Flash Back Suédois

Cédant à la demande générale (et aussi parce qu’on en a envie, tiens), nous allons vous faire le récit de nos vacances d’été 2021, qui nous virent parcourir le sud de la Suède ainsi que le Danemark à bord de notre camonniette. On commence par la Suède, mais on vous prévient de suite, il y aura plus de photos que de texte (forcément déjà il y a des photos dont on ne se rappelait plus, alors on vous dit même pas les bleds avec leur nom plein de trémas).

Alors le 12 Août 2021 on est arrivé en Suède à Malmö après avoir traversé l’Øresundsbron, le pont qui relie Copenhague (au Danemark) à Malmö (en Suéde). C’est un ouvrage extraordinaire de 16 km de long, composé au départ de Copenhague d’un tunnel d’environ 4 km qui débouche sur une île artificielle de 4 km (et large de quelques centaines de mètres) avant de se transformer en un pont d’environ 8 km.

La traversée en camping-car coûte un bras, alors avant de partir on avait pris un abonnement annuel (sur le site en danois, pas simple). Du coup l’aller-retour plus l’abonnement revient un poil moins cher que l’aller simple (et comme on comptait bien revenir…). Et puis c’est magique quand on arrive de voir la barrière se lever sans qu’on ait rien à faire !

On s’est posé au camping très bien situé à la sortie du pont, juste au bord de l’Öresund.

Nous visiterons Malmö à notre retour, pour l’instant nous longeons la côte, cap au nord, jusqu’à Mölle (715 habitants tout de même), à l’origine un village de pêcheurs devenu destination touristique grâce à son emplacement près de la réserve naturelle de Kullaberg.

Un arrêt à Mellbystrand nous permit de voir que les suèdois n’hésitent pas à se garer sur la plage (nous, on dit “à l’australienne”).

La grande ville suivante est Göteborg, deuxième ville de Suède avec ses 580 000 habitants, son industrie et ses activités économiques. Elle est traversée par le fleuve Göta älv.

La fontaine des Cinq Continents, une sculpture de Tore Strindberg, est une fontaine en granit avec cinq sculptures féminines nues en bronze, représentant cinq continents. On a fait un gros plan sur l’Asie, et on a rajouté une porte bien encadrée, celle de la Thamska Huset, une maison ancienne datant du 18ème siècle.

Visiblement les suédois aiment boire un coup en terrasse dans le confort, les voies cyclistes sont très bien indiquées (heureusement car c’est totalement imprononçable, va demander ton chemin…) et les jeunes suédoises se débrouillent visiblement par elles-mêmes pour gagner leur argent de poche.

A Göteborg il serait ballot de ne pas faire une halte au Café Husaren pour déguster les plus gros “Kanelbullar” de Suède. Fameuses ces brioches à la cannelle !

Quittant Göteborg par le nord, nous filons directement à Strömstad qui sera le point le plus au nord de notre voyage. C’est une station balnéaire très réputée, blottie dans une des innombrales petites baies de cette côte ouest qui file jusqu’à la frontière norvégienne.

De Strömstad, on redescend tranquillement en longeant la côte du Bohuslän. Cette province la plus à l’ouest de la Suède, est dotée d’un vaste archipel de plus de 8 000 îles et îlots. Les paysages accidentés, faits de blocs de granits entre lesquels pousse de la bruyère, sont parsemés de petits ports pittoresques avec leurs hangars à bateaux rouges.

Premier arrêt à Fjällbacka, dont le nom peut vous évoquer (suivant votre âge) Ingrid Bergman, qui y passait ses étés et dont une partie des cendres est dispersée au large, ou Camilla Läckberg, qui y est née et qui y situe la plupart de ses romans noirs (on peut fournir les livres au format epub).

Mention spéciale pour les grand-mères de la dernière photos qui font trempète quotidiennement dans une eau, très belle c’est vrai, mais très froide, c’est très vrai aussi.

On a vu un faux pélican (?) des vraies boîtes aux lettres joliment décorées et on glisse l’indispensable coucher de soleil qui ravit le photographe.

L’arrêt suivant est à Smögen, réputé pour être l’un des plus beaux villages de pêcheurs de Suède. C’est un peu la Côte d’Azur des Suédois, le Saint-Tropez scandinave, l’endroit où ils rêvent de passer des vacances ensoleillées.

Une jetée en bois longue de plusieurs centaines de mètres permet de se promener et nous emmène jusqu’aux superbes cabanes de pêcheurs en bois multicolores (les cabanes, pas les pêcheurs).

On se promène dans les petites rues où des anciennes cabanes de pêcheurs font désormais office de boutiques branchées de vêtements ou d’artisanat, et on regarde les bateaux de pêche aller et venir entre les îlots sous le soleil.

Il parait que passer une journée à Smögen, c’est se donner une première idée du tourisme à la suédoise. On va s’habituer facilement, je pense.

La ville suivante porte un nom de revêtement mural de chez ikéa (double face, blanc/gris clair, imitation ciment). Il s’agit de Lysekil, ancienne ville thermale dont la prospérité s’est bâtie sur le commerce du hareng.

Un poil plus complexe niveau prononciation, Fiskebäckskil est notre étape suivante. Charmant village avec des maisons blanches et jaunes entourées de rosiers et des ruelles pavées partant du petit port pour rejoindre les hauteurs en longeant le fjord Gullmar (le seul fjord du pays au sens géographique du terme parait-il).

C’est le lieu de naissance du peintre Carl Wilhelmson (1866–1928), dont le nom nous est aussi inconnu que son oeuvre (ouais, des fois on n’a pas envie).

L’église en bois est superbe. Elle a été construite en 1772 et il parait que “l’intérieur contient de remarquables sculptures de plusieurs anges ainsi que des plaques en or et une splendide collection de lampes royales servant à illuminer l’intérieur lors des grandes cérémonies”. Comme c’était fermé on ne sait pas si ce remarquable argumentaire de l’office du tourisme est vrai.

Par contre, à des petits riens, on soupçonne les suédois d’être, sous une apparence rugueuse, des petits comiques.

Allez, on vous montre qu’on a le teint assez raccord avec les couleurs locales.

On s’arrête passer la nuit à Henån (pas de tréma mais un rond du plus bel effet sur le “a”) sur un parking tout bête mais avec une très jolie vue depuis la porte de notre (superbe) camonniette.

Après une nuit très calme nous repartons pour Klädesholmen. On ne va pas se mentir, avec ses 322 habitants ce pitoresque village de pêcheurs n’a pas une vie trépidante (bien qu’il produise la majorité du hareng mariné suédois), mais ses jolies maisons nous ont beaucoup plues.

Cet îlot est réputé pour la pêche au hareng qui se pratique depuis le 15ème siècle, et les pêcheurs locaux proposent des safaris “pêche” aux homards, aux huîtres et aux moules (mais pas aux harengs ?).

On quitte la côte pour rejoindre l’intérieur des terres et notament le château de Läckö (superbe double tréma). Ce beau château de près de 250 pièces ( ? visiblement personne n’a vraiment compté… ou alors il y a un désaccord sur le nombre) domine le lac Värnen. Chateau médiéval bâti en 1298, il fut reconstruit au 17ème siècle dans le style renaissance par le comte Magnus Gabriel de la Gardie. Il est doté d’un très beau jardin.

Comme on avait passé la nuit sur le parking du château, on l’a visité dès le matin et je peux vous certifier que la température de l’eau du lac Värnen n’a rien à voir avec celle de la douche de la camonniette !

Non loin du château on peut voir un moulin à vent. C’est toujours plaisant à regarder, non ?

Poursuivant notre route, nous arrivons à Gränna, ville d’environ 2600 habitants, connu pour sa spécialité appelée “polkagrisar” qui sont en fait des bonbons longs à raies blanches et rouges, vertes, marron… inventés en 1859 par la veuve Amalia Eriksson. Encore merci à elle.

Gränna est située sur la rive est du grand lac Vättern, face à l’île de Visingsö à laquelle elle est reliée par un ferry.

Mais que serait un voyage en Suède sans un arrêt à Älmhult ? C’est cette petite ville suédoise qui vit naître le célèbre naturaliste Carl Linné dans ses environs (à Råshult très précisément) et dans laquelle fut ouvert le tout premier magasin IKEA en 1958. C’est devenu le musée IKEA sur le parking duquel nous garons la camonniette pour la nuit avant d’en faire la visite.

Du coup on connait tout sur cette marque de meuble qui sait si bien nous vendre des heures de montage aidé par un mode d’emploi parfois abscons (en un seul mot), dont le nom a été créé à partir des premières lettres du nom du fondateur de la marque (Ingvar Kamprad), du nom de la ferme de ses parents (Elmtaryd) et du nom de son village (Agunnaryd).

La visite nous permet de remonter le temps au travers des modèles qui ont fait le succès de la marque et Martine s’est rappellé son idole de jeunesse : “Pippi Långstrump”, soit litéralement “Pippi longues chaussettes”, traduit en français par “Fifi Brindacier”, oeuvre de la romancière et scénariste suédoise Astrid Lindgren.

Par moment il est renversant ce musée ! Heureusement il comporte aussi un restaurant où nous pouvons goûter à la spécialité culinaire suédoise, les boulettes de viande servies avec de la purée de pommes de terre, des airelles, des concombres marinés et de la sauce à la crème (simple mais excellent !).

Passage à Växjö, ville de naissance de Mats Wilander (pour les amateurs de tennis) et de Jonas Jonasson (pour ceux qui savent lire), doté d’un camping au bord de l’eau (visiblement prisé par un policier caravanier), lui-même équipé d’une fabuleuse machine à vider les cassettes de WC (c’est magique).

Ayant fini de traverser la suède d’ouest en est, nous arrivons à Kalmar (37 000 habitants), l’une des plus anciennes villes de Suède, construite sur un détroit de la mer Baltique. C’est dans le château de cette ville, que fut conclue en 1397 l’union des trois royaumes scandinaves : Norvège, Danemark et Suède.

Kalmar possède une très belle place où se dresse fièrement une cathédrale au style baroque et scandinave, construite à partir de 1660 et achevée en 1703 (sont pas rapides rapides dans le bâtiment scandinave).

L’ancien château d’eau de la ville (65 mètres de haut, construit entre 1887 et 1900) a été reconverti en 1983. Il contient maintenant onze appartements répartis sur 15 étages.

Kalmar possède aussi de nombreuses petites rues où il fait bon se balader. On a même vu par la vitre (sur l’avant-dernière photo) que Vincent Cespedes a des inconditionnels en Suède (où alors ils ne comprennent pas le français ?).

Piquant au sud en longeant la côte ouest, on arrive tranquillement à Karlskrona, ville fondée en 1680 par le roi Charles XI de Suède afin d’être le siège de la marine royale suédoise et de son chantier naval.

Son développement fut fortement lié à celui de son port et de son chantier qui tournait à plein régime grâce à la forte demande en navires liée aux conflits pour le contrôle de la mer Baltique (la guerre c’est souvent bon pour les affaires).

La stabilité politique à partir du 19ème siècle a entraîné le déclin de l’activité de la marine et du chantier naval, mais on a aperçu ce qui est peut-être leur dernière réalisation… (John, Paul, George et Ringo sont passés à Karlskrona c’est maintenant prouvé).

Karlskrona s’est progressivement reconvertie en une ville des hautes technologies, grâce à la création d’un institut de technologie en 1989 (la guerre technologique est-ce que c’est aussi bon pour les affaires ?).

Karlskrona est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO et les maisons suédoises nous plaisent toujours autant.

On reprend notre route et on se pose à Kristianstad, ville d’environ 42 000 habitants qui tire son nom de son fondateur, le roi Christian IV du Danemark. On est dorénavant dans le comté de Scanie, la partie la plus au sud du pays.

Bon, pas grand chose d’extraordinaire à voir si ce n’est le Naturum Vattenriket qui est le centre d’interprétation de la nature des marais environnants. Et sur un mur un beau travail de l’artiste espagnole Lula Goce intitulé “Lola at the Sea”.

Impossible de passer en Scanie sans s’arrêter à Ystad une des plus vieilles villes de Scanie, son histoire remontant aux 12ème-13ème siècles, à l’époque où la région était danoise.

La ville prospéra grâce au commerce du hareng, en particulier avec l’Allemagne. Après le déclin des stocks de harengs la ville se tourna vers l’export des excédents agricoles et du bœuf. De nos jours, Ystad est devenue une petite ville touristique avec ses vieilles rues pavées et ses nombreuses maisons à colombages.

Mais ce qui rend Ystad incontournable, c’est le fait que la ville sert de décor aux enquêtes policières du commissaire Wallander qu’on doit à l’écrivain Henning Mankell.

On peut ramener en souvenir un petit personnage en terre cuite, le “Tornväktaren”. Depuis 1750, chaque nuit, toute l’année, le gardien de la tour de l’église Sainte-Marie, le Tornväktaren, souffle dans son “lur”, sorte de trompe, pour annoncer que tout est calme dans la ville.

On a vu une plante bizare qui, sous toute réserve, serait un Pokeberry. Mais bon les plantes c’est pas vraiment notre truc (nous c’est les oiseaux mais on n’est pas gaté sur ce plan-là en Suède).

On en parlait justement, et soudain on a vu passer des oies sauvages (elles s’en allaient vers le midi, la Méditerranée…).

Deux autres migrateurs (mais roulants ceux-là) bien connus des lecteurs du blog.

A quelques encablures d’Ystad, on a été voir le site d’Ales Stenar qui, avec ses 68 mètres de long, est la plus grande construction mégalithique qui ait subsisté en Scandinavie. L’ensemble comportait autrefois 60 menhirs de grès (il en reste 59), pesant chacun environ 1,8 tonne. Cette construction en forme de vaisseau se trouve sur une colline couverte d’herbe et haute d’environ 37 mètres, tombant en à-pic dans la mer Baltique.

A tout hasard on vous met une photo du panneau explicatif (en suédois je sais, mais on n’a pas mieux) et une photo avec nous pour donner une idée des dimensions (on n’a pas mieux non plus).

Et puis on s’est un peu baguenaudé à travers la Scanie voir des petites curiosités, comme le moulin de Sövestad (360 habitants), l’église de Skårby (70 habitants), le château de Svaneholm (reconstruit en style Renaissance avec ajout d’une aile en style baroque italien) et enfin le château de Torup.

On a fini par arriver à Lund, la grande ville estudiantine suédoise. En effet son université, fondée en 1666 a acquit une renommée européenne et même mondiale à tel point que la majorité de la population est composée d’étudiants qui sont environ 50 000 sur les 90 000 habitants que compte Lund (ça doit être quelque chose le jeudi soir !).

La ville dispose d’une cathédrale bâtie aux alentours de 1085 et reconstruite au 13ème siècle, c’est la plus grande cathédrale romane de scandinavie. Elle contient une magnifique horloge astronomique du 14ème siècle. il parait que deux fois par jour, le mécanisme de l’horloge déclenche un défilé de statues représentant les Rois Mages, tandis qu’un orgue intégré joue l’air médiéval “In dulci jubilo” (dommage on ne l’a pas entendu, et comme je ne connais que la version de Mike Oldfield…).

Notre boucle suédoise se termine où elle a commencé, à Malmö ville de 350 000 habitants. On voit de loin la Turning Torso, un gratte-ciel résidentiel haut de 190 m qu’on doit à l’espagnol Santiago Calatrava.

Malmö est une ville très agréable à visiter et on la rejoint très facilement en vélo à partir de notre camping (le même qu’à notre arrivée) grâce à de très belles pistes cyclables.

La boucle est bouclée, on reprend l’Øresundsbron dans l’autre sens, direction Copenhague. En attendant qu’on vous raconte le Danemark, faites comme nous regardez l’excellente série “BRON” (4 saisons 38 épisodes) qui se passe entre la Suède et le Danemark.

Et comme on ne peut quand même pas passer sous silence (c’est le cas de le dire) la bande-son de notre balade Suèdoise, on vous en laisse écouter un extrait (c’est classé patrimoine national là-bas !).

Allez, Topette !