Frida, Léon, Coyoacán et Puebla…

Le trajet entre notre logement et le terminal de bus de Guanajuato s’étant miraculeusement déroulé sans incident (le chauffeur Uber faisant passer sa voiture d’abord dans des ruelles grossièrement pavées tellement pentues que je ne m’y serais jamais risqué, puis dans les fameux tunnels vite oppressants), nous prenons le bus direct qui nous emmène en 5h00 à Mexico.

Le lendemain nous partons donc à Coyoacán, ville ayant été “mangée” par la métropole de Mexico, où se situe le Museo Frida Kahlo.

Frida Kahlo est une artiste peintre mondialement connue. Née en 1907, elle a souffert toute sa vie d’une poliomyélite, attrapée à 6 ans, puis a été victime d’un très grave accident de bus qui l’obligera à subir de nombreuses interventions chirurgicales jusqu’à sa mort en 1954.

Frida est née dans cette maison bleue, ” La casa azul” pour les hispanophones, à Coyoacán, quartier au sud de Mexico.

Après cet accident, Frida commence à peindre et cet art deviendra sa raison de vivre. Elle peindra notamment de très nombreux autoportraits !

En 1928 elle rencontre Diego Rivera, peintre de grandes fresques murales. Celui-ci, de 21 ans son aîné, l’épouse en 1929 et ils s’installent ensemble dans un atelier à Mexico. La caza Azul restera leur demeure tout au long de leur mariage.

Bien sûr je ne vais pas détailler tous les épisodes de la vie de ce couple d’artistes, beaucoup de départs à l’étranger, de tromperies, de rabibochages et même un divorce avec remariage un an après. Wikipédia a plein d’infos pour ceux qui veulent en savoir plus…

Faut dire qu’elle a du caractère la Frida ! Communiste, féministe défendant l’égalité entre les femmes et les hommes, elle veut s’émanciper du patriarcat en voyageant et en choisissant ses études. Viva la Libertad !!!

Frida

La caza azul devait être très agréable à vivre, on avait bien envie de s’installer dans un fauteuil ou d’admirer le jardin par la verrière de l’atelier…

Toujours des sculptures, des tableaux, des couleurs dans toutes les pièces de la maison.

Frida Kahlo incarnait et défendait la culture mexicaine à travers son art. Son goût pour la couleur dans ses vêtements reflète cet attachement.

Frida s’est éteinte en juillet 1954 après une vie de souffrances physiques. Elle n’a pas souhaité être enterrée couchée ayant souffert de ses nombreux séjours à l’hôpital. Ses cendres reposent dans une urne à la forme de son visage, sur son lit.

Le lit et l’urne des cendres de Frida Kahlo

Sur son dernier tableau, peint juste avant de mourir, elle a écrit : “Viva la Vida”

Nous avons bien aimé cette visite, la maison est située dans un cadre charmant. Nous sommes quand même restés sur notre faim car nous n’avons pas appris grand-chose de plus sur sa peinture ou ses positions communistes et féministes. Malheureusement, depuis 2007 et la création de la compagnie Frida Kahlo Corporation par la famille de sa sœur Cristina Kahlo, beaucoup de licences d’exploitation de la marque Frida Kahlo ont été vendues pour commercialiser des milliers d’objets dans le monde entier. Pas sûre que l’artiste aurait aimé voir son nom et son image liés à un tel merchandising. De nombreux livres et un film nous sont plus utiles pour découvrir cette femme talentueuse et défenseuse de l’identité mexicaine.

La Casa Azul

Merci à Martine (l’âme de la team Topette !) pour ce reportage passionné sur le musée Frida Kahlo !

Sortant de la Casa Azul, nous partons voir si Coyoacán, dont le nom signifie “l’endroit de ceux qui possèdent des coyotes“, est bien nommé !

Le zocalo de Coyoacán.

Bon, on vous rassure de suite, point de coyote à rôder dans les rues de la ville, le seul fauve qu’on a vu est celui que sa maitresse prenait en photo (à son corps défendant, au regard du temps que ça lui a pris !).

Le seul (?) fauve de Coyoacán.

Comme on passait devant et qu’on aime bien ces endroits colorés, on s’est arrêté au marché.

Le bus aussi avait l’air sympa et était bien coloré, mais nous avons préféré la marche à pied pour nous rendre à notre visite suivante.

Le bus de Coyoacán.

En effet, Coyoacán n’est pas seulement la ville de Frida, c’est aussi le lieu du dernier exil de Léon Trotsky, qui y a été assassiné. Sa dernière demeure ayant été transformée en musée, nous allons y jeter un coup d’œil (vu qu’on est dans le coin).

Buste de Léon Trotsky.

Trotsky, de son vrai nom Lev Davidovitch Bronstein, est né le 26 octobre 1879 en Ukraine. En 1917, il est le principal acteur, avec Lénine, de la révolution d’octobre qui permet aux bolcheviks d’arriver au pouvoir.

Durant la guerre civile russe qui s’ensuit, il fonde l’armée rouge et se montre partisan de mesures de terreur. Il est durant plusieurs années l’un des plus importants dirigeants de l’internationale communiste et de l’URSS.

Trotsky à travers les âges.

Il s’oppose à Staline qui le chasse du gouvernement, puis du parti communiste, l’exile au Kazakhstan avant de le bannir d’URSS en 1929. Trotsky va alors successivement vivre en Turquie, en France (Saint palais sur mer, Barbizon puis Domène, près de Grenoble), en Norvège et enfin au Mexique en 1937 où il est hébergé, avec sa femme, par Frida Kahlo et Diego Rivera à la Casa Azul.

Il aura une brève liaison avec Frida, mais celle-ci rompt et Trostky s’installe non loin de là dans une maison qui sera renforcée pour éviter toute attaque extérieure.

Cela ne suffira pas et, le 20 août 1940, il est assassiné sur ordre de Staline par un agent du NKVD, Ramón Mercader, d’un coup de piolet mal placé (mais en est-il de bien placé ?).

Pour le plaisir on vous met une photo inattendue de Léon Trotsky nourrissant ses poules (à plumes), car il aimait prendre soin d’elles parait-il. Comme quoi les grands de ce monde sont parfois imprévisibles…

Léon Trotsky au poulailler.

C’est sur ces deux visites que nous quittons définitivement (cette fois-ci) la très bruyante Mexico et que nous mettons cap au sud vers Puebla, qui n’est qu’à deux heures de bus.

Puebla, c’est marrant ce fil entre les deux clochers ?

Puebla avec 1,5 millions d’habitants est la 4ème plus grande ville du Mexique, mais c’est beaucoup plus calme que Mexico (il n’y a pas de mal remarquez) et c’est joli, c’est coloré et (bien sûr) c’est plein d’églises.

On en a visité une (plus, ça serait de la gourmandise), la cathédrale, et c’est vrai que le travail des artisans qui l’ont construite est vraiment remarquable de finesse et de détails.

Le centre historique est sympa avec ses monuments, parfois décorés de ce qui ressemble bien à des azulejos. Il parait que depuis une des rues on peut voir le volcan Popocatepetl, mais soit on l’a raté soit il était parti en vacances.

C’est pas grave, car nous étions logés dans le quartier “Barrio del Artista” qui était vraiment très agréable à visiter.

Sous les arcades qui bordent la rue, des tissus font de l’œil à Martine (hélas, trop lourd pour mettre dans le sac) et des arbres de vie, spécialité de Puebla, se laissent admirer (encore hélas, trop fragile pour mettre dans le sac).

Les arcades du Barrio del Artista, Puebla.

Un dernier coup d’œil en finissant la balade dans cette ville de Puebla où nous ne sommes pas restés longtemps, mais qui nous a bien plu par la douceur de vivre qui semblait s’en dégager.

Voilà, on vous a presque tout raconté de nos visites à Mexico et Puebla, demain 5h00 de bus nous amèneront à Oaxaca de Juárez, toujours plus au sud. Et comme disait Frida “Viva la Vida”.

Allez, Topette !

8 réflexions sur « Frida, Léon, Coyoacán et Puebla… »

    1. Salut Christophe,
      Ils ne vendent pas de piolet souvenir à la boutique du musée, tant pis pour Catherine !
      Le piolet authentique (qui a été retrouvé après 40 ans de recherches) est lui exposé au Musée international de l’espionnage à Washington.
      La bise à toi et krole
      La team Topette !

    1. Bonjour Fabienne,
      Nous sommes bien contents de te faire voyager et on espère que vous pourrez repartir très vite histoire de partager un nouvel apéro du bout du monde !
      Bises,
      La team Topette !

  1. Casa Azul, Frida, énergie douce et à la fois torturée que dégage ce lieu… j’avais beaucoup aimé mais n’avais pas compris que les cendres de Frida étaient dans la tête posée sur son lit… merci
    Quant à Puebla, rien à dire : superbe !
    A Oaxaca vous allez j’espère apprécier le site Monte Alban. Nous l’avions visité avec Roberto, 70 ans environ,
    microbiologiste et un ancien guide certifié à la retraite francophone qui parfois est à l’entrée du site et propose ses services (1 seule visite par jour histoire de s’acheter à manger pour la journée) . Il était passionnant et charmant…
    Bonne route

    1. Coucou Isa,
      la visite de la Casa Azul était intéressante mais ça manquait pas mal d’informations et de commentaires sur place. L’histoire des cendres dans l’urne je l’ai lue sur Wikipédia, j’espère que c’est vrai !!!! Sinon on n’est déjà plus à Oaxaca mais à San Cristobal de las Casas. On est allé visiter Monte Alban, mais sans guide car il n’y en avait pas à l’entrée. C’était très intéressant même si, encore une fois, les sites sont chiches en explications ! Et beaucoup, beaucoup de restrictions depuis le Covid… réservations, limitations du nombre de visiteurs, horaires… on en reparlera !
      Bises,
      La team Topette !

  2. Même si la visite de la Casa Azul n’apprend pas grand chose sur Frida Kahlo j’aurais bien aimé la visiter un jour, juste pour voir les lieux de sa vie, je suis une vraie groupie…
    J’aime beaucoup toutes ces maisons colorées, un peu moins les églises que je trouve un peu trop baroques, donc trop tarabiscotées pour moi, mais j’adorerais les visiter quand même. Merci de nous partager ces beautés.

    1. Bonjour Martine,
      il manquait juste un guide ou des informations pour que la visite de la casa azul soit complète mais on entrait quand même dans l’intimité de Frida Kahlo. C’était quand même intéressant de voir cette maison où l’artiste a vécu et travaillé, d’autant plus qu’elle est restée dans l’état. Les églises sont effectivement très travaillées et elles nous impressionnent toujours même si on ne les visite pas toutes, elles sont trop nombreuses !
      La team Topette !

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