Le Trou est un d’Estaing quel Conques !

On s’était quitté sur la presque fin de “la Route des Pigeonniers” (fascicule cultissime de l’office du tourisme du Tarn). On dit presque car il nous en restait deux à voir, un à St Paul Cap-de-Joux (Google maps est votre ami) et un autre à Lavaur (retour au source du voyage donc). On vous met les deux photos pour égayer votre journée, bande de petits veinards.

Nous avons profité de notre passage à Lavaur pour laver le linge et acheter une Mouna à l’anis (anis qui, comme chacun sait, facilite la digestion) pour notre quatre heures (tradition et qualité, c’est mieux que chasse pêche nature et tradition non ?).

Ayant entendu parler de Saint-Sulpice-la-Pointe par Philippe Dauga, le chanteur-bassiste de Bijou (gamin, il s’était fait les troncs de l’église), on a décidé d’aller voir à quoi ça ressemblait. Eh bien figurez-vous qu’il y a un très beau pigeonnier (avec deux sculptures), un château (en ruine) et une église (en brique).

Nos vagabondages nous virent quitter le Tarn, dont nous connaissons maintenant assez bien l’ouest (l’est sera peut-être l’objet d’une “saison 2”, il ne faut pas manger tout son pain blanc d’un seul coup….) pour attaquer l’Aveyron avec la visite de Bozouls et de son fameux “trou” (petite pensée à Bill, notre fidèle lecteur).

Le canyon de Bozouls en forme de fer à cheval, dit “Trou de Bozouls”, est une curiosité géologique, creusée dans le calcaire par la rivière “Le Dourdou” durant des millénaires. Ce méandre encaissé forme un cirque naturel de 400 m de diamètre et 100 m de profondeur.

Au milieu de ce canyon, sur un éperon rocheux, on peut voir l’église romane Sainte Fauste, construite en grès rouge au XIIème siècle.

C’est très impressionnant à voir, surtout si on a le vertige (en plus d’un genou en vrac) et ça fait une superbe vue le soir au soleil déclinant (les photos du coucher de soleil sont ratées, alors…).

Poursuivant notre chemin (nous sommes sur celui St-Jacques-de-Compostelle, et de nombreux panneaux routier nous enjoignent de ne pas écraser les pélerins), on s’arrête pour visiter l’église de St-Pierre de Bessuéjouls, en grès rose, rebâtie au XVIème siècle mais ayant conservé intacte sa partie romane sous le clocher.

Un escalier étroit (et très sombre) au fond de la nef, permet d’accèder à la chapelle haute dédiée à St Michel (elle se situe au niveau des deux petites meutrières à mi-hauteur). On peut y voir un autel du XIIème siècle et des chapiteaux dont un représente une sirène à double queue encadrée de deux centaures et un autre à entrelacs considéré comme un modèle du genre.

L’étape suivante eut lieu à Espalion posée sur les deux rives du Lot (et équipée d’un Super U, Martine est heureuse).

Les vieilles maisons se reflétant dans les eaux de la rivière, les anciennes tanneries (on tannait les peaux sur les pierres plates qu’on voit sous les maisons au bord de l’eau), le Pont-Vieux, l’église paroissiale avec ses deux tours et l’église St-Jean-Baptiste abritant le musée du Scaphandre (il était fermé dommage, on n’était pas à l’abri d’un nouveau centre d’intérêt…), tout cela a bien rempli notre journée !

Après une bonne nuit de repos (au camping municipal tenue par une charmante dame) on est allé en vélo voir l’église romane de Perse.

Le portail, est superbe avec son grès rose sculpé. Le tympan illustre le thème de la Pentecôte : la Vierge Marie reçoit le Saint-Esprit sous la forme d’une colombe et des langues de feu se dirigent vers les dix apôtres. Le linteau en dessous représente la Pesée des âmes et du Jugement dernier.

On admire aussi la quarantaine de modillons sous la corniche (dont certains sont rigolos) et on voit les Rois mages en haut et à gauche du portail (vivement la galette).

A l’intérieur on a vu un plafond peint et une colonie de chauve-souris en plein sommeil (certaines avaient quelques insomnies et voletaient un peu).

Après cette visite on rentre à vélo au camping en jetant un dernier coup d’oeil à Espalion, on retire les cales et en route pour notre prochaine étape.

Prochaine étape qui s’avère être Sainte-Eulalie-d’Olt, un des plus beaux villages de France (mais pas bien grand, 377 habitants).

Toujours dans l’Aveyron mais situé sur la rive gauche du Lot comme son nom l’indique (Olt est le nom occitan pour Lot), le bourg médiéval de Sainte-Eulalie-d’Olt est doté d’une église du XIème siècle, d’un château du XVème siècle et de ruelles étroites et tortueuses où il fait bon flâner.

Depuis toujours, afin de récolter de l’argent pour payer les messes des défunts, tous les ans à la Toussaint se tient une vente aux enchères dont le premier lot est traditionnellement une poule vivante. D’autres lots sont ensuite proposés par les paroissiens : eau-de-vie, œufs, noisettes, tableaux…

Le village suivant est Saint-Geniez-d’Olt, qui su tirer profit de la draperie pour devenir au XVIIème siècle l’une des villes les plus importantes du Rouergue.

Sur le pont une statue rappelle la légende des “Marmots”. Au XVème siècle, deux enfants furent sauvés de la noyade lors d’un déluge orageux qui emporta leur maison et leurs parents car ils étaient partis courir après leur marmotte aprivoisée qui, effrayée, fuyait l’orage (de toute façon elle n’avait plus de papier alu).

On peut aussi voir un monastère et un cloître, dans lequel sont maintenant logés les services public et la mairie, qu’on doit aux Augustins qui, chassés de Ste Eulalie d’Olt, s’installèrent à Saint Geniez d’Olt vers 1347 et y bâtirent cet ensemble.

Dans la catégorie des “Saint quelque chose d’Olt”, le village suivant est Saint-Côme-d’Olt, donc toujours sur les rives du Lot. La petite ville est quasiment circulaire et ses remparts sont devenus les façades des maisons (pour le côté circulaire je reconnais que c’est pas très visuel, il faudrait un drone mais du coup c’est plus la même catégorie de blog).

L’église de style gothique flamboyant (construite de 1522 à 1532) possède un clocher flammé (en Anjou on dit clocher tors) dont on ne sait pas si la spirale a été voulue par les architectes ou bien créée sous le poids de la charpente. Elle possède aussi de magnifiques portes en chêne sculpté, œuvre de l’architecte Antoine Salvanh, chacune ornée de 365 clous en fer forgé martelé datant de 1532 (on verrai bien l’apprenti sur le plantage des clous).

Le cœur du village, classé Plus Beau Village de France lui aussi, a gardé son caractère médiéval avec ses trois portes d’entrées fortifiées et ses venelles.

La Chapelle des Pénitents, voisine de l’ancien hospice pour les pèlerins, siège de la confrérie des Pénitents blancs jusqu’en 1935, aujourd’hui salle d’expositions possède une belle toîture en forme de carène renversée.

Toujours dans la catégorie des “plus beaux villages de France”, Estaing est notre nouvelle étape. Très connu grâce à l’ancien président de la république dont le père et quelques membres de la famille Giscard obtinrent en 1922 par un décret pris en Conseil d’État, le droit d’adjoindre à leur nom de famille, le patronyme d’une de leurs aïeules en ligne féminine, Lucie-Madeleine d’Estaing (1769-1844).

Estaing s’enorgueillit d’un pont gothique (début XVIème siècle) ainsi que d’un château construit au XIIIème siècle autour d’un donjon pentagonal, classé monument historique en 1945 et racheté en 2005 par l’ancien Président de la République Valéry Giscard d’Estaing qui n’y venait que quelques jours par an (ah, le charme des résidences secondaires).

L’église construite au XVème siècle abrite les reliques de Saint-Fleuret (presque complet est-il précisé dans l’édifice. Mais que manque-t-il donc ?). Elle est classée monument historique tout comme la croix en pierre sculptée qui se trouve sur son parvis et qui nous rappelle que nous sommes sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Nous ne résistons pas au plaisir du selfie sur le pont devant le petit sam’suffit de VGE (payé avec les diamants de Bokassa, peut-être ?).

Laissant derrière nous Estaing nous mettons le cap sur Entraygues-sur-Truyère au confluent du Lot et de la Truyère où nous trouvons à stationner la camonniette.

De bon matin, on part visiter ce charmant village dominé par le château. Construit entre 1278 et 1290, pillé et dévasté en 1587, rasé en partie en 1604, reconstruit au XVIIème siècle il ne reste d’origine que les 2 tours, la cage d’escalier, la salle voutée gauche du rez-de-chaussée…

Le château d’Entraygues-sur-Truyère.


L’église St Georges (la classe) est ornée d’une plaque faisant état d’un don de la part d’une demoiselle Oustri d’Entraygues en mémoire de Monsieur Gineston son bienfaiteur. Ça ouvre la porte à de nombreuses questions : le don a servi à quoi exactement, la reconstruction de l’église? L’achat de l’horloge ? Et qu’a bien pu faire ce monsieur Gineston à cette demoiselle Oustri d’Entraygues pour être ainsi honoré ? Il reste bien des mystères à éclaircir…

Quelques photos de ce charmant village avec ses vieilles rues et ses maisons à colombages datant du XVème et XVIème siècle.

N’oublions pas son pont gothique sur la Truyère du XIIIème siècle, construit par les frères pontifes (congrégation ayant pour mission de construire des ponts. Etonnant, non ?). Il comportait une tour de péage à chaque extrémité et jusqu’au début du XXème siècle, des marchands se tenaient dans les refuges pour proposer leurs marchandises.

Une dernière photo d’Entraygues-sur-Truyère et en voiture Simone !

Et on arrive au dernier village de cet article, Conques-en-Rouergue que nous appelerons famillièrement Conques (les tirets ça va bien cinq minutes…).

“Conques est un site exceptionnellement préservé du nord Aveyron, un trésor millénaire, un joyau de l’art roman, un bourg monastique médiéval… Lieu riche en architecture, en sculpture, en orfèvrerie médiévale et en art contemporain, il invite à un émerveillement, une pause artistique et spirituelle.” Je vous rassure de suite, c’est pas de moi mais de l’office de tourisme. Du coup pas mieux, j’envoie les photos (avec une nette préférence pour la petite terrasse à la fin).

Bien sûr le village de Conques est classé parmi les Plus Beaux Villages de France (autrement on ne serait pas venu, tiens) et son abbatiale sainte Foy (mais qui s’appelle Foy ?) marie l’architecture romane, avec son tympan représentant le jugement dernier, et l’art contemporain avec les vitraux de Pierre Soulages (bof, bof).

Conques est également une étape majeure sur le Chemin de Compostelle.

Eh bien on va s’arrêter là pour cette fois (on ne voudrait pas vous saouler non plus). En parlant de ça, dis donc c’est l’heure de l’apéro ! On fait pèter les cahuètes on sort les glaçons et leurs copains Jack, Daniel et Martini et on vous dit : à la votre !

Allez, Topette !

4 réflexions sur « Le Trou est un d’Estaing quel Conques ! »

  1. Salut les jeunes, encore plein mes yeux de tous ces magnifiques paysages.
    Le trou de Bozouls me rappelle des souvenirs ou nous étions invités par un imprimeur avec JYG, je n’ai jamais mangé autant de foie gras et sous toute ces formes de ma vie. Gavé qu’il était le pépère.
    A bientôt, topette.

    1. Salut mon Bill,
      Je me rappelle aussi du compte rendu que tu nous avais fait de ce déplacement gastronomico-touristico-professionnelo ! C’est pour ça que je voulais y passer et on n’a pas été déçu, c’est vraiment impressionnant !
      On attaque le retour, à bientôt
      La team Topette !

  2. Y a pas à dire c’est beau la France ! Il y a même des coins où je suis passée quand j’avais 20 ans et dont je ne me souvenais même plus ! Ah les Topette , vous êtes les champions du rembobinage de souvenirs touristiques ou musicaux bisous

    1. Salut Isa,
      Vivement que vous achetiez un camping car pour pouvoir vous promener dans la France de vos souvenirs (prenez un camping car avec lecteur de cassettes pour la musique d’époque !).
      Au fait, bonne retraite !!!!
      Bisous
      La team Topette !

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