Après avoir retraversé l’Øresundsbron (miracle renouvelé de la barrière qui se lève automatiquement en reconnaissant notre camonniette), nous voici, début septembre 2021, au Danemark. Nous trouvons une place sur une aire de camping-car à environ 7,5 km de Nyhavn, le port et lieu emblématique de Copenhague, que nous rejoignons facilement en vélo (électrique, restons calme) grâce aux pistes cyclables omniprésentes (tout ici est vraiment pensé pour le vélo).
Le port de Nyhavn (qui signifie “nouveau port”) est célèbre pour ses maisons aux façades colorées. On le doit au roi Christian V qui l’a fait creuser de 1670 à 1673 par les prisonniers de guerre suédois (main d’œuvre vraiment pas chère) issus de la guerre dano-suédoise (1658 à 1660). Il a vite été connu pour la bière, les marins et la prostitution (c’est un port quoi).
Au bout du port on peut acheter un café dans une deux chevaux camionnette reconvertie en café roulant et judicieusement placée à côté des sanitaires (le café c’est diurétique).
Personne ne photographie jamais les sanitaires et c’est dommage. Ici on appelle ça des “Pissoir” et visiblement ils ne sont pas faits par JC Decaux (des blogs avec ce niveau de détail c’est rare, non ?).
Copenhague est la capitale et la plus grande ville du Danemark (1 400 000 habitants pour l’agglomération) où, grâce aux 400 km de pistes cyclables, 49 % des déplacements s’effectuent à vélo. Aux heures de pointe, les feux des principaux axes sont réglés sur la vitesse des cyclistes (20 km/h, un peu rapide pour nous…) et contrairement à la France, les cyclistes danois commettent beaucoup moins d’infractions que les automobilistes.
Sur Højbro Plads, devant l’ancienne église Saint-Nicolas (du 16ème siècle) qui abrite aujourd’hui une galerie d’art contemporain, on peut admirer la statue équestre de l’évêque Absalon, le légendaire fondateur de la ville, qui fut inaugurée en 1902 pour marquer le 700ème anniversaire de sa mort.
Non loin de là, le bâtiment Højbrohus, construit en 1896 sur les plans de Richard Bergmann (1860-1925) est un bel exemple d’architecture Art nouveau qui s’inspire de la nature et des formes organiques, contrairement à son successeur l’Art Déco influencé par le cubisme et le constructivisme (de loin notre préféré).
On a flâné dans le Quartier latin dont le nom fait référence à la langue latine, autrefois largement parlée à l’université, et sur Gråbrødre Torv une place piétonne située au centre de Copenhague.
Du coup on est arrivé sur la place Kongens Nytorv où se situe un ancien kiosque baroque de 1913 transformé en café-bar.
Plus loin, la “Børsen”, la Bourse de Copenhague quoi, (au passage remarquez comme on a perdu les trémas pour gagner les O barrés) est un édifice construit entre 1619 et 1640, principalement connu pour sa flèche en forme de spirale haute de 56 mètres, où s’enroulent les queues de quatre dragons.
Le “Palads” est un cinéma. Il a été établi dans l’ancienne gare centrale de Copenhague qui avait cessé ses activités en 1911 suite à la construction d’une nouvelle gare. En 1989, l’extérieur du bâtiment a été peint de couleurs pastel vives (ça fait un peu oxymore, non? ) par Poul Gernes, égayant son aspect.
Les jardins de Tivoli parc d’attractions ouvert le 15 août 1843 est souvent considéré comme le premier parc à thème créé au monde (c’était blindé, on n’est pas rentré).
Les façades du boulevard H.C. Andersens (long de 1,3 km) sont superbes, notamment le bâtiment Ny Christiansborg, classé monument historique.
Fondée en 1648 par le roi Frédéric III la bibliothèque royale du Danemark a fait l’objet d’une extension en 1999. C’est cette extension qui a été nommée le “Diamant noir” à cause de ses murs de marbre foncé qui reflètent la mer et le ciel. Spectaculaire !
On ne passe pas à Copenhague sans faire un petit tour dans le quartier de Christiania, autoproclamé “ville libre”. En 1971 un groupe de hippies cassent les clôtures d’une ancienne base militaire située sur la rive Est de Copenhague, et s’installent en communauté autogérée, sur les bases de valeurs libertaires. Objet de nombreuses controverses notamment à cause de la vente de drogue pratiquée à l’air libre, Christiania est aujourd’hui devenu une attraction touristique avec jusqu’à un million de visiteurs par an.
Enfin, symbole et principale attraction touristique de Copenhague, la Petite Sirène (en danois : den lille havfrue) est une statue en bronze sur un rocher qui représente le personnage du conte de Hans Christian Andersen. Cette petite statue (1,25m) fut commandée en 1909 par Carl Jacobsen (le fils du fondateur des brasseries Carlsberg) et a été sculptée par Edvard Eriksen, qui utilisa comme modèles la danseuse Ellen Price pour le visage et sa femme Eline Eriksen pour le corps (on ne sait pas comment celle-ci l’a pris ?).
Avec toute cette eau partout, le tourisme fluvial est bien développé et c’est comme tout, il y en a pour toutes les bourses…
Avant de rentrer, un bon repas équilibré s’impose histoire de recharger les batteries des cyclistes (celles des vélos ça va). On a trouvé notre bonheur à la poissonnerie du marché. C’était excellent !
Au retour on s’est arrêté pour regarder un sport bizarre (à tout le moins, de nous inconnu) le Bubble foot. Visiblement c’est du football sauf que les joueurs évoluent dans une grande bulle transparente, d’où ne sortent que la tête et le bas des jambes. Les pieds restent libres (heureusement, autrement il faudrait les pousser) et l’activité donne lieu à des chocs assez spectaculaires (en cas de fortes chaleurs ils sortent cuits à point).
Avant de prendre la route pour Roskilde, on vous affiche la carte de notre itinéraire danois avec ses 15 étapes principales (eh oui sur google maps, finalement on peut le faire : la preuve).
L’étape suivante donc c’est Roskilde, à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Copenhague et qui fut la capitale du Danemark du 10ème au 15ème siècle. On y va pour visiter le “Musée des Bateaux Vikings” qui possède cinq bateaux originaux de l’époque Viking (les Bateaux de Skuldelev), du 11ème siècle (plus de 1000 ans, c’est pas du Ikea).
Le Musée est à la fois un lieu d’exposition, un centre de recherche et un chantier naval actif où fut construit à l’ancienne une réplique d’un des bateaux viking exposé datant de 1042. Nommé le “Havhingsten fra Glendalough”, il fit la traversée de Roskilde à Dublin durant l’été 2006 avec une soixantaine de rameurs volontaires à son bord.
En saison, le chantier naval montre comment étaient construits les drakkars et on peut rencontrer les artisans, voire s’initier au maniement de la hache.
La flotte de bateaux reconstruits est disponible pour des sorties sur le fjord (il faut ramer mais on n’a pas vu le gars qui donne la cadence sur ses tambours comme dans Astérix).
Quittant les drakkars, nous roulons en direction de Frederiksborg, où nous pouvons admirer le château et ses jardins.
Construit au début du 17ème siècle pour le roi Christian IV à Hillerød, c’est le plus grand palais de Scandinavie. Considéré comme le chef-d’œuvre de la Renaissance danoise, il a été reconstruit après un incendie en 1859 et accueille maintenant le Musée d’Histoire Nationale.
Dans le parc, il y a des petites maisons danoises typiques avec leur toit de chaume (et leur drôle de faitière en bois) et un magnifique Héron cendré en train de pêcher son diner.
Nous rejoignons ensuite la ville d’Helsingør qui est le lieu le plus proche de la Suède (4 km, soit 20 mn en bateau) où se situe le château de Kronborg, de style Renaissance, déclaré site du patrimoine mondial par l’UNESCO. Construit à partir de 1574 sur ce point stratégique face à la Suède, il permettait aux Danois de contrôler l’entrée de la mer Baltique.
Il est surtout particulièrement célèbre pour être le château dans lequel Shakespeare a situé l’action de son “Hamlet”. Bon, le doute plane toujours sur la visite réelle ou non de l’écrivain au château de Kronborg. Dans sa tragédie, Shakespeare appelle le château Elseneur, le nom anglais de la ville de Helsingør qui abrite le château. Tout autour du château, il y a de nombreux bâtiments de garnison.
La ville d’Helsingør, d’environ 62 000 habitants, est agréable à visiter. Nous y avons vu une fresque murale, une collection de chopes à bière, nous avons constaté que les bistrots danois prévoient le plaid pour les clients en terrasse (c’est plus écolo que le chauffage) et nous avons admiré une superbe porte en bois (pas sûr qu’ils aient la même chez Lapeyre).
Nous avons déjeuné dans une sorte de food court sympa meublé en matériaux de récupération (contrairement à la nourriture).
Reprenant notre route, on jette un coup d’œil de loin en passant au château de Fredensborg (style baroque, construit au 18ème siècle) qui est la résidence de printemps et d’automne de la famille royale danoise (impossible de stationner la camonniette, on file plus loin).
Nous quittons le Sjælland pour rejoindre la Fionie grâce, là encore, à un ouvrage imposant (comme le prix du péage d’ailleurs), appelé “Storebæltsforbindelsen” (en français, liaison du grand Belt) composé de deux ponts suspendus (de respectivement 6 790 mètres et 6 611 mètres de long) se rejoignant sur un îlot à mi-chemin. Le pont situé le plus à l’est est doté de deux pylônes de 254 mètres de haut, qui sont les points les plus élevés du pays (on déconseille le passage en camping-car les jours de grand vent). On se pose au charmant camping de Nyborg et on part découvrir la ville.
Nyborg fut l’une des trois plus puissantes villes fortifiées du Danemark au 17ème siècle. La forteresse a été démolie mais il en reste quelques vestiges autour du château.
On a visité Borgmestergården qui est une ancienne ferme marchande à colombages datant de 1601 et qui abrite aujourd’hui le musée de la ville, restituant la vie quotidienne dans une maison traditionnelle sous la Renaissance.
Quittant Nyborg et sa douceur de vivre on rejoint Kerteminde, un peu plus au nord. Petit port de pêche devenu station balnéaire, le centre-ville est plein de charme avec ses maisons colorées bordant des petites rues calmes, ses maisons à colombages et leurs belles portes.
On a aussi repéré un moulin, une belle voiture et cette remarquable invention du double rétroviseur extérieur devant la fenêtre permettant de tout voir discrètement (ou alors c’est pour s’assurer que rien ne va raser le mur au moment de s’accouder à la fenêtre ?).
Notre dernière étape en Fionie est Odense, ville natale de Hans Christian Andersen, où nous souhaitons visiter “Den Fynske Landsby” (en français, Le Village Fionien). On y est arrivé en même temps que les enfants en sortie scolaire (plusieurs vélos cargos bien équipés, des institutrices avec des bons mollets et pas besoin de bus).
Tous les bâtiments du village reconstitué proviennent de Fionie et datent des 18ème et 19ème siècles. La plupart sont à pans de bois avec des toits de chaume, car c’étaient les matériaux de construction les moins chers et les plus abondants à cette époque.
Le village est entouré de champs et de jardins, et on rencontre du bétail dans les étables, au pâturage ou dans les champs (ça plait beaucoup aux enfants…et pas qu’à eux).
Pendant la haute saison, on peut s’y balader en calèche, écouter des conteurs, voir du théâtre ambulant (bon, tout ça en danois) et, si on est motivé, apprendre à traire les vaches, à confectionner des vêtements en lin ou à récolter du miel.
Les intérieurs sont meublés et fonctionnels, permettant de bien s’immerger dans la vie quotidienne d’un village danois de l’époque.
Il ne manque même pas le moulin à vent. On met une mention spéciale à la façon de stocker le bois “en boule” et au puits en bois.
Quittant la Fionie, nous arrivons au Jutland qui est, si on peut dire, la partie continentale du Danemark. Nous nous posons à Billund, ville de moins de 7 000 habitants mais disposant d’un aéroport, car c’est ici que se trouve le siège de l’entreprise Lego ainsi que le parc d’attractions Legoland.
Là, on est clairement sur un rêve de gosse. Le port de Copenhague et de nombreux monuments fidèlement reconstitués, avec des véhicules animés, des bateaux qui se déplacent, des écluses qui fonctionnent, des trains qui passent…
Fondé en 1968 par Godtfred Christiansen, le fils de l’inventeur des Lego Ole Kirk Christiansen, le parc dont la majorité des sculptures originelles sont dues à Dagny Holmle, a nécessité environ 60 millions de briques Lego (mais work in progress, comme on dit).
Le parc est situé à proximité immédiate de la première usine de Lego. Sur les 10 hectares s’élèvent des reproductions miniatures de monuments et villages du monde entier.
On pourrait y passer des heures (et on l’a fait) tellement c’est fantastique. On regarde, on va plus loin et quand on repasse on voit des nouveaux trucs qu’on n’avait pas vus la première fois.
Une autre partie du parc ressemble plus à un parc d’attraction traditionnel avec même un circuit à faire en bateau. On en a profité pour faire le selfie qui va bien.
On quitte Billund, cap au nord, direction Aarhus. Probablement construite au 8ème siècle, Aarhus est la plus vieille des grandes villes de tout l’ensemble Norvège-Suède-Danemark et la deuxième ville du Danemark par le nombre d’habitants. On y vient pour visiter le musée en plein air “Den Gamle By” qui est une reconstitution de la vieille ville, avec des maisons à colombages centenaires.
On y découvre le Danemark d’autrefois. Depuis 1914, plus de 75 maisons, issues de tout le pays, ont été déplacées de leur site d’origine et remontées ici. La plus ancienne date de la Renaissance, la plus récente de la Première Guerre mondiale.
Au Danemark, les vieilles maisons ont été longtemps mal considérées, certaines villes préférant les démolir plutôt que de les conserver, à tel point que quelques propriétaires ont préféré les donner au musée afin d’assurer leur pérennité.
On pénètre dans toutes les maisons, mais chaque pièce reste protégée par une vitre. Chaque intérieur est reconstitué avec des pièces authentiques correspondant au style et à l’époque de la demeure. Une calèche permet de se promener dans tout le village.
Un voyage dans le temps, de la vieille école à la poste, en passant par la librairie et la boulangerie (où on peut vraiment acheter son goûter). Des artisans sont en activité. Le cadre est très agréable, avec ses rues pavées, ses cours intérieures, et même son jardin botanique.
Remontant toujours plus au nord, nous atteignons Aalborg, histoire de voir “Lindholm Hoje”. Il s’agit d’un cimetière comprenant 700 tombeaux de l’âge du fer (5ème siècle) et de l’époque viking (8ème siècle), disséminés sur une colline plantée de hêtres.
C’est la plus grande nécropole du Danemark qui comprend essentiellement des tombes à crémation, entourées pour la plupart de pierres adoptant la forme d’un triangle, d’un bateau, d’un cercle ou d’un ovale.
On continue notre route plein nord et arrive un moment où on ne peut plus aller plus loin. C’est Skagen, la ville la plus au nord du Jutland.
On peut y voir l’église ensablée (Den tilsandede Kirke). Construite à la fin du 14ème siècle il s’agissait de l’un des plus grands édifices religieux du Jutland, bâti, comme souvent dans la région, dans un lieu isolé. À partir du 16ème siècle, le sable commence à envahir l’édifice. En 1770, les dunes atteignent l’église. Après une violente tempête en 1775, on est obligé de creuser le sable pour accéder à la porte (ça se méritait d’aller à la messe !). En 1795, l’église est détruite, seul le clocher reste debout, destiné à être utilisé comme phare.
C’est au bout de la pointe de Grenen que l’on peut voir le conflit des courants de la mer du Nord et de la Baltique qui s’y rejoignent. Il y a un système de navette en tracteur du parking jusqu’à la pointe, car c’est assez long, il faut marcher environ 1,5 km sur la plage.
C’est sûrement superbe quand il fait beau, mais sur ce coup-là, entre la pluie et le vent à décorner les bœufs on n’a pas atteint la pointe ! On s’est contenté de jeter un coup d’œil à l’endroit où repose l’urne funéraire d’Holger Drachmann, peintre de marine et poète (1846-1908) (rassurez-vous, nous non plus on ne le connaissait pas).
Comme on ne peut pas continuer au nord, (et qu’on n’est pas contrariant) on fait demi-tour et on met cap au sud jusqu’à Ribe, la ville médiévale la plus ancienne du Danemark et la mieux conservée.
La cathédrale construite au 12ème siècle est l’unique église du Danemark à posséder cinq nefs et trois clochers (deux clochers, ça fait la stéréo, mais trois ?).
Le centre-ville possède de nombreuses maisons à colombages aux couleurs vives ainsi que quelques maisons en briques (bois, brique il manque celles en paille…).
Les portes aussi nous plaisent beaucoup. On a fait un gros plan sur le linteau d’une d’entre elle qui porte une inscription, ce qui ne nous a absolument pas aidé à sa compréhension (mais on la voit mieux).
On finit notre *Balade au Danemark (maintenant les courageux ont la traduction du titre de cet article) par la visite de la ville de Tønder, non loin de la frontière allemande. Après avoir été un port important au moyen-âge, l’ensablement des lieux d’amarrage des bateaux a marqué la fin de son histoire maritime.
Tønder est maintenant connu grâce à la dentelle dont elle s’est fait une spécialité, comme en témoignent encore aujourd’hui les expositions et les petites boutiques.
Voili-voilou, le Danemark c’est fini. La prochaine fois on vous raconte le retour par l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique et un peu la France (promis ça sera moins long).
Allez Topette !
Hello la Team Topette !
Beau reportage qui nous a rappelé de beaux souvenirs, nous avons beaucoup aimé ce petit pays !
(il y a notre voyage au Danemark sur notre ancien blog (un peu obsolète, mais bon… je vais pas tout refaire !), voici le premier article, ensuite les autres s’enchainent : http://europe-en-camping-car.blogspot.com/search/label/34.%20DANEMARK )
Les musées en plein air sont particulièrement agréables et instructif à visiter !
Seul bémol dans mon souvenir, la gastronomie qui n’était pas franchement au top (d’ailleurs, je remarque qu’hormis la frikadelle, vous n’avez pas mis d’autres plats !)…
Amitiés
La Team Slovène (qui a retrouvé l’été et de nouveau sorti les maillots de bain !)
Salut la team Slovène,
Nous aussi on a bien aimé ce petit pays, même si on a préféré la côte du Bohuslän en Suède.
Leur passé viking est plus intéressant que leur gastronomie qui est effectivement assez moyenne.
Bonne baignade slovène
Bises,
La team Topette !