Chez le Sous-Commandant !

Après un agréable périple de 11h30 en bus de nuit, nous posons nos sacs à roulettes à San Cristobal de Las Casas, au cœur du Chiapas, sur les coups de 8h00 du matin (qui a dit qu’on ne se levait jamais à l’aube ?).

Le Chiapas c’est la région où est né le mouvement Zapatiste, dont le plus célèbre représentant est connu sous le nom de Sous-Commandant Marcos.

Celui qui s’est fait connaitre lors de l’occupation de l’hôtel de ville de San Cristóbal de las Casas de 1994, avait formulé son action par cette maxime : « Changer le monde sans prendre le pouvoir » qui, aujourd’hui encore, caractérise le mieux l’idéologie zapatiste.

Les Zapatistes auront légué au monde altermondialiste le slogan « ¡Ya basta! » (« Ça suffit ! ») et auront lutté pendant 23 ans au Chiapas pour une plus large autonomie des peuples indigènes, ce qui s’est traduit par une gestion collective réussie de la justice, de la santé, de l’éducation et de l’économie sans l’aide du gouvernement.

Le sous-commandant Marcos, pour sa part, n’est plus passible de poursuites depuis février 2016, le gouvernement ayant décidé, conformément à la loi, d’abandonner toute action judiciaire engagée contre lui.

Du coup, la région du Chiapas est une région avec une identité forte, et les habitants des alentours ne renient pas leurs habits traditionnels lorsqu’ils viennent en ville pour faire leurs courses. Parfois ils sont même à (au) poil !

Les robes colorées (ou non, d’ailleurs) permettent d’identifier le village d’origine de celles qui les portent.

Finalement ça doit être pratique à l’arrêt de bus, les mêmes robes dans le même car, direction le même village !

Allez, pour le plaisir encore quelques jupes à poil ! (Ça doit tenir chaud et en plus c’est pas impossible que ça gratte un max…).

Après cet intermède “parlons chiffons avec Modes et Travaux”, passons à la visite de la ville. Près du marché une belle église le “Templo de Santo Domingo de Guzmán” (le premier du même nom était à Oaxaca), construit au 16e siècle par les Frères dominicains, est un des meilleurs exemples d’architecture baroque du Chiapas.

Perchée sur une colline, L’Iglesia de la Guadalupe est une jolie petite église, construite en 1835, qu’on atteint après avoir péniblement monté 79 marches (ne rigolez pas, on est quand même à 2120m d’altitude, c’est normal que ça tire un peu). Une fois en haut, on obtient une très jolie vue sur San Cristobal et les montagnes environnantes.

Comme c’est bientôt la fête de Notre Dame de Guadalupe (le 12 décembre) des fidèles décoraient les rues alentour et l’église, toujours avec ces fanions que le ministre de la transition écologique leur envie. Par contre un passage de la commission de sécurité au travail ne serait pas du luxe !

Bon le spectacle est dehors parce que l’intérieur de l’église n’est pas terrible, on serait plutôt sur du très kitch…

Par contre la montée de l’escalier, c’est bon pour la forme des canifs (mais si, les petits fiens quoi). La preuve quand leur promeneur les lâche, ils redescendent en courant comme des fous-fous.

Redescendus en ville, nous aussi, nous allons faire un tour jusqu’à Na Bolom, (maison du jaguar en maya tzotzil). C’est une association culturelle créée par un couple, l’anthropologue Gertrude Duby-Blom et l’archéologue Frans Blom afin de protéger la communauté indigène Lacandone, dans la jungle du Chiapas.

Le but de cette association est de préserver l’environnement des Lacandons et leur patrimoine culturel. Ils sont l’un des groupes indigènes les plus isolés du Mexique (tout près du Guatemala) et ne comptent aujourd’hui qu’environ 500 membres.

Le musée présente une collection de divers objets et vêtements des Lacandons, des photos prises durant les expéditions du couple dans les années 40, des livres, etc.

En plus du musée, l’association est également financée par l’hôtel et le restaurant situés dans la maison du couple.

Après cette visite, on a enquillé sur la visite du Musée des textiles du monde Maya qui se trouve dans le centre culturel refait à neuf. C’est tout simplement magnifique ce travail de tissage et de broderie sur textile, mais malheureusement les photos sont interdites !

Du coup on n’a que la photo du bâtiment mais comme on est sympas on vous a dégotté deux photos sur internet pour vous donner une idée.

A côté de l’Arco del Carmen, l’ancienne porte de la cité, on a pu voir un centre d’activités associatives joliment décoré de deux fresques et avec un beau patio central.

En sortant, on aperçoit la cathédrale à côté du sapin de noël, alors on y a jeté un  œil. L’intérieur est joli et, comme toujours finement travaillé (je vais vous dire franchement, je ne sais plus quoi écrire sur les églises, il y en a beaucoup trop !).

C’est comme la police, il y en a aussi beaucoup trop et absolument partout. Ils se mettent à plusieurs pour en aider un qui ne fait rien ou qui siffle dans son sifflet en continu (c’est vraiment n’importe quoi !).

On a fait un tour au marché couvert d’artisanat local pour le plaisir des yeux (on n’achète rien, sauf un magnet par pays). Des vendeurs, il y en a partout, au marché comme dans les rues, du coup on se demande bien comment ils vivent.

Une boutique plus chic (Kiki Mundo) vend les œuvres d’une artiste allemande installée à San Cristobal depuis plus de trente ans, Kiki Suárez.

Dehors, la fête de la Guadalupe se prépare toujours, les fanions sont posés en travers des rues et les journées/soirées/nuits pétards ont commencé ! On pense qu’ils mettent des pétards tout le long d’une rue et qu’ils allument la mèche. Ça peut pétarader pendant de très longs moments et ça fume !

Quelques photos encore de San Cristobal de Las Casas, ville paisible, colorée et agréable, avant de pousser plus loin.

Quand même, une photo des fameux “camions” du Chiapas qui sont en fait des pick-up bâchés qui servent à tout transporter (marchandises, travailleurs, femmes, enfants) dans leur plateau.

On a croisé le van de vrais aventuriers (faire Costa-Rica / Alaska avec un vieux combi Volkswagen, faut quand même en vouloir !) et une indienne crocheteuse qui attendait les clients (Camping-car et crochet, c’est tout à fait Martine, ça !).

Nous partons de San Cristobal de Las Casas à 22h15 avec le bus de nuit censé nous emmener à Palenque en 8h00. Manque de pot, des travaux sur la route et un camion qui rate un virage plus tard, nous voilà coincés 6h00 dans le bus immobilisé au milieu de nulle part ! Finalement nous arrivons à Palenque pour 13h15, ce qui nous a fait 15h00 de bus (c’est pas la Sncf, pas de petite boite repas ou de remboursement du billet…).

Palenque on y va pour çà :

Palenque est une cité Maya considérée comme un des plus importants sites archéologiques du Mexique, bien que de taille moyenne.

On estime que cette cité préhispanique a été fondée au 1er siècle av JC, mais les bâtiments qu’on peut observer aujourd’hui datent du 5e au 8e siècle.

On pense que moins de 10% de la superficie totale de la cité a été explorée, mais il y a déjà beaucoup à voir sur le site archéologique.

On a fait un tour au musée où sont exposés de magnifique brûleurs d’encens en terre cuite trouvés sur le site.

On peut aussi y voir des morceaux de frises sculptées avec un restant de leur peinture d’origine. Il ne faut pas oublier que tous ces monuments étaient peints, ce qui devait encore ajouter à leur beauté.

Et enfin la pièce maitresse du musée, la reine rouge, découverte dans un tombeau maya datant du 7e siècle.

Plus de 100 fragments de malachite, une pierre verte, ont été assemblés avec soin pour composer le masque funéraire de la reine. Ses yeux perçants ont été faits en jade et en obsidienne.

Voilà Palenque c’est fini, demain on quitte le Chiapas par le bus de 8h30 qui, on l’espère cette fois, nous déposera 6h00 plus tard à Campeche (et non pas au camp de pêche).

Allez, Topette !

8 réflexions sur « Chez le Sous-Commandant ! »

  1. Salut la team Topette
    Merci pour vos posts ( je ne sais pas quelles substances vous avez testé mais est-ce que vous pouvez m’en envoyer ? J’aime trop les canifs )
    Toujours un plaisir de vous lire
    Profitez bien !
    Des bisous de moi

    1. Salut Véro,
      Tu nous rassures, au moins une qui a compris notre blague à deux balles !
      Pourtant nous ne prenons ni drogue ni alcool, mais on se marre….
      Merci de nous suivre
      Bises à toi et bon courage, jeune travailleuse !
      La team Topette !

  2. Coucou,
    Enfin me voilà ; vous avez démarré à fond votre blog ! Le temps de lire et de savourer les photos, ça passe trop vite. C est toujours un plaisir de voir à travers vous ce regard sur les pays que vous scruter à votre façon. Continuer ainsi mais pour l instant , ça donne envie de découvrir le Mexique. Bonne route

    1. Salut Myriam,
      Contents de te retrouver ici,
      On pense que le Mexique te donnerait l’occasion de prendre plein de photos car c’est très coloré !
      Merci de nous suivre par ce blog (remarque, on ne pouvait pas mettre tous les volontaires dans notre sac à roulettes…)
      Bises,
      La team Topette !

  3. Salut les jeunes, toujours aussi magnifique, cela serait plutot sympa si nos HLM étaient peins comme ca, plein de couleurs. Je ne vois pas beaucoup de Mexicains bazanés qui dorment avec le sombrero sur le nez…..
    Je pense souvent au Georges car un garage LouisXVI c’est installé pas loin de chez moi, cela me rajeuni…
    Profité bien car comme disait ma grand mère berrichonne” le voyage est court, essayions de prendre les premières classes .

    1. Salut l’Ancien,
      Pour les HLM colorés faudrait essayer pour voir si la couleur des murs adoucit les mœurs !
      Les seuls sombreros qu’on a vu c’est dans les boutiques de souvenirs, les mexicains sont visiblement passés au chapeau genre stetson (en ville) ou au chapeau de paille (dans les champs).
      Ah le garage Louis XVI ! Grand souvenir d’une sombre soirée…. Ça nous fait des bons souvenirs !
      Et confiants que nous sommes dans les dictons berrichons nous ne prenons que des bus de 1ère classe !
      La bise,
      La team Topette !

  4. C’est vraiment étonnant cette diversité de cultures, les bruleurs d’encens, les tissages, les vêtements à poils qui sont très marrants. Je n’avais jamais entendu parler des Lacandons (en même temps, ma culture latino-américaine est proche de zéro, même si j’ai forcément entendu parler du Chiapas et du sous-commandant Marcos).
    J’aime toujours autant ces couleurs fabuleuses, et les sites anciens ont l’air magiques ( et non je n’ai pas trouvé Martine)
    Au plaisir de vous lire à nouveau.

    1. Bonjour Martine,
      c’est vrai que c’est sympa de voir ces groupes culturels qui cohabitent comme le faisaient leurs ancêtres. Les jupes à poils sont en laine de moutons noirs et doivent être très chaudes ! Nous non plus on ne connaissait pas les Locandons mais il y a de nombreuses communautés différentes et 68 langues indigènes au Mexique ! Le Chiapas est la région qui a gagné le plus d’autonomie grâce aux Zapatistes.
      Sinon, arrête de chercher, même moi j’ai eu du mal à me trouver tellement je suis petite sur la photo… alors pour les lecteurs c’est impossible ! Le Georges est joueur !!!
      Merci de continuer à nous lire, on a plaisir à partager.
      La Team Topette !

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