Belize-lize Belize et moi…

Finalement le transfert de Bacalar (Mexique) à Orange Walk (Belize) s’est plutôt bien passé. On a commencé par attraper un minibus pour Chetumal, puis un autre pour Santa Elena où se situe la frontière.

De là on a été obligé de prendre un taxi qui nous emmène à la “nouvelle frontière” devant le poste d’immigration mexicain (on a attendu une bonne heure en plein cagnard et quand ça a été notre tour on a refusé de payer la taxe que nous réclamait la dame en uniforme, qui nous a donc tamponné nos passeports de mauvaise humeur).

Le taxi (qui attendait, comme prévu) nous a ensuite déposé devant le poste d’immigration belizien et nous a demandé le double du prix annoncé à cause de l’attente. On a refusé aussi et on ne lui a donné que la moitié (il est reparti de mauvaise humeur, lui aussi).

Pendant que je faisais la queue, Martine a négocié deux places dans un bus qui allait à Belize City pour deux fois et demi moins cher que ce que demandaient les chauffeurs de taxi (on pense que le patron du chauffeur de bus n’en saura jamais rien).

Du coup, partis de Bacalar à 7h30 nous voilà arrivés à Orange Walk à 12h00 après 5h30 de trajet (et oui il y a 1hoo de décalage horaire entre les deux).

Les bus au Belize, surnommés “chicken bus”, sont majoritairement des anciens autobus scolaires américains qui, lorsqu’ils atteignent l’âge de dix ans, sont vendus aux enchères. Une fois repeints ils servent alors à transporter des gens et des marchandises en Amérique Centrale. Le mot “poulet” se réfère au fait que les ruraux locaux transportent occasionnellement des animaux vivants comme des poulets.

Un rapide petit tour dans un magasin d’Orange Walk (18 000 habitants, deuxième ville du pays) nous fait retomber en enfance mais nous pose question sur leur façon de jardiner (ou de discuter ?).

Noël n’étant pas encore passé lors de notre séjour, nous avons pu constater que certains béliziens sont à fond dans la décoration de leur maison pour l’occasion.

Le lendemain, levés à l’aube, une voiture vient nous prendre à la porte de notre hébergement (cette fois c’était une cabane en bois au fond du jardin) pour nous emmener à Lamanai, site archéologique qu’on ne peut faire qu’en tour organisé, car aucune route n’y mène.

Il faut une heure et demi de bateau sur la New River (cheveux au vent) pour y accéder, ce qui est l’occasion d’une belle balade et de quelques découvertes.

Tout d’abord, une termitière de belle taille dans un arbre puis un “cactus serpent” (quand même plus sympa qu’un vrai).

Un gros iguane jaune et un petit noir (c’est pas forcément le plus gros le moins sympa parait-il).

Et puis un Pachira aquatica (appelé aussi Châtaignier de Guyane) en fleur. Il produira un fruit oblong, en forme de ballon de football américain de 30 cm de long sur 13 cm de diamètre.

Plus loin, un Tantale d’Amérique (malheureusement un peu à contre-jour, mais il n’a pas voulu se tourner sur son autre profil).

Tout ça dans un cadre bucolique et d’autant plus agréable que le vent généré par le déplacement du bateau faisait considérablement baisser la température ressentie.

Nous débarquons enfin à Lamanai (crocodile sous l’eau en langue Maya), site archéologique, Maya donc, occupé pendant plus de 3 000 ans, jusqu’au contact européen. La première pyramide appelée le Haut Temple fait 33 mètres de haut (d’où son nom, malin non ?).

Contrairement aux autres sites que nous avons visités, il est encore possible de monter sur les temples (mais ça ne va pas durer apparemment). Comme tout site Maya qui se respecte, Lamanai possède un jeu de pelote.

Lamanai se différencie des autres sites archéologiques grâce au masque d’un souverain maya émergeant d’une coiffe de crocodile. C’est rigolo ça nous a fait penser au Bayon, le temple le plus connu d’Angkor Thom au Cambodge avec ses têtes de bouddhas.

On a fini la visite avec le temple du jaguar qui ne parait pas très grand car encore dissimulé sous la végétation. Selon la légende, une vieille lance, appelée le cœur du jaguar, est cachée à l’intérieur.

Comme Lamanai est situé dans la jungle, on peut y voir des animaux qu’on entend plus souvent qu’on les voit, ce sont les singes hurleurs. On peut entendre ce singe à 4,8 km environ quand il hurle tous les matins ou quand il combat avec d’autres singes hurleurs à coups de hurlements (bonjour les voisins).

Plus paisibles sont les oiseaux, notamment le Merle fauve et le très beau Trogon de Masséna.

Et pour ce qui concerne la flore on a vu un Parmentiéra Épineux ou Parmentiera Aculeata, ou Guajilote (c’est déjà pas facile avec un seul nom alors avec trois…) dont le fruit est comestible, et des Cojones de Caballo ou Horse Balls (je vous laisse le soin de la version française), Tabernaemontana Donnell Smithii de son nom savant, dont les fruits et les branches exsudent une grande quantité de latex.

On a fini la journée avec un Boa Constricteur que Martine a même caressé dans un moment de folie pure (mais elle ne veut pas mettre la photo, par modestie).

C’est l’heure de reprendre le bateau pour rentrer dans notre cabane au fond du jardin, après une journée vraiment très sympa et pleine de découvertes, comme on aime quoi !

Le lendemain, on attrape de justesse le bus pour Belize City (merci aux beliziens qui attendaient un autre bus d’avoir sifflé le chauffeur qui partait). 1h30 plus tard nous traversons la ville (sans peine encore grâce à nos sacs à roulettes) en direction du terminal des ferrys. Nous prenons le bateau de 12h00 et à 13h00 nous accostons à Caye Caulker.

Nous voici partis à la recherche de notre hébergement (3 mn à pied, c’est cool) et là on est content parce qu’il est à ranger dans la catégorie bonne pioche.

La chambre est bien, la climatisation fonctionne bien et on dispose de plusieurs extérieurs dont un balcon avec balançoires et vue sur la mer et surtout une plage privée avec des bains de soleil et des cocotiers pour accrocher les hamacs.

Du coup, on a changé nos plans et on est resté deux nuits de plus que prévu (vu que le boulot ne nous attend pas…).

On pourrait croire comme ça que nous sommes en train de glander, mais que nenni, on est en train de guetter une charmante Paruline à gorge jaune en haut du cocotier où est accroché un hamac.

Comme on est partageur, on vous emmène voir à quoi ressemble Caye Caulker, charmante île de 8km2. Les routes sont en sable et les véhicules sont des voiturettes de golf.

Les maisons sont pour beaucoup en bois, même si le béton se développe pas mal (ça n’a pas le même charme c’est sûr).

Les habitants sont cool, (la devise de Caye Caulker est “Go Slow”) et amateurs de reggae visiblement (durant la semaine on a bien dû entendre l’intégrale de Bob Marley).

En cette saison, il y a les inévitables touristes américains qui commencent à débarquer en nombre, la haute saison débutant vraiment juste après Noël. Américains ou pas, on en soupçonne certains d’être des adeptes de la méthode Rika Zaraï et de se mettre les fesses dans l’eau pour boire un (ou plusieurs) coup !

Il faut dire que tout prête au farniente sur cette île et qu’on est quand même facilement tenté de n’y rien faire en contemplant la mer des Caraïbes.

Le 31 octobre 1961, l’île a été ravagée par l’ouragan Hattie, le plus désastreux jamais vu au Belize, qui a causé de nombreuses pertes, humaines et matérielles, et l’a coupée en deux au niveau du “Split”. Maintenant il faut aller en bateau d’un côté à l’autre.

Comme vous commencez sans doute à le savoir, notre truc c’est les oiseaux (ceux qui ne savaient pas, maintenant c’est fait). On a donc levé le nez pour voir des Frégates Superbes, déjà vues aux Galapagos (le mâle gonfle son jabot rouge pour attirer les femelles), qui volaient en bande.

Et puis, plus faciles à photographier (car plus statiques) une Grande Aigrette, un Fou Brun et puis plein de Pélicans Bruns.

Au rayon bestioles, sous l’eau cette fois, des raies qui passaient à l’heure de l’apéro voir si il n’y avait pas quelque chose à grignoter (bon elles passaient un peu tôt, vers 16h00, mais tous les jours par contre).

En parlant de trucs à grignoter, on a vu des arbres à pain avec des fruits. C’est bon, on en avait mangé mais on ne sait plus si c’était aux Seychelles ou en Polynésie (c’est vrai que dit comme ça, ça fait un peu Alzheimer de riches).

Aller, puisqu’on en est là, on vous fait une séquence avant/après qu’on a beaucoup appréciée (et donc qu’on a renouvelé, quand on aime…).

Et pour le dessert on avait des gâteaux gratuits offerts par la “Heritage Bank Limited” pour nous remercier d’avoir utilisé leur ATM (c’est bête on était au plafond de la carte, on ne pouvait pas recommencer le lendemain pour voir si on en avait d’autres). Pas sûr qu’on aura la même chose en France…

On a donc passé une semaine super sympa à Caye Caulker et, si on veut être franc, on a surtout été occupé comme ça :

Ah si, on avait aussi de beaux coucher de soleil (ça faisait longtemps qu’on en avait mis un).

Aller, il est temps de partir, on reprend le bateau, une dernière photo de notre hébergement et en route pour San Ignacio.

Donc 1H00 de bateau, traversée de Belize City à pied (toujours pas de photos d’ailleurs, décidément), et on arrive juste à temps pour attraper le bus qui nous dépose 2h30 plus tard à San Ignacio (et à 100 mètres de notre hôtel, on n’a jamais été aussi près).

Bon San Ignacio, on ne vous le cachera pas, c’est pas vraiment le lieu rêvé pour les vacances. Mais il y a une rivière en bas du village et bien sûr qui dit rivière dit oiseaux. Alors on a vu un Héron Vert et grâce à l’œil aiguisé de Martine qui l’a repéré dans un arbre, un Colibri (le graal du photographe amoureux des oiseaux, car très difficile à photographier).

Mais si on vient à San Ignacio, en fait c’est pour aller au site archéologique de Xunantunich. Pour y aller on commence par attendre le bus une heure, puis après une demi-heure de route on descend pour prendre un bac à câble (comme celui de l’île St Aubin à Angers) et puis on marche 2 kms (en montée, sinon c’est pas drôle) et on arrive sur le site.

Xunantunich a atteint son apogée entre le VIIe et Xe siècle. Le territoire aurait ensuite été abandonné par le peuple maya après un terrible tremblement de terre qui a complètement ravagé le village. Le site a alors été “mangé” par la jungle.

Sur ce site aussi, il est encore possible de monter sur les pyramides, ce qui permet d’apprécier au plus près, sur ses deux faces, plusieurs frises de stuc, ponctuées de grands masques. Il s’agit de copies recouvrant les originaux pour les protéger.

Du haut de la pyramide principale “El Castillo” on a une vue d’ensemble du site et de la jungle environnante.

La visite finie, retour en sens inverse, 2 kms de marche à pied (en descente cette fois-ci, ça correspond davantage à notre profil de sportif), l’occasion de voir des iguanes, un gris et un jaune vraiment énorme.

Et puis quelques spécimens d’oiseaux à ajouter à notre collection, un Geai Enfumé, un Tyran Quiquivi, une Paruline Noir et Blanc, une Paruline Flamboyante, un Habia à Gorge Rouge femelle (malheureusement un peu à contre-jour) et une petite Hirondelle Bicolore.

Rayon végétaux on a revu un Pachira aquatica (ou Châtaignier de Guyane, voir en haut de l’article) mais ce coup-ci avec ses fruits et de nouveau des “Cojones de Caballo” (mais le cheval devait être plus gros).

On a joué à cache-cache avec un écureuil farceur, mais il était trop vif pour nous, du coup on a repris le bac, re-attendu 1 heure le bus et on est rentré complètement claqué !

Voilà, le Belize c’est fini pour nous. On aura passé 10 jours dans ce petit pays de 22 966 km 2 (3,2 fois grand comme le Maine et Loire), peuplé d’environ 450 000 habitants, dont la capitale est Belmopan et dont le drapeau est le seul au monde qui représente des humains (un métis avec une hache et un créole avec une pagaie) avec à leurs pieds la devise du pays “Sub Umbra Floreo” (je fleuris à l’ombre).

Demain, on passe une nouvelle frontière, celle du Guatemala pour fêter le nouvel an à Flores. Du coup on en profite pour souhaiter une Bonne et Heureuse année 2023 à tous ceux qui ont eu le courage de passer les 14 minutes nécessaires pour lire les 2567 mots qui composent cet article !!!

Allez, Topette !

13 réflexions sur « Belize-lize Belize et moi… »

  1. avez vous apporter un guide ornithologique en voyage ? et un gros napareil foto ? ce qui expliquerait pourquoi Martine n’a pris ni robe , ni vernis à ongles . merci pour le voyage au Bélize et le rappel de la chanson de Pierre Groscolas, ça ma ,a fait prendre un coup de vieux (ou plutôt de vieille )

    1. Bonjour,
      Nous continuons à suivre votre périple. Nous avons de cette manière toujours l’impression d’être en Amérique centrale . Votre retour sur le Bélize est très instructif. On sera sûrement plus caler sur les oiseaux lors de nos prochains voyages. On regardera avec attention votre séjour au Guatemala. En vous souhaitant une excellente année 2023.
      Amicalement.
      Patrick et Guylaine

      1. Bonjour Patrick et Guylaine,
        Bonne et heureuse Année à vous aussi, pleine de beaux voyages !
        L’eau de la mer des Caraïbes à Caye Caulker au Belize aurait probablement été trop chaude pour les bretons que vous êtes…
        Néanmoins à l’occasion n’hésitez pas à y faire un tour, c’est bien sympa.
        Le Belize c’est très petit, ça parle anglais, les gens sont cool il y a quelques sites sympas et pas grand-chose d’autre à part la mer. Il est possible d’y faire du snorkelling et de la plongée ainsi que des sorties pêche en mer.
        10 jours ont été suffisants pour nous.
        A bientôt,
        La team Topette !

    2. Bonjour Cacahuète,
      pas de besoin de guide ornitologique dans nos bagages, on a tout dans la tête !
      On a un appareil photo dont le zoom est malheureusement de plus en plus capricieux et on croise les doigts pour qu’il tienne jusqu’à la fin du voyage. Sinon on finira avec le téléphone (et les lecteurs avec une loupe…)
      C’est sûr que Pierre Grocolas ça ne rajeunit personne, mais bravo pour ta culture musicale !
      A bientôt au Guatemala,
      La team Topette !

  2. Belle galerie de bêbêtes et de pioupious, et surtout félicitations pour le beau colibri parfaitement capturé dans l’objectif ! On a bien reconnu Caye Caulker, ses oiseaux et ses langoustes- et aussi le hamac où maintenant, Georges a gravé son nom pour la postérité ! A San Ignacio, bravo pour être monté à pied jusqu’au site, on n’avait pas eu ce courage, trop chaud, trop humide, on s’était posé dans un taxi !!! Bonne suite de périple au Guatemala !

    1. Salut les brésiliens,
      juste pour rire, Martine a pris les tickets de bus pour Tikal demain, départ 4h30 !!!
      (nous, on appelle ça faire une Sophie et Gérard…)
      Bises,
      La team Topette !

      1. Excellent ! A cette heure, nous serons encore confortablement endormis dans notre lit, on a même prévu une petite grasse matinée Topette pour prendre des forces avant notre future nuit en bus !!! Bon, trêve de plaisanterie, régalez-vous, ce site est splendide même s’il faut beaucoup marcher, et qu’évidemment il fait chaud ! Mais vous êtes habitués maintenant ! Bises, la team brésilienne agitée / Sophie-Gérard !

  3. Salut les jeunes, je vois que Georges s’est fait des potes avec la maréchaussée, bien bien. Que vous souhaiter pour 2023……. santé bonheur et tout le toutime. Topette

    1. Salut mon Bill,
      Merci pour tes vœux et en retour nous vous souhaitons à toi et à Sylvie Une Bonne et Heureuse année 2023, santé, prospérité, amour, gloire et beauté (rayer les mentions inutiles).
      Sinon pour les rapports avec la maréchaussée ça reste sans doute une allergie à l’autorité (ou à l’uniforme) …
      La bise
      La team Topette !

  4. Que de jolies “bestioles”, surtout les oiseaux (parce que le boa…. non mais ça va pas Martine ???)
    Que les hamacs et les plages me font envie !
    J’adore les maisons en bois.
    Bonne continuation et surtout bonne année 2023

    1. Bonjour Martine,
      Merci pour tes voeux et nous te souhaitons à notre tour une Bonne et Heureuse année 2023 !
      Nous aussi on a un gros faible pour les oiseaux, mais Martine (qui a pourtant horreur des serpents) a cédé à la pression d’un bel américain qui voulait la prendre en photo en train de toucher la bête….
      Pour les hamacs et les maisons en bois, ne change rien on est raccord.
      A bientôt,
      La team Topette !

  5. Comme toujours en ce moment je rattrape en masse la lecture de plusieurs post et ça me fait un bien fou. Une année commencée d’aussi belle manière ne peut que bien se dérouler sur 12 mois. C’est ce qu’on vous souhaite en tout cas !
    Et le Belize m’a conquise… un jour j’irai là bas… bises

    1. Bonjour Isa,
      On ne sait pas comment tu fais pour réussir à lire plusieurs posts de suite, ça doit être très long…
      On espère que vous aurez l’occasion de repartir très vite en voyage, au Belize ou ailleurs.
      Le Belize a pour lui l’avantage d’être encore tranquille (hors période des vacances américaines) et on pense que ça plairait beaucoup à Fab qui pourrait s’adonner au snorkelling et à la plongée.
      Pour toi il reste le hamac, et fais-nous confiance on a bien testé !!!
      Bises à vous deux et à bientôt,
      La team Topette !

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