Happy New Year Hobart !

Après un vol Adélaïde-Melbourne calme, nous faisons une courte escale à Melbourne un jour de pluie (décidément, on aura toujours du mal avec Melbourne), puis nous prenons notre vol Melbourne-Hobart qui sera assez agité sur la fin (on commence à prendre l’habitude d’être secoués) et nous voilà les deux pieds (et le reste) en Tasmanie.

Si j’osais, je dirais qu’ils sont diablement accueillant en Tasmanie !

Avec 68 401 km² la Tasmanie est le plus petit état australien (sa taille est comparable à celle de l’Irlande). Environ la moitié de ses 511 718 habitants (en 2011) habite le grand Hobart.

Fondée en 1804 en tant que colonie pénitentiaire, Hobart est située à l’embouchure de la Derwent dont le vaste estuaire forme le port de la ville.
Ce port, qui est souvent considéré comme étant le plus profond port abrité de l’hémisphère sud, sert de base logistique aux expéditions antarctiques australiennes et françaises ainsi qu’au brise-glace français l’Astrolabe.

Après avoir déposé nos sacs dans un hôtel (catégorie “à éviter”) rempli de jeunes qui voyagent (le nez constamment sur leur smartphone) soi-disant pour apprendre l’anglais (mais qui ne savent toujours pas dire “good morning” ou “hello”en arrivant dans la cuisine commune), nous partons découvrir la ville. Ça tombe bien, c’était la fête !

C’était sur le port, décoré avec plein de couleurs, il n’y a pas à dire ils savent nous accueillir en Tasmanie !

Il y avait un cinéma de plein air qui faisait le bonheur des enfants et des parents.

Et puis il y avait à boire et à manger. On a fait comme tout le monde, on a bu et on a mangé !

Après avoir pris possession de notre nouvelle camionnette-à-tout-faire, nous sommes revenus en soirée sur le port. Nous y avons vu les bateaux de la course Sydney-Hobart.
Cette course à la voile partant de Sydney chaque 26 décembre (quelle belle journée !) et se terminant à Hobart fut créée en 1945.

En fait comme on était le 31 décembre, on venait pour voir le feu d’artifice (je sais, moi aussi j’ai des yeux et donc j’ai honte des photos mais franchement ce sont les moins pires !)

Il restait encore le sapin de Noël décoré sur le port, ni une ni deux on a fait le selfie devant (chinois sortez de ces corps !).

Un dernier coup d’œil sur le bassin et direction le camping, coucouche panier, papattes en rond (si vous ne connaissez pas cette perle musicale, régalez-vous, c’est cadeau)

Le lendemain nous sommes allés faire un tour à Richmond voir le pont, fort justement appelé le Richmond Bridge.
Ce pont à arches en grès est le plus ancien pont encore en service en Australie. Il fut construit de 1823 à 1825 par des bagnards qui transportèrent les pierres sur le chantier à l’aide de chariots à bras.

Puis direction le Museum of Old and New Art (MONA) d’Hobart. L’entrée, que l’on doit au designer Matthew Harding, est déjà surprenante car on a l’impression que la porte se situe au milieu d’un grand miroir sur le bord d’un court de tennis, qu’il faut traverser.
Après, tout se passe sur trois étages souterrains.

Juste avant l’entrée se trouve un immense endroit avec des sièges et un toit suspendu évidé en son centre qui donne l’impression que les nuages sont une peinture. C’est Amarna une installation lumineuse de James Turrell (bon, il faisait jour donc pas facile d’imaginer).
Ce musée qui a coûté 53,5 millions d’euros au millionnaire David Walsh (né en Tasmanie, il est atteint du syndrome d’Asperger et a fait fortune dans des sociétés de paris professionnels) lui sert à présenter sa collection privée.

Non loin se trouve une sculpture représentant un camion transportant une bétonnière, le tout grandeur nature, en dentelles d’acier découpées au laser qui est une oeuvre de Wim Delvoye.

A l’intérieur on peut voir la Fat Car de Erwin Wurm. C’est gonflé, non ?
Le bâtiment, créé par l’architecte Nonda Katsalidis, ne possède donc aucune fenêtre, ce qui installe une atmosphère particulière qui peut parfois devenir pesante.

le Snake de Sidney Nolan, l’un des peintres les plus réputés d’Australie, reprend l’un des thèmes de l’art aborigène, le serpent arc-en-ciel, avec une fresque murale de 1620 petits panneaux peints qui occupe un mur courbé, conçu pour l’accueillir.

Le dos de Tim Steiner, tatoué par Wim Delvoye, est une oeuvre qui a été acheté par un collectionneur d’art Allemand, Rik Reinking, pour la somme de 130 000€, dont Tim Steiner a touché un tiers. En acceptant cette offre, ce dernier a accepté qu’après sa mort, sa peau lui soit retirée, et encadrée.
Et en attendant ce jour, Tim Steiner doit aussi exposer le tatouage en restant assis torse nu dans une galerie au moins trois fois par an. L’exposition au MONA est la plus longue, une année entière pendant laquelle il pose cinq heures par jour, six jours par semaine.

Les poissons rouges de Jannis Kounellis nagent dans la bassine, ils se réfugient sous le couteau pour se cacher à chaque fois que quelqu’un s’approche, la lame protège l’animal tout en pouvant le couper.

L’oeuvre bit.fall de Julius Popp est une cascade commandée pour écrire des mots fugaces en gouttes d’eau qui tombent (extrêmement difficile à photographier, je ne vous dis que ça !).
C’est un travail sur la technologie et la perception humaine induisant la saturation de nos cerveaux avec des informations que nous ne pouvons pas traiter correctement.

Nous traversons une autre installation lumineuse (cette fois, on a la lumière) de James Turrell intitulée Beside Myself, et quand on est tout seul dedans, ça donne vraiment l’impression de flotter dans la lumière (non, on n’avait rien consommé d’illicite !).

Déroutant, souvent provocateur, parfois carrément obscène, le Mona est un musée extraordinaire (au sens hors normes) qui ne peut pas laisser indifférent.
Une des œuvres controversées qu’il abrite est Cloaca Professional, une machine à fabriquer des excréments conçue par l’artiste belge Wim Delvoye.

The human engine, de Toby Ziegler est une structure de plexiglass figurant une main légèrement dématérialisée flottant dans l’air, transparente, légère et creuse.

Un petit patchwork d’œuvres diverses (ça veut juste dire que j’ai la flemme d’en faire plus).

Et pour la route, on vous a mis un mur recouvert de poches en plastique pleines d’eau. Ça veut sûrement dire quelque chose, mais je trouve juste ça rigolo et ça me suffit.

On va arrêter là la visite du MONA qui dispose aussi d’une scène extérieure pour les événements musicaux.

Sachez qu’il y a plein d’autres œuvres qu’on ne vous a pas présentées (parce qu’elles peuvent parfois heurter comme “Cunts and other Conversations” œuvre provocatrice du sculpteur Australien Greg Taylor qui représente une série de sculptures de 151 vulves de femmes, ou ces deux squelettes animés en train de prendre du bon temps).
Il faudra donc y aller pour tout voir, et ça vaut le coup, on ne s’ennuie pas une minute dans ce fabuleux musée qu’on a adoré.

De retour au camping, je vous présente l’oiseau du jour : le Pardalote Pointillé.
A son sujet j’ai trouvé ce descriptif : “C’est l’un des plus petits (il fait de 8 à 10 cm de long) et des plus colorés passereaux vivant en Australie. Bien que moyennement fréquent dans l’ensemble des parties raisonnablement fertiles de l’Australie (côte est, sud-est et sud-ouest), il est rarement vu de suffisamment près pour permettre son identification“.

C’est bien la preuve qu’il ne faut pas croire tout ce qui s’écrit sur internet. Le notre, de Pardalote Pointillé, il se prenait pour David Contre Goliath en attaquant avec son bec notre camionnette-à-tout-faire.
On peut donc vous dire trois choses au sujet de cet oiseau. La première c’est donc qu’on peut le voir de très près. La deuxième c’est que le Pardalote est très têtu, voire teigneux. Et la troisième c’est que ce piaf de malheur est très matinal et qu’il attaque sa journée (et par voie de conséquence notre camionnette-à-tout-faire) dès cinq heures du matin.
On réfléchit sérieusement à changer notre éventuelle future carte de la LPO contre un bon vieux permis de chasse, parce que la camionnette-à-tout-faire on s’en fiche (elle n’est pas à nous) mais se faire tirer du lit à cinq du mat’ par un angry bird quand on est en vacances, on aime moyen !

Le lendemain nous faisons un tour à Battery Point, quartier d’Hobart aux airs de village anglais qui a su conserver de très beaux et imposants exemples d’architecture victorienne et georgienne.

Comme souvent, ce sont les détails qui attirent l’œil et donnent du charme à l’ensemble.

Le plus ancien quartier d’Hobart doit son nom à une batterie de canons, la Mulgrave Battery, installée en 1818 par les colons britanniques pour protéger la ville et son port.

Les jardins devant les maisons apportent de la verdure au cœur de la ville.

Cet ensemble de rues offre le charme d’un petit village où les cottages du 19ème siècle s’alignent sagement.
Bref, on est sous le charme. Mais c’est maintenant l’heure des retrouvailles !

Eh oui, on a retrouvé Rémy Bricka. Toujours pimpant le bougre !
Pour les moins de 50 ans, on vous met en bonus la vidéo de rattrapage :

C’était l’époque de la variété triomphante à la télévision (et comme il n’y avait que trois chaînes et pas internet, c’était un peu facile de vendre n’importe quoi !)

Mais ce n’est pas lui qu’on venait voir !

En fait, on avait rendez-vous avec Fab et Isa, deux passionnées de voyages (leur blog ici). Nous nous étions déjà croisé en Thaïlande lors de nos tours du monde respectifs, et nous étions allés les voir dans la charmante boutique qu’elles ont ouvert aux Sables d’Olonne.
Rendez-vous avait alors été pris pour une soirée en Tasmanie, et c’est avec un grand plaisir que nous avons mangé ensemble, en ayant des échanges que seuls les amoureux de voyages au long court peuvent comprendre !
On va quand même essayer de faire plus simple que traverser la moitié du monde pour passer une bonne soirée la prochaine fois !
Peut-être sur une aire de camping-car ?

Allez, Topette !

4 réflexions sur « Happy New Year Hobart ! »

  1. Alors là chapeau..! Vous ne savez pas, vous lecteurs de ce blog, la chance que vous avez de suivre la Team Topette et la précision de leurs informations 🙂 J’ai visité les mêmes lieux et pourtant, Georges tu m’as encore appris des choses ! Je suis moins studieuse que toi 🙂 En particulier l’histoire du dos tatoué… Bon pour le caca moi je ne l’ai pas vu, j’ai cru que c’était du vomi..ok pas plus ragoûtant…
    Pour les mots en gouttelettes d’eau je crois qu’il était plus facile de les chopper en prenant la photo depuis le haut… Si tu en veux je peux t’en envoyer. Bref, c’était en effet un musée extra !
    Merci pour les liens vers notre blog et la page de notre boutique 🙂 et à bientôt en France !

    1. Nous sommes bien contents d’avoir réussi à t’apprendre quelque chose sur les œuvres de ce beau musée sérieux et drôle à la fois.
      On te remercie de ta proposition d’envoi de photo, mais on a fait un petit film, du coup on n’a pas de besoin !
      A bientôt en France, mais un peu plus tard pour nous (on est lents…)
      Bises à vous deux,
      La Team Topette !

  2. Encore un super article – que j’ai failli rater car cette crétine de boite mail l’avait classé dans les spams ! En tout cas, la Tasmanie, ça fait envie… Bonne suite de de voyage et bonnes photos de pioupious ! Ici Gérard n’arrête pas de faire chauffer l’appareil photo, il faut dire qu’au Guatemala il y en a beaucoup mais ils ont le bon gout de ne pas nous réveiller à 5h du matin !!! Non, en ce moment, ce qui nous tire du lit à cette heure-là, ce sont plutôt les pétards lancés pour la grande fête annuelle de Flores – oui oui, à 5h du mat ! Et pas de bol, on a pile choisi cette semaine de fiesta pour visiter le coin…
    Sophie et Gérard

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