Nicaragua Part.2 : Granada.

Le trajet León-Granada s’est déroulé sans encombre. Départ 9h00, collectivo jusqu’à Managua puis minibus, arrivée à notre hébergement à 12h30 après une petite marche (celui-ci est à mettre dans la catégorie bonne pioche, malgré l’absence d’eau chaude là encore).

Granada (officiellement Santiago de Granada) est surnommée “La Gran Sultana”, en raison de ses bâtiments de style andalou mauresque, en opposition à León plutôt castillane.

Cette ville de 131 000 habitants est située sur les rives du Lac Nicaragua, appelé aussi Lac Cocibolca, 3ème plus grand lac d’Amérique latine avec ses 8 264 km2. C’est un lac d’eau douce relié à la mer des Caraïbes par le fleuve San Juan. Il est très proche de l’océan Pacifique et il fut envisagé au 19ème siècle le percement d’un canal reliant le Pacifique à la mer des Antilles. Ce projet serpent de mer ressortira régulièrement des cartons (au gré des fluctuations diplomatico-politiques) mais a été abandonné en 2018 (jusqu’à la prochaine fois ?).

Bien que distante de seulement 18 kms de l’océan Pacifique mais auquel aucun cours d’eau ne la relie, c’est par le lac Nicaragua, le fleuve San Juan puis la mer des Caraïbes que Granada (fondée en 1524) a prospéré grâce au commerce avec des ports sur l’océan Atlantique (du coup les pirates ne se gênaient pas pour l’attaquer par le même chemin).

Une rue en grande partie piétonne relie la place centrale et le “malecon” (promenade qui longe le lac) où se déroule un match de boxe au soleil couchant (et après on dira que c’est romantique le soleil couchant).

Remonter du malecon au parque central (la place centrale, quoi. On s’hispanise pas mal en fait) est une promenade très agréable. On y voit l’église Notre Dame de Guadalupe (qui mériterait un bon ravalement si je peux me permettre).

La Calzada (c’est le nom de cette rue) est bordée de belles maisons comme l’hôtel Dario en vert (hors budget, mais on les soupçonne d’avoir l’eau chaude).

A côté se trouve le restaurant “Rapido et Furioso” qui nous a attiré avec sa façade colorée. Rien de rapide ni de furieux, mais la daurade grillée était bonne !

Repus, nous continuons de visiter cette belle ville. Une porte ouverte nous laisse voir un patio agrémenté de jolies fleurs (on ne sait pas leur nom, nous notre truc c’est les oiseaux, mais il n’y en avait pas, dommage).

La rue piétonne est parsemée de quelques mosaïques qui occupent autant le touriste photographe que l’amateur de selfie (des fois, on peut avoir un combo des deux).

Il y a même un endroit squatté par les policiers locaux qui passent leur temps à discuter et à consulter leur smartphone (on pense qu’ils ont récupéré le mot de passe du wifi de l’hôtel d’à côté).

L’arrivée à la place centrale s’annonce par la vue des coupoles de la cathédrale qui, sans surprise, va border celle-ci (faut reconnaître que les urbanistes espagnols de l’époque ne cherchaient pas l’innovation côté plan de ville).

La cathédrale Notre-Dame de l’Assomption de style néo-classique, imposante (3 614,87 m2) et colorée, n’est pas très ancienne car elle a été détruite et reconstruite à plusieurs reprises, la première église ayant été érigée vers 1525.

Donc devant la cathédrale, on trouve la place centrale, avec une fontaine, de multiples vendeurs, mais aussi des cyclistes joueurs d’échecs (bel effort d’assortiment de couleur polo/vélo) et des calèches qui attendent des touristes à promener (décidément c’est la journée du rose).

D’ailleurs, en parlant de cariole, à Granada aussi il n’est pas rare de voir des chevaux attelés et pas uniquement pour promener les touristes, ils ont aussi des buts utilitaires (non, je n’ai pas dit que promener les touristes était inutile).

Comme toute les villes d’Amérique centrale que nous avons visitées, Granada est colorée et comme on sait que vous aimez ça, on vous en remet une petite louche (pour agrémenter vos veillées au coin du feu).

Comme on est dans les belles couleurs, on vous met aussi celle-là (en retard pour Noël 2022 ou en avance pour Noël 2023 ?).

En plus, les gens sont sympas. Le soir on en a vu qui sortait le rocking-chair (une institution au Nicaragua) sur le trottoir pour prendre le frais (tout est relatif) en ne ratant pas une occasion de discuter (ils aiment bien faire plusieurs phrases pour juste nous dire “oui”).

Le Nicaragua a deux sports nationaux (tout aussi incompréhensible l’un que l’autre pour un européen) : le base-ball et le transport de passagers dans des conditions improbables.

Allez, comme on ne vous cache presque rien (ben oui, on vous raconte quand même plein de trucs, non ?), on s’est fait héler par un coiffeur qui avait bien remarqué que Willy (le coiffeur d’Antigua coupable de ma dernière coupe de cheveux) n’avait pas réussi à atteindre le dessus. Ni une ni deux, il a remédié avec maestria à ce manque et en a profité pour un rajeunissement général (j’ai gagné dix ans, c’est 360 Cordobas bien placés…).

Nous sommes allés à la “Maison des Trois Mondes” (La Casa de los Tres Mundos), siège de la fondation du même nom et centre culturel ainsi nommé car la culture nicaraguayenne reflète le mélange d’héritages indigènes, africains et européens. Appelé originellement la Casa de los Leones (la maison des lions) en raison des lions de pierre qu’on voit dans le portail, le bâtiment construit en 1720 a été détruit et reconstruit plusieurs fois. Seul le portail en pierre est d’origine (il y a toujours un petit malin qui se gare le plus près possible. Un peu de marche à pied ça aurait été bon pour sa santé et meilleur pour ma photo !).

L’exposition à l’intérieur ne nous attirant pas, on a fait les photos des peintures représentant des scènes de la guerre d’indépendance exposées dans l’entrée et on a passé notre chemin.

Juste à côté, on a tiré le portrait de trois collégiennes rieuses et coquettes qui se partageaient une bouteille de coca avant la reprise des cours (ça nous rappelle des souvenirs, mais ça ne nous rajeunit pas).

Et nous voilà arrivés au Musée San Francisco, logé dans l’ancien couvent du même nom, bâti en 1529, devenu siège de la première université de Nicaragua de 1835 à 1867, puis redevenu couvent (chassez le naturel…).

Dans la salle la plus grande on peut voir une collection de statues zoomorphes (qui représentent des animaux. Des fois j’aime bien me la raconter) retrouvées sur l’île Zapatera (île du lac Nicaragua), qui ont été gravées par les peuples précolombiens entre l’an 800 et 1200.

On a vu aussi une belle exposition de peintures (dont certaines nous font penser aux livres “Où est Charlie ?”).

Mais il y avait aussi des œuvres plus originales en tissu qui ont beaucoup plu à Martine (qui y trouvera peut-être des sources d’inspiration ?).

Il y avait aussi un rayon “Art Religieux” dont nous avons surtout retenu une pièce énorme qui se portait en procession (c’est du bois massif, comme tout ce qu’ils font ici, on imagine pas le poids que ça doit faire !).

Le bâtiment a été restauré avec minutie (ils ont dû s’amuser à rapiécer les colonnes du cloitre) et le résultat est chouette. Ils ont même exposé les vieilles portes (on n’est pas sûr que ce soit çà, mais les portes étaient jolies).

Comme ils savaient qu’on venait, il y avait même des oiseaux en exposition. C’est plus facile à prendre en photo qu’un vrai toucan, n’est-ce pas Gérard ? (Quoique le mobile bouge…).

Nous ressortons contents de notre matinée et nous continuons notre visite de Granada, dominée par le volcan Mombacho qui est distant de 10 km et culmine à 1 345 mètres d’altitude. Il n’est plus en activité depuis des milliers (voire des millions) d’années et est entièrement recouvert par la végétation.

On se dirige vers l’église de Xalteva (et non pas la Salvetat) dont on dit que la ville fut construite autour d’elle. Incendiée, elle fut reconstruite en 1890.

Mais l’église la plus intéressante est de loin l’église de la Merced. Construite entre 1751 et 1781 elle a une façade coloniale baroque (jusque-là rien de bien original) et offre l’intérêt de pouvoir grimper dans le campanile (par un escalier ridiculement étroit et très raide) et une fois là-haut d’avoir une superbe vue sur toute la ville. Allez, suivez-nous.

On n’est pas très haut finalement (sur le balcon devant les cloches qui sont elles-mêmes sous l’horloge) mais ça suffit pour être au-dessus des toits environnants et avoir la meilleure vue sur la volcan Monbacho (pour une fois dégagé des nuages).

C’est aussi de là-haut qu’on peut faire une photo de la cathédrale (sans aucun fil électrique devant, enfin) avec le lac Nicaragua en arrière-plan.

Deux petites coupoles pour la fin, et l’autre cloche du campanile (qui a eu le bon goût de ne pas sonner quand je lui tenais compagnie).

La prochaine fois on vous parlera volcan, bateau, îles et road trip improbable !

Ça vend du rêve, non ?

Allez, Topette !

6 réflexions sur « Nicaragua Part.2 : Granada. »

  1. Hello les Topette désormais costaricaines !
    Encore un bel article bien coloré avec (pour moi) une mention spéciale pour le vélo rose et la calèche assortie !
    Georges, bravo pour le coiffeur : cette fois, tu en as eu pour ton argent, les ciseaux et tondeuses ont fait le job car on ne te reconnait presque plus… Où est ta barbe ???
    J’ai beaucoup aimé les tableaux du Musée San Francisco (très inspirants), ainsi que les toucans qui ne bougent pas, comme tu dis, ils sont plus facile à prendre en photo et surtout on ne se fait pas bouffer par les moustiques en les traquant dans la jungle !
    Bonne suite de périple au Costa Rica !
    La TST (oui, pas de chance, on ne change pas de pays tous les 15 jours !)

    1. Hello la TST,
      (surtout le S au vu des dernières photos sur votre blog. On a vu que Gérard avait moins de mal à photographier les ficelles que les oiseaux !!!)
      Pas d’inquiétude, la barbe est revenue (du coup je redeviens vieux…).
      Nous avons beaucoup aimé le Nicaragua malgré les douches froides. On est chanceux sur ce début de Costa Rica, ça fait deux hébergements avec de l’eau chaude (pourvu que ça dure…).
      Continuez à bien profiter du Brésil et de ses charmes,
      A bientôt,
      La team Topette !

  2. Attention Georges, tu vas prendre un coup de soleil sur le menton !
    Sinon, toujours aussi agréable de vous suivre à travers ces jolies photos.
    Très chouette aussi les rocking-chair.
    Bon voyage.

    1. Salut Céline,
      On a bien pensé rapporter un rocking chair, mais ça ne rentre pas dans le sac à roulettes !
      La barbe a repoussé avant que le menton ne rougisse, tout va bien.
      Merci de nous suivre,
      A bientôt,
      La team Topette !

  3. Salut la compagnie,
    Je vois que ça continue tranquille mais sûrement. Merci pour la couleur et surtout le temps que vous prenez pour expliquer tous les détails . Et Martine, pour toi le coiffeur c est quand ?
    À bientôt

    1. Salut Myriam,
      C’est vrai que la mise à jour du blog est parfois chronophage, mais ça nous permet aussi de creuser des choses qu’on a vues (sans toujours bien les connaître), et aussi ça nous sert après coup de mémoire (ça nous servira dans quelques temps quand on se dira : c’était où, c’était quand, comment on a fait pour y aller etc…).
      Martine n’envisage absolument pas le coiffeur, même si elle se rend compte sur les photos qu’elle blanchit sous le harnais !
      A bientôt,
      La team Topette !

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