On revient chez nous…

(titre faisant référence à une chanson ayant bercé notre enfance malheureusement de plus en plus lointaine… Rappelez-vous)

Allez, chose promise chose due. On vous avait annoncé un article racontant notre retour en France à la fin de nos vacances 2021 en Suède et Danemark, le voili le voilà, enfin (maintenant que la flemme est partie).

D’abord l’itinéraire de retour pour situer les choses (et parce que j’aime bien dépasser la limite officielle de Google maps de 10 étapes par trajet).

Quittant le Danemark notre première étape a été Husum en Allemagne, histoire d’acheter de superbes crevettes grises à un prix imbattable (pas de photos des crevettes, faut rester sérieux quand même), puis Lübeck pour visiter la ville.

Son architecture gothique de brique date de l’époque à laquelle Lübeck était la capitale médiévale de la Ligue hanséatique (puissante confédération commerciale).

Symbole de la ville, la porte en briques rouges de Holstein (Holstentor) défendait l’Altstadt (vieille ville), entourée d’un fleuve.

Juste à côté de la porte Holsten, sur les rives de la rivière Trave, se trouvent les entrepôts de sel historiques. Indispensable à la conservation de nombreux aliments, c’est de là que le sel était expédié vers la Scandinavie, ce qui fit la richesse de la ville.

On vous montre quelques photos de Lübeck, avec dans l’ordre l’église Saint-Jacques (consacrée en 1334, une des cinq églises principales luthériennes), la cathédrale (le plus ancien monument de la ville construite de 1173 à 1247), quelques maisons à pignon et une petite statue de diable… Pourquoi ? (Demanderont ceux qui lisent aussi le texte).

La légende dit que lorsque les paroissiens ont voulu ériger la cathédrale Sainte-Marie, le diable s’y est opposé. On lui a alors fait croire que c’était la construction d’un bar à vin. Quand le diable s’est aperçu qu’on l’avait trompé, de rage il commença à démolir les murs. Pour l’apaiser, ces chrétiens lui promirent donc de construire le bar à vin et celui-ci accepta l’offre. C’est pourquoi, après Sainte-Marie, les gens de Lübeck ont érigé tout près l’hôtel-de-ville en ayant bien soin d’y incorporer une grande taverne…

Et puis l’hospice du Saint-Esprit construit en 1286 qui est un des points de départ du pèlerinage de Compostelle, la place du marché et de l’hôtel de ville, quelques détails sympas et les terrasses de bars sur les quais.

Et pour finir, l’hôtel de ville, édifice de style gothique en brique, l’un des plus importants d’Allemagne et deux bateaux à quai, devant une belle rangée de maisons à pignon.

Après un petit tour chez Niederegger, qui est le meilleur fabriquant de la spécialité locale le Lübecker Marzipan, appelé massepain en français, en fait de la pâte d’amandes (pas de photo on a tout mangé) nous partons pour Brême.

Au centre de Brême on trouve la place du marché d’une superficie de 3 484 m2 qui ne sert plus de place de marché (c’est malin ça encore), à l’exception du marché de Noël et de la foire annuelle du Freimarkt fin octobre. C’est là que se situe l’hôtel de ville, construit de 1404 à 1410, qui constitue l’un des exemples les plus importants du gothique de brique en Europe.

La cathédrale Saint-Pierre dont les origines remontent au 11ème siècle. Le musée Ludwig Roselius dans une maison achevée en 1588, quelques détails architecturaux, une sculpture consacrée à Ottjen Alldag qui est le personnage principal des romans écrits par l’écrivain brêmois Georg Droste (rassurez-vous, nous non plus on ne connait pas) et enfin la statue représentant les Musiciens de Brême d’après un conte des frères Grimm (ceux-là on connait).

Pour ceux que ça intéresse voici un résumé de l’histoire des Musiciens de Brême :

Quittant Brême, nous continuons notre route jusqu’à Münster, notre dernière étape en Allemagne. Cette ville avec ses 48 maisons à pignon sur la place principale (Prinzipalmarkt) disposant d’arcades, possède un charme certain, rehaussé les jours de marché par la dégustation de Reibekuchen mit Apfelmus. Ce sont des galettes de pommes de terre, œufs et farine servis avec de la compote de pomme en guise de sauce dans laquelle tremper les galettes salées (ce coup-ci on a eu le temps de faire une photo avant de les manger).

Il ne faut pas confondre Münster en Allemagne, ville de 320 000 habitants arrosée par l’Aa (rivière chère au cœur des cruciverbistes) et Munster en France, 4 700 habitants (chère au cœur des tyrosémiophiles).

Franchissant allègrement la frontière, nous arrivons aux Pays-Bas et plus précisément à Vorden charmant village doté d’un moulin à vent octogonal datant de 1850, d’un château du 12èmè siècle (fortement remanié au 16ème siècle) et d’une curieuse maison au toit de chaume.

Comme on avait tout vu de ce village on a repris la route jusqu’à Deventer, qu’on a juste vu de loin, car la borne de paiement de stationnement n’a jamais voulu fonctionner. Du coup on a pris une photo et on a ripé nos galoches (dommage ça avait l’air joli, non ?).

L’étape d’après a été Arnhem, ville de 150 000 habitants (toujours aux Pays-Bas) et dotée d’un musée de plein air (openlucht museum comme ils disent).

Cet écomusée, le plus vaste et le plus ancien des Pays-Bas, propose 80 maisons reconstituées à visiter. Outre des fermes et des cottages de toutes les provinces, on peut y voir quelques ateliers et manufactures (entre autres une laiterie, un chantier naval et une brasserie), une église typique de la Zélande et une petite ville avec ses marchands, des jardins.

En été, certaines de ces maisons sont habitées et les ateliers sont actifs et l’on peut aller dans des auberges. Une ferme est réservée aux enfants pour qu’ils découvrent la vie paysanne d’autrefois.

Et puis il y a un nombre impressionnant de moulins en tout genre. On vous a fait une petite compil (les derniers servaient pour l’irrigation).

Quittant Arnhem (et les Pays-Bas par la même occasion) nous franchissons allègrement la frontière qui nous sépare de la Belgique. C’est à Floreffe que nous passons la nuit au bord de la Sambre (même pas peur). On ne résiste pas à la tentation de vous mettre une photo du coucher de soleil sur ce fleuve où passent de nombreuses péniches.

On fait ensuite une pause photo à Namur sans ressentir une irrépressible envie de visiter plus avant (ben ouais, des fois ça fait ça).

L’étape suivante se trouve être Dinant, sur les rives de la Meuse (après la Sambre…), au pied de falaises escarpées. Perchée sur un affleurement au-dessus de la ville on voit la citadelle fortifiée. En contrebas se trouve la collégiale gothique Notre-Dame de Dinant.

La ville est le lieu de naissance d’Adolphe Sax, l’inventeur du saxophone, le 6 novembre 1814. Du coup ils ont mis des saxophones géants sur le pont qui enjambe la Meuse.

Dinant est également connue pour avoir donné son nom à la fabrication des objets en cuivre et en laiton : la dinanderie.

Mais ce qui (à mon avis) a rendu Dinant célèbre c’est son quartier nommé Leffe, où est installé un monastère, L’abbaye Notre-Dame de Leffe que pratiquement tout le monde a vu au moins une fois (on vous a mis une étiquette pour vous rafraichir la mémoire).

Vu qu’on était dans la thématique (la binouze) et dans le coin, on a fait une halte dégustation à côté de l’abbaye de Scourmont, le foyer des moines trappistes de Chimay (là, on élève clairement le niveau).

Repus nous traversons la frontière et nous voilà de retour en France, où nous faisons halte à Guise dans l’Aisne (4 700 habitants). On ne s’arrête pas à Guise par hasard, on veut y visiter le fameux familistère Godin.

Jean-Baptiste André Godin (1817 – 1888) a quitté l’école à 11 ans avant d’entamer son tour de France à l’âge de 17 ans. Il a ensuite créé un atelier de fabrication de poêles en fonte pour lesquels il a déposé un brevet. Le succès commercial des fameux “poêles Godin” fit rapidement sa fortune et la manufacture emploiera jusqu’à 1 500 personnes.

Adepte des théories de Charles Fourier, Godin était sensible à l’idée de la redistribution aux ouvriers des richesses produites et souhaitait offrir aux ouvriers le confort dont seuls les bourgeois pouvaient alors bénéficier.

À partir de 1859, il entreprit de créer un univers autour de son usine de Guise, le familistère, dont le mode de fonctionnement était comparable à celui des coopératives ouvrières de production. Godin fonda en 1880 une association, le Familistère, et transforma son entreprise en coopérative de production, les bénéfices finançant écoles, caisses de secours, épicerie à prix coutant etc…

En 1968 l’entreprise est intégrée au groupe Le Creuset, qui conserve l’usine. Les logements sont cédés en 1968 en copropriété et une centaine d’anciens Familistériens y vit par la suite. C’est la fin d’une utopie.

En tous cas, on a été emballé par cette visite et par cette construction superbement bien pensée dans ses moindres détails.

On reprend la route et on se pose pour le soir à Provins, en Seine et Marne (j’aime bien indiquer le département même si personnellement ça ne m’aide jamais à situer une ville). En tous cas le coucher de soleil était beau (surtout avec la camonniette devant).

Provins, donc. La ville est inscrite au patrimoine mondial de l’Humanité depuis 2001 et est célèbre pour ses fortifications médiévales. L’enceinte de la ville haute, longue de 1 200 mètres et comportant 22 tours fut construite de 1226 à 1314.

Ancienne capitale des comtes de Champagne, Provins est dominé par la tour César, superbe donjon du 12ème siècle, flanqué de quatre tourelles, implanté au sommet d’un éperon rocheux. Non loin se trouve la collégiale Saint-Quiriace qui présente la particularité de ne jamais avoir été achevée, la réalisation de l’église dans les proportions données au départ étant trop coûteuse (c’est ce qu’on appelle avoir les yeux plus gros que le ventre).

La balade au gré des rues nous a emmenée devant l’hôtel de la coquille, maison qui tire son nom d’une coquille Saint-Jacques, sculptée sur la clé de voûte au-dessus de l’entrée (si si, regardez bien).

De belles maisons à colombages de bois peint parsèment les rues, ce qui change du côté parfois austère des façades en pierre.

On vous met trois dernières photos pour la route et on continue (doucement) le chemin du retour.

Et du coup c’est assez rapide car on n’est plus très loin de l’écurie. On fait une halte pour la nuit dans un village inconnu de nous qui s’appelle Lailly en Val, dans le Loiret. C’est dans ce village qu’Alex Hugo passe ses vacances, la preuve, on a vu sa voiture.

Voilà on a fini de vous raconter nos vacances de 2021. Maintenant qu’on est à jour on va pouvoir repartir. Pour l’instant on termine tranquillement l’automne en Espagne et on rentrera à Angers pour les fêtes.

Rendez-vous en 2024 pour de nouveaux voyages…

Allez, Topette !

4 réflexions sur « On revient chez nous… »

    1. Bonjour Jacques,
      Effectivement il y a de belles choses à voir chez nos voisins les plus proches (ainsi que dans notre pays d’ailleurs).
      Ça nous permet d’envisager d’autres voyages moins lointains.
      A bientôt
      La Team Topette !

  1. Alors déjà, commencer en musique, sur la voix de Fred Mella… c’est un bon début !
    Ensuite, l’article est bien pédagogique car on a appris un mot nouveau (“tyrosémiophile”) et un personnage inconnu de notre paysage télévisuel (“Alex Hugo”, ça doit être une série qui ne passe pas sur Netflix !).
    Sinon, belles photos et intéressantes infos générales sur le parcours, notamment Lübeck (bien aimé l’histoire du diable…), Brème et Arnhem (effectivement, ce musée en plein air est fantastique, il y a même un train qui en fait le tour, un excellent souvenir pour nous !).
    A tout à l’heure chez vous (comme ça, sur le retour, on pourra toujours fredonner “on revient chez nous”…)

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