peut s’entendre à des kilomètres et le diable l’utilise quand il se bat avec des congénères pour s’approprier de la nourriture.

A ce moment là il n’y a plus de copains et il vaut mieux éviter de laisser traîner une jambe ou un bras quand on lui donne à manger.

Une tumeur de la face, contagieuse, dégénérant en cancer a provoqué la disparition de 60% de la population des diables. Les scientifiques sont à la recherche d’un vaccin pour les soigner. Les morsures reçues lors de bagarres entre congénères sont probablement à l’origine de cette maladie. Un autre danger menace les diables, ce sont les collisions avec les voitures. Le sanctuaire de Towunna récupère les animaux blessés ou orphelins pour les soigner. Dans ce cas, il n’est pas toujours possible de les renvoyer dans la nature car il n’auraient pas les défenses nécessaires à leur survie. Le jeune diable que l’on voit sur la première photo est dans cette situation et je pense qu’il est bien content de rester dans les bras de son soigneur plutôt que d’aller se battre avec les copains ! Même Georges a pu lui faire une petite caresse.

Un autre animal prénommé Pat, un wombat ayant perdu sa maman lors d’un accident, restera ici en bonne compagnie probablement toute sa vie.

Je ne vais pas vous faire de grand discours sur la vie des wombats mais sachez que l’on peut en rencontrer facilement en Tasmanie et sur la côte est d’Australie. Il peut vivre jusqu’à 30 ans.
Celui-ci aime beaucoup son soigneur et adore qu’on le caresse et qu’on le grattouille !

Petite déception il a le poil un peu raide… moins doux que les kangourous ou que les diables. Mais il a une bonne bouille !

Towunna ne recueille et abrite que des animaux endémiques de Tasmanie et leur offre un habitat proche de leurs conditions naturelles. Le parc est ouvert depuis plus de trente ans, beaucoup d’animaux y vivent en liberté et sont libres de partir quand ils le veulent. C’est le cas d’oiseaux migrateurs, d’oies, de canards et autres poules d’eau.

Les kangourous sont très faciles à approcher, surtout quand on leur donne à manger et nous avons rencontré notre premier Echenidé. Mais nous en reparlerons plus tard…

Dernière rencontre, avec un animal qu’on ne connaissait pas, un Spotted-tailed quoll, un animal qui se prenait pour un chat sur les épaules de son soigneur. Il est d’ailleurs surnommé chat marsupial.

Cet animal solitaire est un marsupial carnivore (oiseaux, lézards, grenouilles) et vit la nuit. Celui-ci est très beau et il semble bien nourri ! Nous avons eu grand plaisir à faire cette visite et nous avons pu voir des animaux en pleine forme, choyés et bien soignés par un personnel compétent et sympathique. C’était une belle journée…

Dernière étape pour aujourd’hui, Deloraine. Arrivés complètement par hasard dans cette petite commune rurale car nous étions à la recherche d’un camping, nous nous sommes posés au Caravan Park au bord de la rivière Meander.

Un endroit bien agréable et bucolique avec ses nombreux canards, ses petits bateaux, son coucher de soleil…

Et surtout, et là je vais vous épater car c’est un événement exceptionnel que vous ne rencontrerez probablement qu’une fois dans votre vie (les australiens nous jalousent), quelque chose qui nous a fait bien souffrir à l’école car on ne savait pas comment l’écrire et encore moins à quoi c’te bête pouvait ressembler… on a vu et photographié… je vous le donne en mille… un Ornithorynque !!!

Bon je vous l’accorde ce n’est pas simple de reconnaître ce mammifère qui pond des œufs, la tête est à droite et la queue à gauche. On aperçoit la fente de son œil. Il est très bizarre cet animal, il ferme les yeux et les oreilles quand il va sous l’eau, il ne sort qu’en soirée au coucher du soleil, il mange des insectes et crevettes d’eau douces (des écrevisses parfois). Et ce n’est pas facile d’en voir un !
Ici on fait plus simple, il s’appelle Platipus… on vous met le modèle en sculpture pour voir à quoi il ressemble.

Voilà pour aujourd’hui, on a encore plein de belles choses à vous montrer, la Tasmanie est une très belle île et nous allons en profiter encore quelques jours avant de nous envoler vers une nouvelle destination.

PS : Certain lecteur nous avait demandé de chercher l’album vinyl “TNT” d’ACDC qui n’est jamais sorti sous cette forme en Europe (les chansons de cet album figurant en fait chez nous sur “High Voltage”).

On l’a trouvé, on l’a photographié, on a mis le prix, les commentaires du vendeur et l’adresse de la boutique.
Un coup de fil et l’affaire peut se régler rapidement !

Allez, Topette !

 

 

The House of the Rising Sun

Les fêtes de fin d’année étant passées, et avant de parcourir la côte est de la Tasmanie, nous faisons une petite incursion dans les terres, à Bushy Park qui est la capitale du houblon en Tasmanie.
L’histoire de cette plante (dont la fleur sert à aromatiser la bière) commence au cours du 19ème siècle avec l’arrivée des colons anglais. Les armoiries de la Tasmanie comportent d’ailleurs un blason représentant les symboles de l’industrie tasmanienne : une gerbe de blé, du houblon, un mouton et des pommes.
La plus ancienne brasserie australienne (la Cascade Brewery) a été fondée en 1824 et est encore en activité près d’Hobart.

On peut être amateur de bière et ne pas savoir à quoi ressemble le houblon avant de passer dans la tireuse, alors on vous met une photo du produit avant transformation, histoire de voir que c’est forcément bon, puisque c’est des plantes !

On peut voir de nombreux séchoirs à houblon en bois à l’architecture très spéciale. Ils ne sont presque plus utilisés de nos jours, le houblon étant transporté immédiatement après la récolte à la brasserie et séché avec des moyens modernes.

Malgré leur taille, ils ne sont pas forcément faciles à trouver car ils sont souvent sur des propriétés privées au bout de “gravel road” (par chez nous on dirait des chemins jaunes) et surtout pas du tout indiqués.

Celui-ci s’appelle ” Text Kiln” et, comme fièrement indiqué sur le mur, il fut construit par “E. Shoobridge, J.P aidé de son épouse, de ses trois fils et de ses cinq filles” Il fut achevé en 1867 et des citations comme “L’union fait la force” ainsi que quelques passages choisis de la bible “Et ces mots que je te commande aujourd’hui seront dans ton cœur et tu les écriras sur les poteaux de ta maison et sur ta porte” émaillent les murs et nous remettent bien dans le contexte de l’époque.
On vous a mis la camionnette-à-tout-faire devant (avec Martine à l’intérieur, si si) pour que vous puissiez aisément vous rendre compte de la taille (et de l’ampleur du boulot abattu par la petite famille).

Du coup avec la petite mare devant et la maison de l’autre côté, ça faisait un coin charmant et comme on était tout seul, ça ajoutait encore du charme à l’endroit.

Après une charmante balade en forêt le long d’un petit ruisseau (avec les petits zozios, les fougères arborescentes et tout et tout…), nous arrivons aux Russell Falls.

Les Russell Falls sont des chutes d’eau du parc national du mont Field qui est le plus vieux parc aborigène du pays.

On avait de la chance, il y avait de l’eau ce qui n’est pas toujours le cas en cette saison (quand ça arrive, tu trouves ça moyen de t’être farci le chemin pas si facile le long d’un ruisseau sans eau et sans avoir réussi à photographier un seul de ces zozios qui bougent tout le temps et tout et tout…).

On est reparti par un autre chemin mais toujours le long d’un petit ruisseau (avec les petits zozios, les fougères arborescentes et tout et tout…).

On a bien regardé, mais on n’a pas vu de crime, du coup on n’a rien dénoncé (ça tombe bien, on n’est pas trop rapporteur !)

Sur la route, on jette un coup d’oeil à la gare de Westerway construite en 1909. C’était le point de départ du voyage à dos de cheval jusqu’à la mine d’ osmiridium Adamsfield. Puis, quand l’industrie du bois est devenue plus importante dans la région, le chemin de fer a été utilisé pour transporter des grumes jusqu’à Hobart.
Le bâtiment a été restauré par des volontaires du Derwent Valley Railway (maintenant qu’ils ont fini pourquoi ne pas restaurer la maison située juste en face ? ça les occuperait ces braves volontaires).

Nous retrouvons le bord de mer pour rejoindre Port Arthur où se trouve notre camping, pour y passer une bonne nuit dans le confort (tout relatif) de notre camionnette-à-tout-faire.

Tout près de l’isthme Eaglehawk Neck, on trouve une formation géologique extrêmement rare ressemblant au pavage des anciennes voies romaines appelé le “Tessellated Pavement” qui est du à l’action de l’eau salée sur des roches sédimentaires (c’est la version courte, je tiens la version longue à votre disposition) . Ce site est l’un des plus remarquables au monde car on y trouve à la fois des pavés avec des “joints” qui ressortent (en fait les pavés sont plus érodés par la mer que les interstices) et des plaques avec des “joints” érodés où les roches sont en relief comme de très gros pains cubiques!

Ce qu’on voit dans le ciel ce n’est pas la fumée des joints d’avant ni des nuages, c’est la fumée d’un gros “Bush Fire” comme ils disent ici, un incendie de forêt quoi.

Comme ça faisait longtemps, mais que je passe mon temps à courir après ces oiseaux-là (qu’est qu’ils sont vifs ! J’ai fait un nombre incroyable de photos avec juste la queue, ou alors carrément ils ne sont plus déjà plus dessus) voici monsieur Blue Wren (Mérion superbe) à gauche et madame à droite.

Les couchers de soleil c’est plus facile (surtout quand c’est juste devant la camionnette-à-tout-faire).

On peut même mettre un arbre devant, ça fait ombre chinoise !

Au bout de la la péninsule de Tasman, Port Arthur est un lieu mondialement connu pour son ancien pénitencier.
Établi en 1830 comme scierie se servant de la main-d’oeuvre des bagnards, Port Arthur devient en 1833 une colonie pénitentiaire pour les prisonniers récidivistes issus de tout l’empire britannique, qui ne pouvait plus les envoyer en Amérique après la fin de la guerre d’indépendance.

12500 convicts (forçats) passèrent à Port Arthur durant les dix-sept ans où le bagne fonctionna, jusqu’en 1850. Parfois de très jeunes garçons, pour des peines allant de deux années à l’emprisonnement à vie. Vols à l’étalage, bagarres, alcoolisme, opinions politiques… Tout et parfois n’importe quoi pouvait justifier la déportation.

La prison n’est reliée à la Tasmanie que par l’isthme d’Eaglehawk Neck, un passage d’une trentaine de mètres, alors protégé par des gardes et des chiens qui formaient la “Dog Line” (18 chiens, rendus fous d’être constamment enchaînés, qui étaient hébergés dans des fûts ou dans des petites huttes, devant une rangée de lampes de quatre mètres de haut. Deux ou trois plates-formes construites dans la mer complétaient le dispositif). Tout autour, l’océan et des eaux infestées de requins. Le port était alors la seule possibilité d’évasion et c’est pour ça que les marins devaient déposer dans une consigne rames et voiles, lorsqu’ils arrivaient sur la presqu’île.

On appliqua à la prison de Port Arthur le modèle mis au point par Jeremy Bentham au centre pénitentiaire de Pentonville en Angleterre et qu’il décrivait comme étant “une machine à moudre les voyous en honnêtes citoyens“. Ce modèle incluait la réformation des prisonniers par le travail (construction navale, coupe du bois), la religion et l’éducation, avec de la discipline, des sanctions et des châtiments corporels, ainsi qu’un classement et une séparation.

Mais Port Arthur était bien plus qu’une prison. C’était une communauté complète avec une maison pour le personnel militaire et les colons libres qui y travaillaient, un complexe industriel produisant des matériaux (pierres ouvrées, briques), des marchandises (meubles, vêtements) et même des bateaux (150 sortirent du chantier naval) ainsi qu’une ferme en pleine activité. Le contraste était grand entre la vie des bagnards et celle des personnels civils et militaires (avec leurs familles) pour qui régates, fêtes et soirées littéraires ne manquaient pas. En 1840, Port Arthur devint même un important port commercial. On comptait alors à l’époque environ 2000 habitants.

En 1842, est construit un hôpital, puis en 1848, une deuxième prison, appelée “Prison séparée” avec ses quatre-vingt cellules, où les prisonniers étaient encagoulés et gardés au silence complet. Ils étaient appelés par leur numéro de cellule et n’avaient plus le droit de parler, ne devant s’exprimer que par signes, même aux gardes.

Ouverte en 1848, cette prison était le symbole de ce qui était alors considéré comme une approche plus humaine d’incarcération, où le châtiment psychologique remplaçait la flagellation.

En réalité, la vie à Port Arthur fut toute aussi brutale que dans les autres colonies pénales et de nombreux bagnards ont souffert de maladies mentales résultant de l’isolement. A tel point qu’en 1864, un asile fut construit pour les loger.

A compter des années 1870, le nombre de bagnards avait diminué de façon spectaculaire, et ceux qui restaient étaient trop vieux, malades ou fous pour servir de main d’œuvre “utile”. Le dernier bagnard fut déplacé en 1877, et le site fut renommé Carnarvon. Dans les années 1880, certaines personnes achetèrent des parcelles de terrain et créèrent une nouvelle communauté sur et autour du vieux site.

En 1895 et en 1897, des incendies dévastateurs firent rage dans la région, détruisant de nombreux vieux bâtiments, notamment le pénitencier principal. Dans les années 1920, les habitants de la ville se rendent compte du potentiel touristique du lieu et décident de reprendre l’ancien nom de Port Arthur.

Des bâtiments sont restaurés, le site est mis en valeur et un musée est érigé. En 1971, le gouvernement reprend possession du lieu et le classe parc national.
Aujourd’hui, Port Arthur est devenu le site le plus visité de Tasmanie et fait partie des patrimoines mondiaux de l’Unesco.

Après une journée bien remplie sur Port Arthur, le soleil se couche et nous aussi.

Le lendemain nous quittons la péninsule de Tasman pour remonter la côte est de la Tasmanie. Nous nous arrêtons voir la Tasman Arch qui est un pont naturel, du à un phénomène d’érosion de la falaise qui a débuté il y a environ 6 000 ans.

Juste à côté, on peut voir la Devil’s Kitchen. En fait quand l’arche de la Tasman Arch s’effondrera, ça fera une deuxième Devil’s Kitchen (si c’est pas de la vulgarisation ça…).

Et enfin, non loin de là, un de ces “Blowhole” (trou soufflant ?) qui ravissent les photographes patients. L’eau s’engouffre par un petit tunnel et quand la marée est montante, ça fait comme un geyser de l’autre côté. Bon là la marée descendait visiblement et on n’était pas plus motivés que ça, alors du coup le geyser il est plutôt anémique.

Reste que toute la côte est superbe avec une mer de Tasman d’un très beau bleu.
On se retrouve au prochain épisode à Triabunna ville trépidante de 796 habitants (en 2006) !

Allez Topette !

 

Happy New Year Hobart !

Après un vol Adélaïde-Melbourne calme, nous faisons une courte escale à Melbourne un jour de pluie (décidément, on aura toujours du mal avec Melbourne), puis nous prenons notre vol Melbourne-Hobart qui sera assez agité sur la fin (on commence à prendre l’habitude d’être secoués) et nous voilà les deux pieds (et le reste) en Tasmanie.

Si j’osais, je dirais qu’ils sont diablement accueillant en Tasmanie !

Avec 68 401 km² la Tasmanie est le plus petit état australien (sa taille est comparable à celle de l’Irlande). Environ la moitié de ses 511 718 habitants (en 2011) habite le grand Hobart.

Fondée en 1804 en tant que colonie pénitentiaire, Hobart est située à l’embouchure de la Derwent dont le vaste estuaire forme le port de la ville.
Ce port, qui est souvent considéré comme étant le plus profond port abrité de l’hémisphère sud, sert de base logistique aux expéditions antarctiques australiennes et françaises ainsi qu’au brise-glace français l’Astrolabe.

Après avoir déposé nos sacs dans un hôtel (catégorie “à éviter”) rempli de jeunes qui voyagent (le nez constamment sur leur smartphone) soi-disant pour apprendre l’anglais (mais qui ne savent toujours pas dire “good morning” ou “hello”en arrivant dans la cuisine commune), nous partons découvrir la ville. Ça tombe bien, c’était la fête !

C’était sur le port, décoré avec plein de couleurs, il n’y a pas à dire ils savent nous accueillir en Tasmanie !

Il y avait un cinéma de plein air qui faisait le bonheur des enfants et des parents.

Et puis il y avait à boire et à manger. On a fait comme tout le monde, on a bu et on a mangé !

Après avoir pris possession de notre nouvelle camionnette-à-tout-faire, nous sommes revenus en soirée sur le port. Nous y avons vu les bateaux de la course Sydney-Hobart.
Cette course à la voile partant de Sydney chaque 26 décembre (quelle belle journée !) et se terminant à Hobart fut créée en 1945.

En fait comme on était le 31 décembre, on venait pour voir le feu d’artifice (je sais, moi aussi j’ai des yeux et donc j’ai honte des photos mais franchement ce sont les moins pires !)

Il restait encore le sapin de Noël décoré sur le port, ni une ni deux on a fait le selfie devant (chinois sortez de ces corps !).

Un dernier coup d’œil sur le bassin et direction le camping, coucouche panier, papattes en rond (si vous ne connaissez pas cette perle musicale, régalez-vous, c’est cadeau)

Le lendemain nous sommes allés faire un tour à Richmond voir le pont, fort justement appelé le Richmond Bridge.
Ce pont à arches en grès est le plus ancien pont encore en service en Australie. Il fut construit de 1823 à 1825 par des bagnards qui transportèrent les pierres sur le chantier à l’aide de chariots à bras.

Puis direction le Museum of Old and New Art (MONA) d’Hobart. L’entrée, que l’on doit au designer Matthew Harding, est déjà surprenante car on a l’impression que la porte se situe au milieu d’un grand miroir sur le bord d’un court de tennis, qu’il faut traverser.
Après, tout se passe sur trois étages souterrains.

Juste avant l’entrée se trouve un immense endroit avec des sièges et un toit suspendu évidé en son centre qui donne l’impression que les nuages sont une peinture. C’est Amarna une installation lumineuse de James Turrell (bon, il faisait jour donc pas facile d’imaginer).
Ce musée qui a coûté 53,5 millions d’euros au millionnaire David Walsh (né en Tasmanie, il est atteint du syndrome d’Asperger et a fait fortune dans des sociétés de paris professionnels) lui sert à présenter sa collection privée.

Non loin se trouve une sculpture représentant un camion transportant une bétonnière, le tout grandeur nature, en dentelles d’acier découpées au laser qui est une oeuvre de Wim Delvoye.

A l’intérieur on peut voir la Fat Car de Erwin Wurm. C’est gonflé, non ?
Le bâtiment, créé par l’architecte Nonda Katsalidis, ne possède donc aucune fenêtre, ce qui installe une atmosphère particulière qui peut parfois devenir pesante.

le Snake de Sidney Nolan, l’un des peintres les plus réputés d’Australie, reprend l’un des thèmes de l’art aborigène, le serpent arc-en-ciel, avec une fresque murale de 1620 petits panneaux peints qui occupe un mur courbé, conçu pour l’accueillir.

Le dos de Tim Steiner, tatoué par Wim Delvoye, est une oeuvre qui a été acheté par un collectionneur d’art Allemand, Rik Reinking, pour la somme de 130 000€, dont Tim Steiner a touché un tiers. En acceptant cette offre, ce dernier a accepté qu’après sa mort, sa peau lui soit retirée, et encadrée.
Et en attendant ce jour, Tim Steiner doit aussi exposer le tatouage en restant assis torse nu dans une galerie au moins trois fois par an. L’exposition au MONA est la plus longue, une année entière pendant laquelle il pose cinq heures par jour, six jours par semaine.

Les poissons rouges de Jannis Kounellis nagent dans la bassine, ils se réfugient sous le couteau pour se cacher à chaque fois que quelqu’un s’approche, la lame protège l’animal tout en pouvant le couper.

L’oeuvre bit.fall de Julius Popp est une cascade commandée pour écrire des mots fugaces en gouttes d’eau qui tombent (extrêmement difficile à photographier, je ne vous dis que ça !).
C’est un travail sur la technologie et la perception humaine induisant la saturation de nos cerveaux avec des informations que nous ne pouvons pas traiter correctement.

Nous traversons une autre installation lumineuse (cette fois, on a la lumière) de James Turrell intitulée Beside Myself, et quand on est tout seul dedans, ça donne vraiment l’impression de flotter dans la lumière (non, on n’avait rien consommé d’illicite !).

Déroutant, souvent provocateur, parfois carrément obscène, le Mona est un musée extraordinaire (au sens hors normes) qui ne peut pas laisser indifférent.
Une des œuvres controversées qu’il abrite est Cloaca Professional, une machine à fabriquer des excréments conçue par l’artiste belge Wim Delvoye.

The human engine, de Toby Ziegler est une structure de plexiglass figurant une main légèrement dématérialisée flottant dans l’air, transparente, légère et creuse.

Un petit patchwork d’œuvres diverses (ça veut juste dire que j’ai la flemme d’en faire plus).

Et pour la route, on vous a mis un mur recouvert de poches en plastique pleines d’eau. Ça veut sûrement dire quelque chose, mais je trouve juste ça rigolo et ça me suffit.

On va arrêter là la visite du MONA qui dispose aussi d’une scène extérieure pour les événements musicaux.

Sachez qu’il y a plein d’autres œuvres qu’on ne vous a pas présentées (parce qu’elles peuvent parfois heurter comme “Cunts and other Conversations” œuvre provocatrice du sculpteur Australien Greg Taylor qui représente une série de sculptures de 151 vulves de femmes, ou ces deux squelettes animés en train de prendre du bon temps).
Il faudra donc y aller pour tout voir, et ça vaut le coup, on ne s’ennuie pas une minute dans ce fabuleux musée qu’on a adoré.

De retour au camping, je vous présente l’oiseau du jour : le Pardalote Pointillé.
A son sujet j’ai trouvé ce descriptif : “C’est l’un des plus petits (il fait de 8 à 10 cm de long) et des plus colorés passereaux vivant en Australie. Bien que moyennement fréquent dans l’ensemble des parties raisonnablement fertiles de l’Australie (côte est, sud-est et sud-ouest), il est rarement vu de suffisamment près pour permettre son identification“.

C’est bien la preuve qu’il ne faut pas croire tout ce qui s’écrit sur internet. Le notre, de Pardalote Pointillé, il se prenait pour David Contre Goliath en attaquant avec son bec notre camionnette-à-tout-faire.
On peut donc vous dire trois choses au sujet de cet oiseau. La première c’est donc qu’on peut le voir de très près. La deuxième c’est que le Pardalote est très têtu, voire teigneux. Et la troisième c’est que ce piaf de malheur est très matinal et qu’il attaque sa journée (et par voie de conséquence notre camionnette-à-tout-faire) dès cinq heures du matin.
On réfléchit sérieusement à changer notre éventuelle future carte de la LPO contre un bon vieux permis de chasse, parce que la camionnette-à-tout-faire on s’en fiche (elle n’est pas à nous) mais se faire tirer du lit à cinq du mat’ par un angry bird quand on est en vacances, on aime moyen !

Le lendemain nous faisons un tour à Battery Point, quartier d’Hobart aux airs de village anglais qui a su conserver de très beaux et imposants exemples d’architecture victorienne et georgienne.

Comme souvent, ce sont les détails qui attirent l’œil et donnent du charme à l’ensemble.

Le plus ancien quartier d’Hobart doit son nom à une batterie de canons, la Mulgrave Battery, installée en 1818 par les colons britanniques pour protéger la ville et son port.

Les jardins devant les maisons apportent de la verdure au cœur de la ville.

Cet ensemble de rues offre le charme d’un petit village où les cottages du 19ème siècle s’alignent sagement.
Bref, on est sous le charme. Mais c’est maintenant l’heure des retrouvailles !

Eh oui, on a retrouvé Rémy Bricka. Toujours pimpant le bougre !
Pour les moins de 50 ans, on vous met en bonus la vidéo de rattrapage :

C’était l’époque de la variété triomphante à la télévision (et comme il n’y avait que trois chaînes et pas internet, c’était un peu facile de vendre n’importe quoi !)

Mais ce n’est pas lui qu’on venait voir !

En fait, on avait rendez-vous avec Fab et Isa, deux passionnées de voyages (leur blog ici). Nous nous étions déjà croisé en Thaïlande lors de nos tours du monde respectifs, et nous étions allés les voir dans la charmante boutique qu’elles ont ouvert aux Sables d’Olonne.
Rendez-vous avait alors été pris pour une soirée en Tasmanie, et c’est avec un grand plaisir que nous avons mangé ensemble, en ayant des échanges que seuls les amoureux de voyages au long court peuvent comprendre !
On va quand même essayer de faire plus simple que traverser la moitié du monde pour passer une bonne soirée la prochaine fois !
Peut-être sur une aire de camping-car ?

Allez, Topette !