Oaxaca et Monte Albán.

Quittant Puebla à l’aube par le bus de 11h45, nous arrivons 5hoo plus tard dans la ville d’Oaxaca (prononcer Ouaraca), peuplée d’environ 300 000 habitants (les Oaxaqueños ?).

Jolie ville à l’héritage colonial, avec ses façades colorées, Oaxaca de Juárez (de son nom complet) est agréable à parcourir, car c’est plat !

Sans doute à l’occasion de notre venue, les habitants avaient organisé un défilé regroupant un peu de tout : des militaires, des associations, des chars de fête. Même les Miss locales étaient de la partie.

Un peu plus loin les indiennes en costumes qui attendaient pour la messe ont pris gentiment la pose pour nous. C’est sympa ces tenues colorées, ça égaye le mur de l’église.

Les maisons par contre n’ont pas besoin d’être égayées, elles sont déjà peintes de belles couleurs dont on ne lasse pas.

Comme c’est bientôt les fêtes de fin d’année, les rues commencent à être décorées. La mode locale c’est de tendre des fanions d’un côté à l’autre. C’est pas bête, ça ne consomme rien en électricité (une idée pour notre ministre de la transition écologique, s’il nous lit).

Certaines maisons ont de belles terrasses (souvent des restaurants d’ailleurs), même sur notre hôtel, il y en avait une.

Il fallait bien qu’il ait quelque chose de bien notre hôtel, puisqu’on en parle. On a l’habitude des “sans étoiles” pour se loger (on fait avec la petite retraite, quoi), mais là le problème était plus le voisin de l’établissement qui aimait écouter la musique à fond (comme souvent les mexicains d’ailleurs). Du coup on ne s’entendait plus parler dans la chambre ! Il faut ajouter à ça un chien qui aboyait et des clients indélicats qui fumaient, buvaient et criaient dans les espaces communs et les couloirs… Nos premières nuits ont été courtes !

En cherchant à manger, on a vu des choses curieuses. Le marché d’abord où on peut acheter la viande qui est cuite aussitôt sur le barbecue (petit détail c’est un marché couvert, bonjour la bonne odeur sur les vêtements…) et puis quelques insectes (sans doute pour l’apéro).

Et puis on est au Mexique, donc il y a plein d’églises, alors on en a pris en photo, on a visité la cathédrale, qui n’était pas terrible, et le temple Santo Domingo qui, lui, était superbe.

Au hasard des rues, un livreur de fleurs et une fresque avec une tête de mort pour faire plaisir à Fab et Isa (il y a aussi des colibris, parce que niveau oiseaux c’est pas ça les centres-villes !).

Et puis des statues de femmes en fer, des tapis sur les murs et un abri à sieste (mobile) pour policiers municipaux.

On s’est posé un peu sur une place ombragée par des frangipaniers, non loin du couvent Santo Domingo que nous irons visiter plus tard.

Et puis on est rentré à notre hôtel (en espérant une nuit plus calme) avant de partir le lendemain pour une excursion sur un site Zapotèque.

Mais d’ailleurs, Zapoteques, Mayas, Azteques, Olmeques kesako ? On va essayer un petit résumé (très simplifié je vous rassure). Ces civilisations qui peuplaient l’Amérique Centrale (aujourd’hui appellée la «Méso-Amérique») s’exprimaient en nahuatl, en maya ou encore en otomi… Ils circulaient librement, sans frontières, et partageaient une culture commune en ayant des pratiques sociales, religieuses et cultuelles identiques. Une des conditions de ces échanges était que tout le monde parlait les langues les plus importantes de la Méso-Amérique bien qu’en un même endroit on utilisait plusieurs dialectes.

En fait ces civilisations ne se sont pas succédées mais il y a eu des chevauchements.

Ce point étant éclairci, nous voici dans le bus qui nous emmène à Monte Alban, l’ancienne capitale des Zapotèques qui régnaient sur la région avant l’arrivée des Espagnols, dont au sujet duquel je vous ai parlé. C’est tout proche de Oaxaca et en une petite demi-heure on y est arrivé.

Le plus impressionnant je trouve, c’est d’imaginer que les Zapoteques ont aplani le sommet de la montagne pour s’y installer, parce que c’est fichtrement grand.

Le cœur de la cité est représenté par un immense espace appelé Gran Plaza, esplanade mesurant 300 m de long et 150 m de large et entourée de diverses structures où se trouvaient d’imposants bâtiments.

On pense qu’il y avait près de 40 000 habitants sur une superficie de 20 km2.

Sur le site, on peut voir un grand nombre de pierres appelées les Danzantes, représentant des hommes nus, peut-être des prisonniers morts sacrifiés, ou des personnes handicapées (bataille d’experts toujours en cours).

On y voit aussi quelques stèles gravées.

On a aussi une superbe vue sur la ville de Oaxaca, la montagne surplombant de 400 m le niveau de la vallée (en réalité à 1 941 m d’altitude).

Le site comporte aussi un terrain de jeu de pelote. On y jouait avec une balle d’environ 15 cm de diamètre pour 3 kilos en caoutchouc. Deux équipes de chacune 7 joueurs s’affrontaient en essayant de placer la balle à travers un anneau. Ils se renvoyaient la balle, sans qu’elle ne touche le sol, en la frappant à l’aide des hanches, des coudes des fesses ou des genoux, l’usage des mains et des pieds étant interdit. A chaque faute (balle touchant le sol ou usage d’une partie du corps interdite) l’équipe fautive perdait un point et l’autre équipe en gagnait un. L’objectif était d’atteindre un nombre de points défini à l’avance. La partie pouvait se terminer immédiatement dans le cas, extrêmement rare, ou une des équipes arrivaient à faire passer la balle à travers l’anneau de l’équipe adverse.

On peut visiter sur le site un petit musée, mais il n’est pas très étoffé. Nous rentrons (bien fatigués) à notre hôtel, enchantés de notre visite.

Le lendemain nous décidons d’aller au Musée des Cultures (Museo de la Culturas). En route nous découvrons un petit passage bien agréable bordées de boutiques (parfois un peu kitch avec son faux puits) très fleuri, avec de nombreuses plantations.

Le Musée des Cultures d’Oaxaca est logé dans l’ancien couvent Santo Domingo de Guzmán, bâti avec la pierre typique de Oaxaca légèrement teintée de vert.

Cet ancien couvent a des allures de palais et vaut en lui-même la visite tellement l’immense bâtiment est riche de détails finement travaillés.

La collection présentée à l’intérieur est constituée surtout des pièces préhispaniques retrouvées sur le site de Monte Albán, dont la finesse des détails nous laisse admiratifs.

Une des pièces maitresses du musée est sans conteste le crâne couvert d’une mosaïque de turquoise et de nacre, trouvé dans la tombe n°7 à Monte Albán, datant entre 1300 et 1350.

Juste derrière se situe le jardin du couvent qui s’appelle maintenant Jardin Botanique d’Oaxaca et s’est spécialisé dans les espèces végétales de l’état d’Oaxaca.

Le musée contient aussi la bibliothèque Burgoa, dont la collection est formée de 23 000 livres édités entre 1484 et 1940 (la majorité appartenait à différents ordres religieux installés à Oaxaca) et dans laquelle étaient exposées quelques robes traditionnelles.

Après un dernier coup d’œil à ce magnifique bâtiment, nous partons nous restaurer. La culture ça creuse !

Le lendemain, pour notre dernier jour à Oaxaca (nous y avons passé 5 nuits au total et les 3 dernières ont été très calmes, pour ceux qui ont tout lu), nous sommes allés au Musée qui expose des textiles de la région finement appelé “Museo Textil de Oaxaca”.

Il y avait aussi un tapis qui visiblement dépassait la largeur du métier à tisser et avait en conséquence été confectionné en deux passages mis côte à côte.

Juste à côté on pouvait accéder au musée d’art moderne par un passage agréablement ombragé, mais on n’a pas été convaincu par ce qu’on y a vu. Du coup juste une photo du passage et d’une œuvre dans celui-ci.

En rentrant on a vu plusieurs des moyens proposés pour promener les touristes, du traditionnel tuk-tuk indien à la bouteille de mezcal aménagée, en passant par le tonneau roulant (avec sièges barriques, bien sûr).

Un résumé d’Oaxaca : église et maison colorée (en bonus le secret des maisons colorées, le peintre acrobate).

Il est temps pour nous de quitter Oaxaca, en direction du Chiapas. 11h30 de bus nous attendent pour rallier notre prochaine étape : San Cristobal de Las Casas.

Allez, Topette !

8 réflexions sur « Oaxaca et Monte Albán. »

    1. Salut Christophe,
      On a bien guetté tous les fumeurs de pipe à San Cristobal de Las Casas, mais on n’en a pas vu un seul ! Soit le sous-commandant a arrêté de fumer, soit il n’était pas dans la ville.
      Du coup on n’a pas pu lui faire la bise…
      Merci de ton assiduité,
      La team Topette !

  1. Ah quel plaisir de vous savoir là bas et d’apprécier avec vous ce si joli endroit. Mes souvenirs du couvent et de Monte Alban se calquent exactement à votre récit et vos remarques 🙂
    Quelques nouveautés cependant depuis notre passage il y a 3 ans : les bus mezqal et les femmes statues en fer n’étaient pas là, et les femmes indiennes ont l’air d’avoir abandonné leurs jupes noires en couverture poilue !
    Bravo pour les explications du jeu de la pelote car pour notre part nous n’avons commencé à comprendre qu’à Chichen Itza en regardant le terrain au complet
    Bonne continuation et bon courage pour supporter les topes sur les routes à venir !

    1. Bonjour Isa,
      Depuis votre visite (et surtout depuis le Covid visiblement), beaucoup de choses semblent avoir changées, surtout au niveau des visites des musées et des sites archéologiques. Par exemple au couvent San Domingo il ne rentre que 50 personnes à la fois toutes les heures et sur les sites dorénavant presque toutes les pyramides sont interdites d’accès.
      La team Topette !

  2. C’est re-moi…en y réfléchissant c’est plutôt à San Cristobal de las casas que la mode des jupes noires poilues sévissait !

    1. Re,
      Effectivement c’est à San Cristobal de Las Casas que les jupes sont poilues !
      Photos à venir donc…..
      Bises,
      La team Topette !

  3. Humm on vient de voir un reportage sur la cuisine mexicaine . Avez-vous eu le courage de goûter aux vers d’agave ( ils ont une belle couleur rose-rouge) , des sauterelles, des fourmis noires ?
    Ce sont des produits de leur gastronomie et pas seulement pour l’apéro que l’on trouve surtout à Oaxaca
    En tout cas, comme d’habitude vous nous faites bien rêver.
    Merci pour ce chouette reportage . Bises

    1. Bonjour Marie Odile,
      Non, nous n’avons pas goûté aux insectes et autres vers (même s’ils sont roses). On va te dire qu’on n’est pas super-fan de la cuisine mexicaine (Martine n’aime pas les galettes de maïs, du coup ça limite…).
      Rassure-toi on arrive à bien manger quand même (en plus on a des réserves).
      Et vous, êtes-vous sur la route ?
      Merci de nous suivre, un petit commentaire fait toujours plaisir !
      Bises,
      La team Topette !

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