Le sud du nord

Une fois rendus à Picton, tout au nord de l’île du Sud, il nous faut prendre le ferry pour changer d’île et rejoindre Wellington, tout au sud de l’île du Nord (vous suivez toujours ?). En effet, il est possible de prendre l’avion mais cela ne permet pas de profiter du paysage et encore moins d’embarquer la camionnette-à-tout-faire. Il aurait donc fallu restituer le véhicule, prendre l’avion puis reprendre un nouveau véhicule. Ca nous aurait pris la journée alors que la traversée en bateau ne prend que 3h30. Même sur des longues vacances, c’est toujours idiot de perdre du temps dans des trucs pénibles…

Un dernier regard à Picton avant le départ sous un beau ciel bleu.
Le détroit de Cook porte le nom du célèbre capitaine qui l’a découvert en 1770 et sa traversée peut parfois être assez rude, les courants s’engouffrant dans le détroit par mauvais temps étant très violents.

On croise ceux qui font le trajet inverse, de l’île du Nord à l’île du Sud.

On met bien une heure et 30 minutes avant d’attaquer le détroit proprement dit, Le port de Picton étant situé en fond du Queen Charlotte Sound. Du coup le paysage est superbe. On voit des maisons qui paraissent isolées de tout et on comprend bien l’intérêt des hangars à bateaux.

Les montagnes enneigées s’éloignent, on double un cap rocheux équipé d’un phare, adieu la fantastiquement belle île du Sud !

Les rivages de l’île du Nord apparaissent et on voit tout de suite que celle-ci est plus peuplée. En effet sur les 4,7 millions d’habitants que compte la Nouvelle-Zélande, 76% d’entre eux habitent l’île du Nord.

C’est avec plaisir que nous retrouvons Wellington, la capitale de la Nouvelle-Zélande depuis 1865 (la deuxième ville la plus peuplée du pays avec 412000 habitants) et son magnifique musée Te Papa Tongarewa.

C’était par un de ces jours ou Wellington mérite amplement son surnom de “Windy Welly” que nous sommes allés voir l’exposition consacrée à la première guerre mondiale et plus particulièrement à la bataille de Gallipoli (en Turquie). Cette bataille destinée à obtenir le contrôle du détroit des Dardanelles et la capitulation de l’Empire ottoman, allié de l’Allemagne, était mal conçue de bout en bout et dotée de moyens humains et matériels trop faibles, ce qui la condamnait dès l’origine à l’échec.
En Nouvelle-Zélande le centenaire de la première guerre mondiale s’affiche partout et visiblement, c’est quelque chose de très important pour eux. Il faut bien se rendre compte que dix pour cent de la population masculine Néo-Zélandaise, tant d’origines européenne que maorie, s’est porté volontaire pour aller combattre au côté des alliés au sein de l’Australian and New-Zealand Army Corps (ANZAC). Les corps des soldats morts au combat n’ont jamais été rapatriés en Nouvelle-Zélande, la Grande Bretagne s’y étant opposée.

L’exposition a été réalisée en collaboration avec le studio Weta créé par Peter Jackson, le réalisateur de la trilogie du Seigneur des anneaux. Les statues, plus grandes que nature, sont d’un réalisme à couper le souffle.

Les photos sans flash (car interdit) dans la pénombre ne rendent pas la finesse des détails que l’on peut observer sur place, tel que les poils ou les gouttes de sueur.

Dans un registre beaucoup plus léger et à un autre étage de ce splendide musée (à l’entrée gratuite), nous sommes tombés sur cette magnifique moto qui, nous en sommes sûrs encore une fois, réjouira les nombreux (quoique toujours aussi discrets) amateurs de deux roues qui nous lisent.

Il s’agit de la Britten V1000 numéro 2 que l’on doit au néo-zélandais John Britten (1er août 1950 – 5 septembre 1995). Son moteur d’une cylindrée de 999 cm³ est donné pour 166 chevaux à 11.800 tours/minute.

Quittant Wellington, nous entamons notre remontée vers le nord et prenons la direction de Masterton.

Nous retrouvons les paysages bucoliques de l’intérieur des terres, avec des vallonnements prononcés mais des montagnes moins hautes que dans l’île du Sud.

Peu après Masterton, nous faisons halte dans la petite bourgade de Greytown (2200 habitants), beaucoup plus riante que son nom ne le laisse prévoir.

C’est un village typique de la région avec ses maisons en bois toujours très fleuries.

Et puis, comme dans beaucoup de petites villes néo-zélandaise, Greytown a un musée qui retrace son histoire.
On aime bien ces petits musées qui sont toujours très bien faits et très instructifs sur le passé de cette très jeune nation.

Celui-ci est en majeure partie constitué des anciens édifices de la villes qui ont été déplacés et rassemblés pour recréer un petit village.

Le haut de la photo, c’est l’église et le bas le logement du cantonnier. Celui-ci étant amené à se déplacer fréquemment suivant l’avancement de son chantier sur les routes, son logement était mobile. L’ancêtre de la camionnette-à-tout faire quoi !

Et puis bien sûr, il y a l’ancienne école qui, nous en sommes sûrs une fois de plus, réjouira les nombreux (et discrets eux aussi) enseignants qui nous lisent (ils peuvent d’ailleurs faire aussi partie des amateurs de deux roues discrets).

Cette vielle voiture n’était pas dans le musée mais garée au bord de la rue à Greytown, du coup je place la photo à ce moment de mon article et je dis : pourquoi pas ?

Nous avons repris la route vers Hastings lors d’une matinée humide en faisant bien attention de n’écraser ni des kiwis ni des facteurs, deux espèces en voie d’extinction, mais pour des raisons différentes.

A Hastings le soleil était de retour et nous avons pu voir dans le ciel à côté de la tour de l’horloge la sculpture “Suntrap” de Neil Dawson (déjà l’auteur d’une sculpture qu’on avait photographié à Christchurch) et au pied de cette même tour la sculpture “Chloe & Friends” de Gary Hebley représentant des moutons.
Et comme il faisait beau, on a été faire un tour au marché, goûter des bonnes choses au son de la musique comme toujours.

Un passage au parc nous a rassuré quant à l’amour que portent les néo-zélandais à ce sport totalement abscons pour les néophytes que nous sommes, le cricket.

Nous avons été voir la vue du haut d’un “lookout” puis nous sommes allés manger au bord de la mer.

On avait une très belle vue, mais on s’est senti un peu à l’étroit dans la camionnette-à-tout-faire quand on a vu les autres véhicules !

Nous ne pouvions pas passer dans le coin sans nous arrêter à Napier qui avait été une de nos villes coup de cœur lors de notre premier séjour sur l’île du Nord, il y a maintenant 4 ans.

Cette ville d’actuellement 62.000 habitants a été ravagée par un tremblement de terre le 3 février 1931.
D’une magnitude de 7,8, ce tremblement de terre est le plus meurtrier de l’histoire de la Nouvelle-Zélande car il provoqua la mort de 256 personnes.
Une grande partie du centre de la ville fut rasée puis reconstruite dans un style art déco.

Cette caractéristique de son architecture en fait maintenant l’une des villes les plus touristiques du pays.
L’Art déco est le premier style à avoir eu une diffusion mondiale et tire son nom de l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes qui se tint à Paris en 1925.

Ordre, couleur et géométrie sont les caractéristiques essentielles du style Art déco, en opposition aux volutes et formes organiques de l’Art nouveau.

Mais Napier ce n’est pas que des maisons de style Art déco, il y a aussi, comme partout dans le pays, de magnifiques maisons en bois qu’on adore aussi.

Et puis il y a d’autres formes d’art, dans les musées (encore merci à l’adorable monsieur de l’accueil du Creative Art qui nous a gentiment fait la monnaie en discutant avec nous) et dans la rue.

Et puis de l’art industriel avec des vieilles voitures superbes.

Il y a aussi des arbres qu’on ne connaît pas (les feuilles de l’arbre de gauche sont détaillées en haut à droite) et des fleurs qu’on connaît bien.

Et puis il y a des choses moins banales comme le téléphone public qui ne sert qu’à appeler la police (ça en fait pratiquement le plus petit commissariat du monde, non ?) et une mobylette électrique dont on a pu apprécier le pouvoir de séduction qu’il conférait à son conducteur auprès de la gente féminine de plus de 70 ans (c’est une arme redoutable, il faudra s’en rappeler le moment venu si Alzheimer le permet).

Tout ça pour dire que notre deuxième passage par Napier a confirmé notre coup de cœur pour cette ville !
Nous avons repris notre route qui nous a amenée sur les rives du lac Taupo.

Le lac Taupo est le plus grand lac de Nouvelle-Zélande, avec une surface de 616 km2, et c’est la caldeira inondée du plus grand volcan de la zone.

On y pratique différents sports nautiques, comme le cerf-volant parachute tracté par un bateau et on y trouve encore un arbre inconnu de nous (n’hésitez surtout pas si vous avez des idées).

On y trouve aussi deux vacanciers relax très contents d’être là !

Cette photo a deux fonctions. D’une part, prouver que l’un des deux vacanciers est toujours en tongs et, d’autre part, faire plaisir à un de nos discret lecteur qui en fait collection.

Dans la catégorie, on repasse dans des coins qu’on connaît déjà, il y a Waikite Valley.

Ce qui fait la réputation de cet endroit, c’est sa rivière ou l’eau coule à 98° Celsius ce qui explique la fumée omniprésente au dessus de l’eau. On voit aussi un dépôt calcaire important sur les berges.

Du coup, l’eau est captée puis refroidie par des systèmes de cascades pour atteindre des températures plus supportables. C’est ainsi que notre camping bénéficiait du complexe aquatique le jouxtant, composé de plusieurs bains de différentes températures (de 33° à 42°) dans lesquels on peut sereinement méditer sur des sujets de première importance comme le sens de la vie ou l’intérêt des vacances par exemple.

Puis nous nous sommes dirigés vers Rotorua. Rien de notable sur le trajet à part une boite aux lettres sympa et un habitant du cru qui ne l’était pas moins.

Rotorua est une ville de 72.000 habitants réputée pour son activité géothermique et sa culture maorie.

La ville est très fleurie mais peine à faire oublier l’odeur de souffre (au sens propre!) qui flotte dans l’air.

Nous avons fait un tour au Blue Lake qui ce jour-là était plutôt gris et nous avons vu ce charmant panneau, qui croyions-nous, nous enjoignait de ne pas écraser les petits cannetons.

Que nenni ! Il s’agissait plutôt de ne pas se faire écraser par l’engin bizarroïde servant au “Rotorua Duck Tour” en l’occurrence le “Duck 2” !

NB. Même en me payant très cher, il n’est pas envisageable que je monte un jour dans un truc sur lequel il est écrit Duck Tour, on a sa fierté quand même (et puis des malveillants pourraient faire circuler des photos).

Allez maintenant c’est l’heure du test ornitho !

Et puis encore d’autres. Alors on sait que le premier c’est une mouette mais pourquoi y en a-t-il certaines qui ont les pattes et le bec rouge alors que d’autres ont le bec et les pattes noires ?

Merci d’avance à notre consultant attitré de nous éclairer encore une fois de son savoir (en plus on sait que tu aimes ça, chercher le nom des oiseaux).

PS : Quelques petites remarques en images

Quand ils campent, les néo-zélandais ne rigolent pas !

Quand ils déménagent, les néo-zélandais n’aiment pas faire les cartons !

Pas bête le porte-cannette sur le caddie de supermarché, ça évite la déshydratation !

Les néo-zélandais adorent les saucisses !

Vu a l’arrière d’une caravane. Belle devise !

Ici, les prises de courant sont toutes munies d’un interrupteur. On s’y fait.

Vu au musée de l’illusion. Tu as l’illusion que tu vas boire deux bières.

Cette année c’est sûr, ils ne me la piqueront pas la caravane !

Allez, Topette !

7 réflexions sur « Le sud du nord »

  1. Super reportage dans lequel, une fois de plus, on a retrouvé certaines choses vues en janvier dernier ! Ils sont vraiment immenses, ces camping-cars, un peu comme ici en Amérique du Nord. Par curiosité, on en a visité un tout à l’heure – une petite capucine de 10m, eh oui, ici c’est petit ! – et bien, notre cc français faisait vraiment ridicule à côté ! Il faut bien admettre que les intérieurs américains sont spacieux avec leurs slides… Mais franchement, leur déco marron foncé ne nous a pas convaincu : du coup, on va garder notre vieux cc, ahah !
    Bonne continuation en Nouvelle-Zélande et profitez bien de Rotorua (et de sa bonne odeur) !

    1. A vrai dire on préfère notre petit campervan car parfois les routes sont étroites ! Et Rotorua sentait plus mauvais qu’il y a 4 ans, plus de souffre peut-être 😉 mais les bains chauds sont toujours aussi agréables !

  2. Salut la Team Topette !
    Toujours chouettes les photos et les commentaires. Vous avez du ciel bleu, cela doit être agréable.
    C’est vrai que vous faites “petits joueurs” avec votre véhicule.
    Rigolo aussi les deux bières, ça questionne sur la façon d’utiliser le verre ??
    Profitez bien et merci pour le reportage.
    Bonne route.

    1. Quelques fois le ciel est gris mais ça ne dure pas, il fait la plupart du temps un beau soleil avec un indice UV très élevé 8 ou 9 !

      Merci de nous suivre, les commentaires nous font toujours plaisir !

  3. Coucou la team topette !
    Voilà ce que j’ai trouvé après recherches.
    Sur le groupe de quatre photos, le premier oiseau à bec rouge est un huitrier qui, comme son nom l’indique, se nourrit essentiellement d’huitres !
    La deuxième photo, c’est un peu difficile d’identifier.
    En bas à droite, c’est un Cassican, une espèce qui ne vit que dans l’hémisphère sud. Grosses capacités vocales. Pour ça, on l’appelle Cassican fluteur.
    Sur les trois autres photos, celle de droite, c’est un Pukeko appelée aussi Poule Sultane.
    Un oiseau improbable pour nos régions…
    J’aurais bien aimé trouver les autres mais c’est trop difficile.
    Le petit passereau à tête rouge au milieu m’intrigue. Mais avec les habits des juvéniles, des séniors, des périodes de séduction… etc … ils sont difficiles à reconnaître les bougres.
    Bises.

    1. Sur le collage des quatre photos, en haut à droite il s’agit d’un Tui. J’ai de meilleures photos que je posterai, mais c’est qu’il n’est pas facile à photographier, il reste toujours assez haut dans les arbres et je n’en ai jamais vu par terre.
      En bas à gauche, il s’agit d’un Martin Triste que nous croisons parfois dans nos voyages. La première fois c’était aux Seychelles. Il ne semble qu’à l’île de la Réunion, ils avaient le tour de l’œil orange, il faudrait que je vérifie mes photos.
      Pour la série de trois, la photo de gauche pour nous c’est une mouette mais avec le bec et les pattes noires et non rouges d’où ma question dans le texte.
      Dommage pour le passereau du milieu, sur ce coup-là nous comptions vraiment sur toi car nous n’avons aucune idée. Je vais essayer de me renseigner sur place.
      En tout cas merci de tes contributions qui nous font nous intéresser davantage aux oiseaux.
      Topette !

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